- Auteur : George Moore
- Ma note :
- Lu : février 2012 sur Sony PRS-T1
Dublin, en pleine époque victorienne. Afin de pouvoir travailler, une femme seule et sans le sou se déguise en homme et se fait engager en tant que majordome dans un hôtel. Elle devient Albert Nobbs. Albert Nobbs mène une existence monotone qui cache un grand projet. Il rêve d’ouvrir son propre commerce. Et pour échapper à la solitude, il aimerait également se marier. Mais comment avouer qu’il est une femme ? D’autant que son projet doit être jalousement gardé s’il veut garder sa place et continuer à économiser chaque sou…
Mon avis
À l’occasion de la sortie du film avec Glenn Close, je me suis jetée sur cette nouvelle insolite avec un grand plaisir. Je ne connaissais pas l’auteur et je le découvre avec Albert Nobbs, qui relate l’histoire étonnante d’une femme de l’époque victorienne qui a choisi de se faire passer pour un homme pour mieux gagner sa vie. Albert Nobbs est serveur dans un hôtel, on ne lui connaît ni amitiés ni amours, il remplit son rôle à la perfection et sa conscience professionnelle lui vaut le respect de tous. Mais Albert Nobbs est seul, et la nuit où il héberge Mr Page dans sa petite chambre va changer sa vie. Décidé à trouver une compagne pour rompre une solitude pesante et l’accompagner dans son projet d’achat de bureau de tabac, il va se mettre en quête de l’épouse idéale.
Le personnage d’Albert Nobbs est profondément touchant, cette femme qui vit la vie d’un homme à une époque où la femme, au pire, fait office de meuble, au mieux, de reproductrice, va se mettre à faire des projets matrimoniaux, en se posant des questions pratiques, telles que « à quel moment avouer à sa future fiancée sa condition de femme ? », « épouser une fille-mère dans le besoin ne serait-il pas une bonne idée et un bon moyen de fonder une famille ? » Et j’en passe et des meilleures. Albert Nobbs est une sorte de grand enfant dont la vie se résume au travail, au secret, au refoulement de sa propre féminité, et où les rapports sociaux sont uniquement professionnels. Un enfant qui échafaude un plan d’avenir plein d’espoir et de naïveté, qui se dit que finalement son imposture ne lui interdit pas le bonheur et la vie à deux.
La nouvelle s’achève assez durement, l’intrigue est simple mais bien tournée, malgré sa brièveté.
J’ai pu voir le film en VO (ouf !!) quelques jours après la lecture, et pour une fois, on peut dire que le film est plus complet que le livre ! Il a fallu broder et extrapoler pour tenir deux heures, mais l’adaptation est si fidèle à l’esprit de la nouvelle que c’est un vrai bonheur. Glenn Close est indescriptible dans le rôle de Hobbs, je ne l’aurais pas imaginé autrement, elle incarne à la perfection ce personnage attachant et sensible, et certaines scènes du film, absentes de la nouvelle, sont d’une grande beauté. Sa relation avec Mr Page est beaucoup plus poussée, car ce dernier n’apparaît que deux fois dans la nouvelle. Ce développement contribue sans doute à une meilleure compréhension des changements dans l’esprit et les espoirs de Nobbs. J’ai trouvé le film sensible, sobre, extrêmement fidèle au récit original malgré les ajouts, car l’esprit est parfaitement respecté, et le personnage de Hobbs est magnifié par Glenn Close.
Une remarque pertinente pour “Albert Nobbs”
Je ne connaissais ni l'auteur ni l'histoire … pour une fois, c'est le cinéma qui nous amène à la littérature 😉 J'ai tout de suite noté !
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