- Auteur : Dmitry Glukhovsky
- Ma note :
- Lu : juin 2016
Dans un avenir pas si lointain… l’humanité a su manipuler son génome pour stopper le processus de vieillissement et jouir ainsi d’une forme d’immortalité.
L’Europe, devenue une gigapole hérissée de gratte-ciel où s’entasse l’ensemble de la population, fait figure d’utopie car la vie y est sacrée et la politique de contrôle démographique raisonnée.
La loi du Choix prône que tout couple qui souhaite avoir un enfant doit déclarer la grossesse à l’État et désigner le parent qui devra accepter l’injection d’un accélérateur métabolique qui provoquera son décès à plus ou moins brève échéance.
Une mort pour une vie, c’est le prix de l’État providence européen.
Matricule 717 est un membre de la Phalange qui débusque les contrevenants. Il vit dans un cube miteux de deux mètres d’arête et se contente du boulot de bras droit d’un commandant de groupe d’intervention. Un jour, pourtant, le destin semble lui sourire quand un sénateur lui propose un travail en sous-main : éliminer un activiste du parti de la Vie, farouche opposant à la loi du Choix et au parti de l’Immortalité, qui menace de briser un statu quo séculaire.
Mon avis
Je suis sortie complètement hallucinée de cette lecture. Je n’ai pas encore lu Métro 2033 mais cela ne saurait tarder. L’auteur nous dépeint une société futuriste où la jeunesse éternelle est devenue possible, et où vieillissement est vu comme une tare, une dégradation indigne. La surpopulation a atteint des niveaux insurmontables, et seule une natalité contrôlée tente de limiter les dégâts. Tout couple qui souhaite procréer doit déclarer la grossesse et désigner le parent qui recevra l’injection lui inoculant la vieillesse, et à terme, la mort. Le narrateur, personnage d’emblée antipathique, qui ne cache ni son homophobie ni son racisme anti-vieux, et encore moins son mépris des enfants, fait partie de la Phalange, sorte de milice dont le rôle est de traquer les contrevenants à la Loi du Choix. Un tel monde implique forcément son lot de rebelles et d’activistes, qui remettent en question cette société si bien huilée et n’aspirent qu’à la détruire. Voilà ce à quoi le narrateur va être confronté, le sortant ainsi de son rôle immuable, de sa mission aveugle au sein de la Phalange. Une intrigue complexe et riche au-delà des espérances du lecteur le plus gourmand, des personnages évolutifs, des rebondissements, des révélations et des secrets gardés trop longtemps, mais aussi de la violence, dans le fond comme dans la forme, des décors grandioses parfaitement dépeints, un univers noir et désespérant. Des thèmes assez récurrents dans le genre et déjà abordés par les plus grands, mais traités ici avec un talent immense. Un énorme coup de cœur pour ce roman.
5 remarques pertinentes pour “FUTU.RE”
Ta chronique fait très envie! J’avais lu de bonnes critiques et je l’avais donc offert à mon chéri qui affectionne pas mal ce genre de thèmes… et pourtant ça n’a pas collé. Il a apprécié le début et il a fini par laisser tomber vers le milieu parce que selon lui il y avait un gros passage à vide… J’essaierai peut-être…
Il y a peut-être un petit ralentissement en cours de route, mais pas de quoi abandonder, en tout cas pour moi, en plus ça repart de plus belle assez vite, le calme avant la tempête :p
Celui-là est dans ma liste d’envies… Donc je suis contente de lire que tu as eu un coup de cœur 🙂 J’ai hâte de n’en faire qu’une bouchée.
Fonce ! 😀
Très bel avis !
Je n’ai pas lu les métros mais depuis ‘Stalker’, je cherchais une occasion
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