- Auteur : Caleb Carr
- Lu : août 2008
- Ma note :
New York 1896… Un meurtrier auprès duquel jack l’Éventreur fait piètre figure sème aux quatre coins du Lower East Side les cadavres d’adolescents atrocement mutilés sans provoquer la moindre réaction des pouvoirs publics… Révolté par tant d’indifférence, Theodore Roosevelt, alors préfet, fait appel à ses amis John Schuyler Moore, chroniqueur criminel, et Laszlo Kreizler, aliéniste spécialiste des maladies mentales -, pour élucider cette énigme terrifiante. Leurs procédés sont révolutionnaires ! En étudiant les crimes, ils pensent pouvoir brosser le portrait psychologique de l’assassin, l’identifier et l’arrêter. Ils ont peu de temps : le meurtrier continue à frapper. Les obstacles se multiplient mais rien ne pourra les arrêter…
mon avis :
Je découvre Caleb Carr avec ce livre, qui a priori avait déjà tout pour me plaire. L’auteur plante son décor dans le New York de la fin du XIX ème siècle, et n’hésite pas à mettre Theodore Roosevelt en scène. Préfet de police, ce dernier fait appel à deux vieux amis pour élucider une série de crimes sanguinaires perpétrés sur des adolescents prostitués. L’univers décrit est sordide, la prostitution enfantine largement traitée, ainsi que la misère des immigrés de tous pays. Le docteur Kreizler, pionnier dans le domaine de la psychologie aux théories et méthodes souvent décriées mènera une enquête en toute discrétion secondé par plusieurs personnages tous très attachants. Le journaliste John Shuyler Moore, qui est aussi le narrateur, son amie Sara Howard, secrétaire de Roosevelt, femme moderne et indépendante, sont les principaux acteurs de l’intrigue mais autour d’eux gravitent de nombreux personnages secondaires tout aussi bien dépeints. La petite équipe d’enquêteurs utilisera des méthodes d’investigation avant-gardistes, très peu orthodoxes mais redoutablement efficaces. On assiste aux prémices du profilage, le docteur Kreizler procède « à rebours », partant des éléments connus pour en déduire la personnalité du meurtrier. Partis de presque rien, ils finiront par dénouer les fils ténus d’une énigme passionnante d’un bout à l’autre. Si l’ambiance générale est sanglante et cruelle, si le sujet est dur, l’ensemble m’a frappée par son humanité, à la fin du livre on se surprend à voir le tueur d’un autre œil. On rejoint finalement la source du Mal, bien au-delà du visible.
Histoire prenante, personnages charismatiques, sujets délicats mais traités avec subtilité, une belle découverte que voilà.
Une remarque pertinente pour “L’aliéniste”
Très bon polar, bien écrit: l'ambiance est restituée à merveille, bien construit… une référence, même si je reprocherais tout de même quelques longueurs…
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