- Auteur : Joyce Carol Oates
- Ma note :
- Lu : février 2012 sur Sony PRS-T1
À la fin du XIXe siècle, au manoir de Glen Mawr situé dans la ville de Winterthurn à l’est des États-Unis, vit l’étrange famille Kilgarvan, composée de trois filles : Georgina, l’aînée, appelée la « nonne bleue », et ses deux demi-soeurs qu’elle élève seule, la sage et studieuse Thérèse et la jolie et fantasque Perdita. À l’aube d’une journée de mai, Georgina s’en va en ville acheter cinquante livres de chaux vive. Peu après, on retrouvera le bébé de sa cousine Abigaïl, venue quelques jours en visite, égorgé près du lit de la mère.
Douze ans plus tard, cinq jeunes filles sont retrouvées mortes, atrocement mutilées, près de Winterthurn. Et, douze ans plus tard encore, c’est le pasteur, sa mère et une de ses paroissiennes qui sont sauvagement assassinés à coups de hache. Chaque fois, la clé de ces mystères épouvantables va être la même : jusqu’où ose aller une femme amoureuse ?
Xavier Kilgarvan mène les trois enquêtes avec verve et passion et met toute sa vie dans la résolution de ces crimes. Et l’on suit avec délice les façons de la société du tournant du siècle avec tout ce qu’elle a de suranné et d’hypocrite à force de bienséance.
Mon avis
Joyce Carol Oates nous propose avec Les mystères de Winterthurn un roman aux accents gothiques délicieusement prononcés, mais nous surprend par sa forme inattendue et tout à fait originale. L’action se déroule à la fin du XIXe siècle, dans l’est des États-Unis, et nous plonge dans l’intimité d’une famille déchirée donc les trois héritières auront un bien étrange et tragique destin.
Xavier, jeune rejeton de la branche « coupée » des Kilgarvan, démarre précocement une carrière de détective en enquêtant secrètement sur les mystères de sa propre famille, dont ses trois cousines sont les principales protagonistes. La mort frappe plusieurs fois chez les Kilgarvan et au fil des ans, une aura de mystères et de superstition plane sur Winterthurn et intrigue le jeune Xavier, qui reviendra des années plus tard sur les lieux dans le cadre d’une autre affaire de meurtres violents. Devenu détective, Xavier mènera l’enquête jusqu’au bout, avec plus ou moins de succès et de clairvoyance. La dernière partie du roman met à nouveau en scène les cousines de Xavier, qui revient cette fois avec une réputation et une expérience de détective confirmé, pour enquêter sur des meurtres particulièrement sanglants, et dans laquelle sa cousine secrètement aimée sera impliquée.
Trois affaires sordides, une ambiance fortement teintée de fantastique mais pas trop, une famille qui cache bien des choses, et des personnages nimbés de mystère, tout les ingrédients sont rassemblés pour une triple intrigue qui garde le lecteur en alerte jusqu’à la fin. Les mystères de Winterthurn est un roman gothico-fantastico-noir, dans lequel bon nombre de questions reste dans réponses, où l’imaginaire du lecteur est sollicité d’un bout à l’autre. Les mystères de Winterthurn restent entiers.
Une remarque pertinente pour “Les mystères de Winterthurn”
J'aime énormément cette auteure mais là, avec l'ambiance gothique, je suis encore plus tentée que d'habitude ! Ça me rappelle un peu une nouvelle qu'elle avait écrite pour un recueil de textes fantastiques et d'horreur !
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