- Auteur : Daryl Gregory
- Ma note :
- Lu : décembre 2016
Vous en voulez ? Vous en aurez ! Plus dingues les unes que les autres ! Car la smart drug revolution est en marche… Muni d’une imprimante chemjet et d’une connexion internet, n’importe quel petit malin en première année de chimie peut désormais synthétiser sa propre drogue et la produire à l’infini. Le résultat ne se fait guère attendre : il pleut des buvards chargés sur le monde ! Jusqu’à ce qu’apparaisse le Numineux, molécule qui décuple le sentiment du divin, enracine une foi inébranlable chez son consommateur tout en provoquant crises mystiques et hallucinations extrêmes — un produit aux mains d’une nouvelle église qui en fait son sacrement, répand sa bombe neurochimique à travers tout Toronto et pourrait bien lâcher sur le monde des légions de fanatiques… à moins que Lyda Rose, qui a contribué à l’élaboration du Numineux au sein de sa propre start-up, ne réagisse et ne se mette en quête des secrets de L’Église du Dieu Hologrammatique… Rien moins qu’un chemin de croix, en somme, dont la première des stations consistera à s’échapper de l’asile psychiatrique dans lequel elle est enfermée…
Mon avis
Plutôt bonne pioche pour moi avec After Party de Daryl Gregory, proposé par Babelio pour la dernière Masse Critique.
Dans un futur proche, la technologie a bien avancé, tant pour la communication que pour…les drogues. Lyda Rose sort de l’hôpital psychiatrique avec l’idée de découvrir qui fabrique et distribue une nouvelle drogue ressemblant étrangement à sa propre création, mise au point des années plus tôt. À moitié schizophrène, complètement athée, mais quand même un peu copine avec son ange personnel, elle est aidée de deux autres personnages tout aussi « endommagés du casque », et ensemble ils vont remonter la piste des dealers qui ont introduit cette substance dans la population. Ses effets, pour le moins étonnants, rendent les consommateurs non seulement croyants, mais persuadés de la présence de dieu. Celui-ci se manifeste différemment selon les personnes, chacun le voit ou le ressent à sa manière bien personnelle et subjective. Le pourquoi du comment de la création de cette drogue par Lyda Rose une décennie auparavant ne nous est révélée que petit à petit, ainsi que d’autres mystères. L’humour est omniprésent d’un bout à l’autre, parfois noir, désabusé ou trash, il est toujours bien dosé. Lyda Rose est une héroïne qui sort des sentiers battus, et sa compagne Ollie n’est pas moins borderline. On peut se demander comment un tel assortiment de personnalités instables va se débrouiller pour arriver au bout de l’intrigue. On les suit avec une certaine perplexité, leur état mental et psychologique est un sujet d’inquiétude permanente, et on frise souvent le loufoque sans pour autant tomber dedans. L’ensemble est assez bien rythmé, avec quelques grosses ficelles de-ci, de-là, mais rien de trop dérangeant, en tout cas pas autant que les multiples coquilles et fautes de français.
Si les thèmes de la religion et de la dépendance (à celle-ci et au reste !) sont au cœur de l’intrigue, j’aurais aimé les voir développés plus en profondeur. Un zest de zététique est également présent, et ô combien bienvenu, mais l’impression d’un potentiel insuffisamment exploité m’a un peu laissée sur ma faim. Dans l’ensemble, After party est un bon roman qui se lit tout seul, bien mené, avec des protagonistes intéressants et atypiques, un humour auquel j’adhère totalement, un propos qui m’interpelle mais pas assez mis en valeur à mon sens.
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