- Auteur : James Oswald
- Ma note :
- Lu : août 2015
Lorsque la police d’Édimbourg découvre l’assassin d’un des citoyens les plus respectés de la ville moins de vingt-quatre heures après le meurtre, tout le monde est logiquement satisfait. Le tueur s’étant suicidé, la cité économise de plus le prix et le temps d’un procès. Un deuxième meurtre se produit quelques jours plus tard et comporte d’étranges similitudes avec le premier. Là encore, l’auteur du meurtre confesse son crime avant de mettre fin à ces jours. L’inspecteur Anthony McLean est quant à lui chargé d’enquêter sur la découverte d’un cadavre d’une jeune fille, emmurée dans la cave d’un ancien manoir d’Édimbourg. Elle a été brutalement assassinée suivant un rituel particulièrement macabre. Aussi lorsqu’un homme d’affaire influent de la ville est à son tour assassiné, McLean commence à suspecter l’existence d’un lien entre les meurtres, les suicides et la découverte de la jeune fille mutilée…
Mon avis
Voici la première enquête de l’inspecteur McLean, récemment promu, héritier de fraîche date, et célibataire endurci. Le cadre d’Édimbourg n’est pas sans rappeler celui du héros de Ian Rankin, d’ailleurs une allusion des plus subtiles vous le signale dès la couverture. Bon, alors que dire de ce « nouveau Ian Rankin » ?
Le prologue est pour le moins efficace. Dans le genre gore, glauque, sordide et répugnant, le ton est donné. Certains seront rassurés de savoir que le sommet est atteint à ce stade, sans être renouvelé : les autres scènes avec cadavres et sanguinolences restant relativement « soft ». Les personnages sont attachants, bien décrits, bien développés, avec une marge de découverte pleine de possibilités. Le trio McLean, Bob la Grogne, et McBride est des plus sympathique, avec mention spéciale pour Duguid (alias Dugland) dans la catégorie Caricature de policier obtus et incompétent. L’intrigue en elle-même n’est pas en reste non plus, ça démarre sur les chapeaux de roue, les cadavres s’accumulent assez vite, le mystère s’épaissit et le suspens augmente. Néanmoins, assez tôt dans le roman, les grosses ficelles commencent à se dénouer, au point que la relative perspicacité de McLean devient vite crispante. Il est tout de même long à la détente notre endeuillé, et pas très vif par moment. Mettons ça sur le compte du chagrin, mais tout de même, c’est un peu gros tout ça, et si prévisible qu’on a presque la sensation de lire l’avenir. Le ton général est assez classique, j’ai souvent eu l’impression de lire un whodunnit, ça doit être la présence de tous ces vieux. Malgré tout, ça se lit bien c’est sympathique, c’est agréable, mais de là à se taper tout une série le cas échéant, ça reste à voir. Il faudrait gagner en subtilité et en complexité, parce que si chaque enquête devait être aussi prévisible que celle-ci, ça risquerait de devenir lassant.
La traduction bancale est un autre point noir de ce roman, car outre des aberrations dignes de Google Translate, on a droit à quelques perles bien marrantes. Je n’ai retenu que les plus percutantes, celles qui piquent les yeux sans anesthésie. Économie de dico, économie de correcteur(s), l’un dans l’autre, on obtient de drôles de choses….
Se relire, c’est bien, parfois, ça peut éviter des trucs comme ça :
Ça se révéla très difficile, mais en passant de photo en photo, la tâche se révéla un peu moins compliquée, sans doute parce qu’il s’habituait.
Là, je ne sais pas si c’est la faute de l’auteur, un peu ras les pâquerettes, et donc une traduction littérale, mais bon….
En même temps qu’il proférait ce mensonge, une lueur de compréhension s’alluma dans sa tête.
Plus littéral, on ne peut pas :
…une jeune femme tirée à quatre épingles (…) qui arborait des cheveux quasiment ras et portait des lunettes à gros cadre aux verres si petits (…).
C’est clair qu’avoir la diarrhée avec les yeux ça doit pas être rassurant. Comme j’ai encore espoir en l’Humanité, je préfère un voir une simple coquille :
Mais ses yeux chiasseux me fichaient la frousse.
Un petit côté désuet complètement ridicule, frisant l’anachronisme (bigre !):
— Monsieur, voulez-vous un rapport écrit ?
— Fichtre non ! s’écria Duguid.
En bref, une découverte sympathique, mais un brin de confusion et d’enchevêtrement de grosses ficelles.
2 remarques pertinentes pour “De mort naturelle”
Argh, c’est bien dommage tout ça. L’histoire a pourtant l’air très intéressante. Mais tu m’as convaincue, je ne le lirai pas… Fichtre ! :p
Bigre ! Disons que les points faibles ne compensent pas les points forts, qui pour moi devraient être le minimum syndical de toute façon 😛
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