- Auteur: Daniel Keyes
- Lu : septembre 2007
- Ma note :
Algernon est une souris de laboratoire dont le traitement du Pr Nemur et du Dr Strauss vient de décupler l’intelligence. Enhardis par cette réussite, les deux savants tentent alors, avec l’assistance de la psychologue Alice Kinnian, d’appliquer leur découverte à Charlie Gordon, un simple d’esprit employé dans une boulangerie. C’est bientôt l’extraordinaire éveil de l’intelligence pour le jeune homme. Il découvre un monde dont il avait toujours été exclu, et l’amour qui naît entre Alice et lui achève de le métamorphoser. Mais un jour les facultés supérieures d’Algernon déclinent. Commence alors pour Charlie le drame atroce d’un homme qui, en pleine conscience, se sent retourner à l’état de bête…
Mon avis
Si dans votre entourage vous avez des personnes qui n’ont un mauvais a priori sur le SF, offrez-leur ce livre, cela leur montrera l’étendue des thèmes d’une genre aussi vaste que profond. Avec ce roman on touche au sublime. Une histoire poignante, celle d’un jeune homme attardé mental, qui souhaite plus que tout devenir intelligent. Une fois son rêve réalisé, il prend conscience du monde qui l’entoure, des individus, et aussi de lui-même en tant qu’être humain, avec son passé, et ses souvenirs jusque là refoulés. Si son intelligence intellectuelle devient supérieure à la moyenne et lui donne une capacité d’apprentissage phénoménale, son intelligence émotionnelle reste inchangée, et le nouveau Charlie se débat entre ses deux personnalités. Il se rend compte que l’ancien Charlie n’était pas considéré comme un humain à part entière mais comme un sous-homme dépourvu de sentiment.
Le récit, construit sous la forme d’un journal, décrit l’évolution puis la terrible régression de Charlie. Ses premiers compte-rendus reflètent sa personnalité enfantine et naïve, bourré de fautes d’orthographe et de syntaxe. Le texte devient de plus en plus clair et cohérent au fur et à mesure que les effets de l’expérience s’intensifient. Sa régression n’en est que plus pénible et douloureuse, on assiste à la déchéance intellectuelle d’un homme qui fut un attardé puis un génie, un homme amoureux, et avide de connaissances.
L’histoire nous démontre que l’intelligence « intellectuelle » n’est pas ce qui nous définit, que l’émotionnelle et l’humain sont des facteurs essentiels à la construction d’un individu, et que l’intelligence ne fait pas tout, loin de là. Difficile à lire sur la fin, car particulièrement fort et bouleversant, alors pour peu que vous souffriez comme moi d’empathie, sortez les mouchoirs.
Et merci à Valériane 😉
« Comme ils me paraissent différents maintenant. Et que j’avais été sot de penser que les professeurs étaient des géants intellectuels. Ce sont des gens comme les autres, et qui ont peur que le reste du monde s’en aperçoive »
(…)
« Ce qui est déprimant, c’est de découvrir à quel point en formulant des idées sur lesquelles ils fondent leurs concepts de l’intelligence humaine de la mémoire et de la faculté d’apprendre, nos psychologues prennent leurs désirs pour des réalités. »
5 remarques pertinentes pour “Des fleurs pour Algernon”
Ca c'est du commentaire 😉
et je suis la preuve vivante qu'on peut être rebuté par la SF au premier abord et quand même trouver un coup de coeur dans ce genre littéraire!
La SF est un genre si vaste qui va du plus délirant au plus scientifique, qu'on peut toujours y trouver son compte ^^
rhâ oui, ce livre est une pure merveille. Il fait partie de ceux que je n'oublierai jamais ^^
Je viens de le terminer et c'est vrai que c'est un livre vraiment touchant et le rapport à l'intelligence de la façon dont il est soulevé est vraiment intéressant!
[…] avis : Livrement – MarieJuliet – Lorhkan – La Lectrice Hérétique – […]
Les commentaires sont désormais fermés.
Pour la suite de mes lectures et autres déviances,
cela se passe désormais sur Ma Grosse PàL.