- Auteur : Jérôme Camut, Nathalie Hug
- Lu : septembre 2008
- Ma note :
Et s’il suffisait de 25 tueurs pour plonger la France dans le chaos ? Une meute sans visage dressée par un pervers de génie pour frapper leurs cibles avec une perfection terrifiante…
Et s’il suffisait d’un seul homme ? Pour que nous nous mettions tous à douter…
Après Prédation et Stigmate, un nouveau thriller de Nathalie Hug et Jérôme Camut, plus dérangeant encore.
Mon avis
La trilogie s’achève de manière spectaculaire et totalement échevelée. Il y a là matière à un long (très long) métrage, reste à savoir qui pourrait incarner Kurtz. Dommage, Brando est mort. Le personnage de Kurtz devrait (DOIT !) rentrer au panthéon des psychopathes cultes, avec Hannibal Lecter ou Dracula. Toute la dimension de sa personnalité apparait tout au long des 3 volumes, mais la conclusion donne un éclairage nouveau. De dangereux sanguinaire, il se dévoile et apparait comme un être humain. Déviant le zigue, complètement à l’ouest même dans un certain sens, mais franchement pas beaucoup plus bestial que le chasseur du dimanche ou l’amateur de corrida, car ce qui lui manque c’est juste le sens de la morale, du bien et du mal, le respect de l’homme. Ce qui fait de lui le monstre que le public voit de lui, c’est ce manque d’amour pour l’humanité, sinon, il reste un homme avec ses faiblesses et ses craintes, même si Kurtz démontre une assurance certaine et une confiance en lui inébranlable. On pourrait presque parler de foi. Kurtz a la foi en lui-même, mais peut aussi avoir ses limites.
Le dernier volume conclut une traque haletante, et dévoile l’étendue des activités de Kurtz. Le rythme ne faiblit pas, les personnages sont attachants et terriblement humains. Pas de héros vengeurs, que des hommes, des victimes, et un bourreau. Ce qui fait la force de cette trilogie, c’est le côté profondément psychologique, le personnage le plus poussé reste Kurtz, une véritable énigme, voire une insulte à l’Humanité. Et pourtant, il reste un homme.
Il est occasionnellement comparé à Hitler, et certains personnages qui sont confrontés à lui s’étonnent de le trouver fascinant, de partager certains avis, et en ont honte. Ce dilemme m’a fait penser à La part de l’autre, de Schmitt. On qualifie de monstre un individu dont les actes sont assez abominables pour faire honte au genre humain et à nous inciter à refuser que l’auteur en face partie. Qualifier ce genre d’individu de monstre nous rassure et nous donne l’impression qu’il fait partie d’autre chose que l’Humanité. Fausse impression hélas.
Pour les amateurs je conseille la lecture de deux livres Stéphane Bourgoin, Enquête sur les tueurs en série, ou encore Henry Lee Lucas, la main de la mort, qui nous en apprend pas mal sur ces joyeux drilles.
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