- Auteur : Paul Auster
- Lu : janvier 2009
- Ma note :
Après un long séjour à l’hôpital, l’écrivain Sidney Orr reprend goût à la vie. Mais il est accablé par l’ampleur de ses dettes et par l’angoisse de ne pas retrouver l’inspiration. Un matin, il découvre une nouvelle papeterie au charme irrésistible. Il entre, attiré par un étrange carnet bleu. Le soir même, dans un état second, Sidney commence à écrire dans ce carnet une captivante histoire qui dépasse vite ses espérances. Sans qu’il devine où elle va le conduire, ni que le réel lui réserve les plus dangereuses surprises… Virtuosité, puissance narrative, défi réciproque de l’improvisation et de la maîtrise : La Nuit de l’oracle précipite le lecteur au cœur des obsessions austériennes, dans un face à face entre fiction et destin. Comme si l’imaginaire n’était rien d’autre que le déroulement du temps avant la mort. Ou pire encore, son origine.
Mon avis
Je poursuis donc ma redécouverte du zigue avec délice et je commence à me rendre compte à quel point il va être difficile de parler des livres de Paul Auster sans tout dévoiler. La nuit de l’oracle met à nouveau en scène les thèmes récurrents de l’auteur, la travail d’écriture, le rapport de l’écrivain à son art, l’imaginaire, la perte. Dans une vertigineuse mise en abime, le narrateur, un écrivain qui reprend la plume après une longue hospitalisation, imagine l’histoire d’un éditeur qui change de vie et tente d’oublier son passé après avoir frôlé la mort, et cet éditeur lit un manuscrit où il est question d’un prophète. Certains éléments sont évoqués dans Dans le scriptorium, et c’est un vrai plaisir de les retrouver sous un autre aspect. Le personnage du narrateur se remet donc à écrire, dans un carnet bleu acheté sur un coup de coeur. On retrouve dans l’histoire qu’écrit Sydney Orr certains éléments de la vie de ce dernier. Et inversement. Sans verser dans le fantastique le récit prend une allure étrange et onirique, tout en subtilité, le réel se mêle habilement à l’imaginaire. Le vécu et l’inconscient de l’écrivain interfèrent avec son imagination. On en vient à se demander si l’inverse est possible, si les mots peuvent aussi influer sur le réel et le concret. Le thème du voyage dans le temps est aussi évoqué par le biais d’un scénario que le narrateur doit rédiger. Passé, avenir, réel, imaginaire, le roman flotte entre toutes ces dimensions, laissant le lecteur émerveillé par tant d’adresse et de cohérence. La fiction dépassant la réalité, le savoir inconscient influençant l’imaginaire. Thèmes fascinants formidablement traités, un style délicieux et définitivement très visuel.
7 remarques pertinentes pour “La nuit de l’oracle”
Je veux découvrir Auster depuis un petit moment mais là, je pense que je vais attendre la fin de ton Auster-thon pour savoir avec lequel commencer 🙂
Oh ben déjà je peux te dire que La trilogie New Yorkaise m'avait éblouie, subjuguée, transcendée ! Je saurais plus te dire pourquoi, il doit y avoir 15 ans que je l'ai lu, mais il m'avait fait une forte impression, je compte le relire d'ailleurs (fait rarissime chez moi)
J'ai adoré ce roman… tu fais un Auster-thon ? Remarque ça me dirait bien aussi car je garde un souvenir vraiment extraordinaire de La nuit de l'oracle…
C'est un petit comique ce Paul… Il aime bien perdre le lecteur. Comme toi, j'ai du mal à résumer ses livres.
Quel bonheur que tu aies entamé un Auster-thon !!! Soit je replonge dans des livres que j'ai adorés, soit je découvre de nouve
oups fausse manip 😕
Je reprends : … de nouveaux livres à noter sur ma LAL.
Un grand mystère, ce Paul Auster… je le trouve d'un ennui… ces mises en abyme à répétition, ces notes en bas de pages interminables… ça amuse peut-être l'auteur et certains lecteurs mais pas moi. Paul Auster, le Woody Allen de la littérature, plaît en France mais pas aux States. Il faut croire que je suis américain dans l'âme…
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