- Auteur: Éric-Emmanuel Schmitt
- Lu : janvier 2008
- Ma note :
4e de couverture :
« Je m’appelle Saad Saad, ce qui signifie en arabe Espoir Espoir et en anglais Triste Triste. »
Saad veut quitter Bagdad, son chaos, pour gagner l’Europe, la liberté, un avenir. Mais comment franchir les frontières sans un dinar en poche ? Comment, tel Ulysse, affronter les tempêtes, survivre aux naufrages, échapper aux trafiquants d’opium, ignorer le chant des sirènes devenues rockeuses, se soustraire à la cruauté d’un geôlier cyclopéen ou s’arracher aux enchantements amoureux d’une Calypso sicilienne ? Tour à tour violent, bouffon, tragique, le voyage sans retour de Saad commence. D’aventures en tribulations, rythmé par les conversations avec un père tendre et inoubliable, ce roman narre l’exode d’un de ces millions d’hommes qui, aujourd’hui, cherchent une place sur la terre : un clandestin. Conteur captivant, témoin fraternel, Eric-Emmanuel Schmitt livre une épopée picaresque de notre temps et interroge la condition humaine. Les frontières sont-elles le bastion de nos identités ou le dernier rempart de nos illusions ?
mon avis :
Voilà un livre que je comptais lire mais pas avant la version poche. J’adore Schmitt, mais j’avoue que le thème du clandestin irakien, a priori, n’évoquait pas chez moi une urgence de lecture. J’ai toutefois saisi l’occasion de le lire pour la 4e opération Masse Critique, et je ne suis pas déçue. Si le thème est des plus rébarbatif, le style, la poésie et l’humour de Schmitt sont toujours bien présents. Sa subtilité est mise au service d’une histoire dramatique, qui aurait facilement pu être surchargée de pathos sans ce décalage et ces allures de conte moderne. Encore une fois, Schmitt exploite un sujet difficile, toujours avec finesse et sensibilité. Saad Saad entame un long périple vers la liberté, vers l’inconnu, tandis qu’Ulysse terminait un long voyage afin de retrouver son foyer et sa famille. Saad fera le voyage inverse, mais habité par le même espoir, afin de créer son foyer.
Les aventures et mésaventures de Saad sont largement édulcorées par rapport à la réalité d’un clandestin, mais les divers aspects sont toutefois bien évoqués. L’esclavage moderne, la misère, les humiliations, Saad traversera de rudes épreuves pour accomplir son rêve. Son voyage manque volontairement de vraisemblance sur certains points, mais j’ai aimé les allusions et les ressemblances avec Ulysse. On y retrouvera donc un Cyclope, une Circée, des Lotophages. J’ai particulièrement raffolé du personnage du père, dont le fantôme visite Saad tout au long de son voyage, lui prodiguant conseils et encouragements. Ces rencontres irréelles donnent lieu à des dialogues jouissifs plein d’humour et de bon sens.
Ce n’est sans doute pas mon préféré de Schmitt, mais c’est toujours une joie de retrouver son humour et sa finesse, surtout lorsqu’il les met au service de sujets graves et peu avenants.
7 remarques pertinentes pour “Ulysse fom Bagdad”
Encore un auteur contemporain que je n'ai jamais lu.
J'ai bien aimé ce que j'ai lu de Schmitt mais bon, comme toi, ce thème, ça ne me tentait pas vraiment!!! En poche!
@Isil : pour moi, Schmitt est un futur "classique", et je n'ai pas honte de le dire. 😛
@Karine 🙂 : pas très affriolant certes, mais bon c'est Schmitt et son élégance sauve tout ! 😆
Hello!
Je viens de t'envoyer un message, Madame Charlotte 🙂
Sinon, j'ai beaucoup aimé ce livre, j'en ai fait une chronique également sur mon blog, si tu veux la lire!
A noter, en avril la sortie de son nouveau roman "le sumo qui ne voulait pas grossir" si je n'abuse!
A bientôt!
😉 je viens de terminer "le soldat et le gramophone" hier soir…
pour changer… Ulysse from Bagdad… en début de lecture… pour le moment, bonne impression.
bonne journée
bises
comment ce nomme le Cyclope , Circé et les Lotophages dans ce livre et à quelle page les retrouve-t-on?
10 ans après l’avoir tu penses que je m’en souviens ? Et à quelle page en plus ? 😀
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