- Auteur : Georges-Jean Arnaud
- Ma note :
- Lu : février 2007
En cette fin du XIXe siècle, un étrange cortège erre à travers les garrigues brûlées de soleil : une veuve, jeune et drapée de noir, suit le cercueil de son mari, un communard déporté au bagne et mort en captivité. Un gendarme peu loquace a été préposé au rapatriement de la sinistre boîte.
Mais le cercueil, abîmé par un long voyage à fond de cale, semble bien près de se rompre avant d’arriver à bon port. Un étameur a été mandé pour procéder aux réparations d’urgence. Tout de suite, l’artisan sent que les choses ne sont pas si simples. Un climat étrange, empoisonné, flotte autour du convoi. La veuve, trop jeune, trop vénéneuse, lui témoigne une attention gênante…
Dans ces Corbières pourtant lumineuses, le climat devient vite pesant, et les autochtones se mettent à fuir à l’approche du convoi. Quels secrets inavouables cache donc cette cérémonie funéraire pour le moins inhabituelle ?
Un thriller de terroir, troublant, magique et empoisonné, écrit par un maître conteur…
mon avis
Avant ce livre je n’avais lu de ce prolifique auteur que La compagnie des Glaces. On change donc totalement d’univers avec ce troublant Étameur des morts. L’idée de base est accrocheuse pour peu qu’on aime les histoires glauques et étranges. Arnaud excelle dans ses descriptions des Corbières, de son peuple, de ce pays sec et sauvage de la fin du XIXème siècle. Les personnages sont bien définis, l’histoire solide, le développement habile et l’ensemble tient en haleine jusqu’à la fin. On suit avec un intérêt grandissant le périple de Philibert l’étameur de Leucate. L’intrigue s’épaissit et les questions sans réponses se multiplient. J’ai adoré l’ambiance, les paysages si bien décrits, le contexte historique et rural. On apprend plein de choses que même moi, vivant pourtant tout près de cette région, j’ignorais. Cependant le rythme irrégulier ralentit vers la fin et nous laisse le temps d’entrevoir un dénouement pourtant en partie inattendu. Le final aurait gagné à être un peu moins abrupt, mais n’enlève rien au plaisir de la lecture.
À noter une honteuse faute d’impression à la page 375 de mon édition, où l’auteur évoque une « cagarolade« . Les escargots doivent se retourner dans leurs coquilles ^^
Pour ceux qui se demandent où se trouvent les Corbières :
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