- Auteur : Jonathan Coe
- Ma note :
- Lu : février 2007
De bien curieux événements se déroulent à Ashdown, inquiétante demeure perchée sur une falaise des côtes anglaises. Naguère, c’était une résidence universitaire, où se sont croisés Sarah la narcoleptique, Gregory le manipulateur, Veronica la passionnée, Robert l’amoureux transi, Terry le cinéphile fou. Leurs destins ont divergé, mais les spectres du passé continuent de hanter Ashdown, devenue une clinique où le sinistre docteur Dudden se livre à de monstrueuses expériences sur les troubles du sommeil. Par quelles mystérieuses coïncidences tous les personnages vont-ils s’y retrouver ? Et quelles transformations vont-ils subir ? Une fresque foisonnante et rigoureuse où l’illusion amoureuse va jusqu’à l’extrême limite de sa réalisation, et où la vérité sort toujours des rêves.
mon avis
Je découvre Jonathan Coe avec ce roman. D’emblée la note de l’auteur nous informe que l’histoire de déroule en 2 parties, à deux époques différentes. Les chapitres pairs se déroulent en 1996, et les chapitres impairs en 1983-84. Nous suivons les personnages à deux périodes de leur vie, à 12 ans d’écart, et ce procédé nous donne l’impression de suivre deux histoires différentes.
L’auteur raconte avec habileté une histoire qui ne trouve tout son sens qu’à la fin. Il nous accompagne dans son roman comme dans un rêve, avec un certain nombre de passages qui ont l’air de tenir lieu de digressions, d’anecdotes dont on ne comprend pas immédiatement l’intérêt. Mais Jonathan Coe excelle dans l’art de semer le trouble, de nous perdre dans sa narration apparemment décousue. Les liens se précisent au fur et à mesure, avec parcimonie, et beaucoup tiennent à des détails. Les pièces du puzzle étant nombreuses, la lecture de ce roman demande une certaine attention. L’enchevêtrement des personnages, des événements, est une vraie prouesse, l’humour est aussi un élément qui m’a beaucoup plu, souvent noir, très anglais, et toujours inattendu. Il pose aussi la question de l’amour et de ses limites, jusqu’où peut-on aller ? Nos destinées sont-elles immuables, ou bien peut-on influer sur notre destin ?
Roman autour du sommeil, du rêve, de la psychanalyse, ou du destin, La maison du sommeil est aussi un merveilleux roman d’amour, qu’on trouvera sublime ou pathétique selon notre point de vue et notre sensibilité. Le final est bouleversant, on comprend enfin le lien étroit qui uni tous les personnages, parfois à leur insu.
Un vrai bonheur de lecture !
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