- Auteur : Stefan Platteau
- Ma note :
- Lu : août 2016
Quelque part dans la nordique forêt du Vyanthryr, les gabarres du capitaine Rana remontent le fleuve vers les sources sacrées où réside le Roi-diseur, l’oracle dont le savoir pourrait inverser le cours de la guerre civile. À bord, une poignée de guerriers prêts à tout pour sauver leur patrie. Mais qui, parmi eux, connaît vraiment le dessein du capitaine ? Même le Barde, son homme de confiance, n’a pas exploré tous les replis de son âme. Et lorsque les bateliers recueillent un moribond qui dérive au fil de l’eau, à des milles et des milles de toute civilisation, de nouvelles questions surgissent. Qui est Le Bâtard ? Que faisait-il dans la forêt ? Est-il un danger potentiel, ou au contraire le formidable allié qui pourrait sauver l’expédition de l’anéantissement pur et simple ?
Mon avis
Ma blogopote liégeoise Valériane a voulu me faire connaître Stefan Platteau, un compatriote belge dont c’est ici le premier roman. Je suis difficile en fantasy, ce qui ne veut pas dire que je sois experte, loin de là, mais la magie, les quêtes, les jeunes héros et les vieux magiciens, c’est moyennement mon truc en lecture, car c’est compliqué de sortir du cliché avec de tels ingrédients, donc du coup, j’en lis assez peu, ou alors il faut que ça pète et que ça décoiffe sa maman devant l’Atomium. Mais face à l’enthousiasme de Valériane je me suis laissé tenter, et voilà.
Nous avons donc ici le premier volume d’une trilogie, dont le troisième serait à paraître en 2017. Avec Manesh, nous faisons la connaissance d’une troupe de quelques guerriers de tout poil et le récit nous est rapporté par le Barde, chargé de veiller sur l’homme mystérieux qu’ils ont sauvé des eaux. Le récit de ce dernier s’intercale avec celui du Barde, et peu à peu l’univers imaginé par Platteau se met en place, largement inspiré de mythologie nordique, entre autres. Le merveilleux occupe une grande place dans l’histoire mais sans excès, on reste malgré tout enraciné dans une réalité correspondant à l’ère médiévale, mais réinventée à la sauce de son auteur. En pleine guerre civile, notre équipée poursuit sa route en remontant le fleuve Framar dans le but de rencontrer le Roi-Diseur, oracle susceptible de les aider. Loin de la guerre et de toute civilisation, le parcours des deux gabarres qui transportent nos protagonistes est ponctué par le récit du Bâtard, dont le Barde est pour un temps le seul auditeur, rompant la monotonie relative du voyage.
La plume de Platteau est très riche, le langage est recherché, nourri de vocabulaire spécifique, d’inventions et de néologismes propres au genre et à l’univers. Bref, c’est « drôlement bien dit ». Peut-être parfois un peu trop d’ailleurs, on frise l’exagération, on sent la volonté d’aller au bout d’un choix, excellent certes, mais potentiellement casse-cou à trop vouloir en faire. Les coquilles relevées, un peu trop nombreuses à mon goût, gâchent par moment l’ambiance par leur énormité. Le contexte, les personnages finement décrits et développés, les paysages superbement évoqués, la minutie dans la construction du récit et l’imagination fertile de l’auteur assurent néanmoins une immersion totale dans ce monde peuplé de divinités ancestrales pas vraiment disparues.
La première partie du roman est consacrée à la période « calme » du voyage, mais lorsque Manesh en arrive au point culminant de sa narration, l’action démarre, et les deux récits se rejoignent vers une conclusion échevelée. D’un calme relatif, le lecteur passe dans l’action avec des rencontres du troisième type. Toujours nimbée de mystère et de féerie, l’ambiance devient alors un peu plus lugubre, le danger rôde, les obstacles apparaissent, l’ennemi est là ! Un rythme peut-être parfois un peu lent, surtout les passages consacrés au passé de Manesh, mais qui s’équilibre au fil des pages pour laisser le lecteur avide de connaître la suite. Un roman immersif, dépaysant mais cohérent, des personnages et une intrigue qui donnent envie qu’on les suive.
Un excellente découverte donc, merci à Valériane qui avait bien raison !
4 remarques pertinentes pour “Manesh (Les sentiers des astres #1)”
C’est vrai que notre liégeoise délicieuse était fort goutue en compliments devant cet auteur. Me connaissant, je pense que je me laisserai volontiers immergée par l’œuvre malgré l’exagération que tu notes.
Ça ne gâche pas la lecture et son plaisir, en tout cas pour moi 🙂
Héhé! J’ai bien fait alors de t’inciter 🙂 Tu vas revenir à Liège parce qu’on a des auteurs supers!
Euh alors…. il y aura 4 tomes finalement… la richesse de la plume ça ma bonne dame. Le sieur plateau est beau parleur/écriviste et ne pourra tout consigner dans 3 tomes. Je me réjouis de découvrir la suite! (djo, je n’ai même pas encore rédigé ma chronique de Shakti! Tu vois, je ne suis pas seulement à la bourre pour venir commenter ton retour! :-))
bizouille
Ben j’espère que la suite ne tardera pas trop, avec ma mémoire de bulot ! 😀
Les commentaires sont désormais fermés.
Pour la suite de mes lectures et autres déviances,
cela se passe désormais sur Okenwillow.