- Auteur : Frédéric Andréi
- Ma note :
- Lu : avril 2016
Un terroriste sans visage s’attaque aux nantis là où ça leur fait le plus mal. Au portefeuille. S’ils ne veulent pas mourir, une seule alternative leur est offerte : donner une partie de leur fortune aux plus nécessiteux. La menace est réelle. Pour les douze millions de riches de la planète, le compte à rebours a commencé…
Un thriller féroce, ambitieux, parfaitement maîtrisé, qui impose d’emblée l’univers romanesque original et déjanté de Frédéric Andréi.
Mon avis
Ayant dans ma PAL de SP Bad Land, de Frédéric Andréi, je me suis dit qu’il valait peut-être mieux lire le premier roman du monsieur. Ce sont des intrigues indépendantes mais les personnages principaux étant les mêmes, j’ai préféré commencer par le début. Idée à mettre sur la liste des bonnes idées générées par mes trois neurones chaque année. N’ayant JAMAIS entendu parler de l’auteur/acteur/réalisateur, je me suis dit que je pouvais bien tenter le coup sur la base d’une quatrième de couverture fort alléchante.
Riches à en mourir est un roman très dense, très touffu, avec de nombreuses ramifications, car la vie du héros principal, ancien journaliste devenu charpentier pour gens très riches, se retrouve presque au même plan que l’intrigue elle-même. Son passé et son vécu tiennent une place majeure dans l’histoire et la genèse de ce personnage est particulièrement développée et révélée au compte-goutte. Il en est de même pour les personnages secondaires qui sont tous hauts en couleur et bien campés. Tina Wards est sans doute ma préférée, c’est elle qui évolue le plus au fil des pages, son personnage de bimbo défoncée à l’herbe est une pure merveille, qu’on pourra trouver caricaturale, certes, mais son évolution sauve sa cause, et le duo qu’elle forme avec Nicholas Dennac est un vrai régal. Leur histoire est un véritable roman dans le roman.
L’intrigue de départ, des milliardaires qui trépassent de ne pas avoir accepté de partager leurs fortune, est déjà en soi une jolie trouvaille, son traitement est également bien vu, bien amené, avec un soupçon de cyber-technologie qui n’est pas pour me déplaire. L’humour est aussi un aspect très présent, mais jamais excessif, il ne s’agit pas d’une parodie ou d’un roman humoristique, on reste sérieux, l’humour distillé est ici assez subtilement manié, même si certaines de situations sont carrément loufoques, cela reste modéré dans l’ensemble. Bref, j’ai adoré le décalage entre le sérieux des thèmes abordés et les personnages parfois indignes. Car derrière une intrigue policière maîtrisée l’auteur nous construit un arrière-plan des plus riches : insouciance des années 60-70, liberté sexuelle, d’anciens hippies qui font de la résistance au milieu des millionnaires, les inégalités sociales à l’échelle de la planète, la répartition des richesses, etc.
On peut reprocher pas mal de choses à ce roman, un style peut-être un peu alambiqué, des phrases à rallonge, mais personnellement j’ai trouvé que ça ajoute au décalage ambiant, je vois plutôt ça comme un parti pris de l’auteur et non comme une maladresse, c’est trop maîtrisé pour être fortuit et l’auteur a clairement le sens de la formule. On trouve aussi quelques ficelles de taille moyenne, quelques incohérences sur lesquelles je ne me suis pas attardée car le rythme est tel que de toute façon l’histoire et les diverses implications tiennent efficacement en haleine.
Une bien belle découverte, et un coup de cœur pour les personnages de Nicholas et Tina, que je me régale de retrouver dans Bad Land.
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