Il y a un mois je revenais d’un séjour en Belgique, décidé sur un coup de tête courant février. Là, comme ça. Depuis le temps que la chose était dans ma tête, et que l’on se disait avec Acr0 et Valériane qu’il faudrait que l’on se fasse un truc, ben voilà ! J’ai déjà rencontré plusieurs fois Acr0 à Toulouse, et une seule fois Valériane en juin 2015, à l’occasion d’un séjour à Londres qui coïncidait avec son passage dans la capitale. Depuis le temps que nous nous connaissons toutes les trois, il était temps pour elles de se rencontrer à leur tour. Une petite visite sur Ryanair pour s’assurer des vols depuis Carcassonne, une surveillance quotidienne pour choper le meilleur prix, et voilà l’événement lancé ! Ne manquait qu’un passeport tout neuf (mon premier !) et une nouvelle carte d’identité bien à jour, car d’expérience je peux dire qu’il vaut mieux avoir deux pièces d’identité si l’on est amené à voyager. En cas de perte, tout n’est pas perdu !
Le 17 mars, jour de la Saint Patrick, nous partions donc de Carcassonne bras dessus bras dessous, encore un peu incrédules, n’osant y croire. Je fus ravie de voir qu’Acr0 avait l’air de bien vivre sa première fois en avion, car étant moi-même imbibée de Nautamine et de Lysanxia, j’aurais eu bien du mal à la rassurer en quoi que ce soit. Légèrement paranoïaque et anticipative, j’avais décidé de ne pas porter ma genouillère bionique articulée, qui n’a d’autre fonction que de me rassurer, car objectivement je n’en ai plus besoin (ma rotule se porte bien merci) mais seulement la souple. Cela ne m’a pas empêchée de sonner au portique. Bah voyons !
2h plus tard, après un décollage contre nature, un vol indolore (merci la médecine moderne) et un atterrissage tout aussi anormal à Charleroi, nous avons attendu, cherché notre chère Valériane dans la foule, un peu apeurées. Une fois réunies et plus ou moins remises de nos émotions, nous avons laissé Valériane nous prendre en charge avec une confiance aveugle. Si pour Acr0 c’était sa première fois en avion, ce fut ma première fois en Belgique. Joie dans mon cœur. Nous avons donc rejoint le doux et chaleureux domicile de Valériane et de Môssieur Joël, gardé par la terrifiante Robert, chatte noire de son état.
Le soir même, l’esprit encore embué par le lever matinal, le trajet jusqu’à l’aéroport, le vol, les médicaments pas encore bien évaporés, et l’heure (relativement) tardive, nos hôtes nous firent découvrir les , spécialité gastronomique notable qu’il nous fallait absolument déguster. Nous les avons donc suivis chez Tchantchès & Nanesse, taverne pittoresque à Liège, aux boiseries et au décor typiques. Succulence du plat, ambiance d’un autre siècle. Première séance de rigolades en compagnie de Valériane et Môssieur Joël. Fin de soirée au pub geek Warzone…, un 17 mars, je le rappelle. Ambiance assurée si vous aimez la musique à fond et n’avez rien à dire à votre vis à vis, mais comme il y a des bornes arcades, pas besoin de parler.
Notre aperçu de Liège incluait bien évidemment la visite de librairies Livre aux trésors, et Toutes directions (dédiée aux voyages). Je me suis surpassée en n’achetant qu’un seul livre (de poche). Forte, je suis.
Moins forte, je fus, lorsqu’il a été question de gravir la La montagne de Bueren, un escalier haut de 374 marches, et menant à la Citadelle, sur les hauteurs de Liège. J’ai donc laissé mes compagnes s’attaquer à la bête tandis que je reposais ma rotule, pour laquelle prendre des escaliers n’est pas le plus recommandé depuis sa luxation belle et franche de novembre dernier.
Ce qui m’a frappée à Liège, outre les infrastructures incompréhensibles (voir plus bas), ce sont les bâtiments modernes, à l’architecture morne, plate, austère, presque URSSienne, qui côtoient les vieilles rues aux façades typiques, aux immenses fenêtres à carreaux, et aux gros pavés. Il fait bon y déambuler sans trop réfléchir, en se laissant porter par une guide ayant les compétences de Valériane, qui ne s’est pas privée de nous faire des révélations aussi glauques que passionnantes (passionnantes parce que glauques ?) sur quelques faits divers ayant lieu à Liège et dans ses environs. Oufti, il y aurait là matière à faire un circuit thématique.
Lorsque je suis accompagnée, voire carrément guidée dans un lieu inconnu, je cherche rarement à comprendre la géographie du lieu, je me laisse porter, concentrée sur les photos à faire. Le manque de temps ne m’aura pas permis d’en faire autant que ce que j’aurais souhaité, ni celles que j’aurais voulues, c’est un peu l’inconvénient des séjours brefs, mais je pense avoir pu prendre un assez bon aperçu de la ville.
Je n’ai absolument rien compris à la circulation dans Liège, malgré une explication pourtant limpide de Môssieur Joël :
« Les trémies sont à la petite ceinture, ce que les passants sont au jean. »
Grosso modo, le périphérique traverse la ville, et c’est très bizarre, on n’a pas le temps de voir la Meuse ! Je serais bien incapable de me repérer là-dedans en voiture. Il faudra donc que j’y retourne, pour approfondir, car tout ceci m’a laissée contrariée. Même en ayant le sens de l’orientation (quand je suis seule avec un plan je ne me perds jamais), être guidée annihile toutes mes compétences d’auto-géolocalisation.
Le temps gris, morne, le ciel uniforme, tout ça ne me gêne pas, mais associé au manque de temps, cela ne favorise pas la réflexion concernant les photos, un ciel bleu facilite les prises de vue au risque de tomber dans la « carte postale » et évite de trop réfléchir. La facilité quoi !
Séjour prévu du 17 au 22 mars, donc, mais qui a duré jusqu’au 27, pour cause de grève des contrôleurs aériens français (évidemment !). Nous n’avions pas eu vent de la chose avant d’arriver dans le hall de l’aéroport, et de voir les panneaux d’affichage…les rares places libres sur les vols suivants ayant été prises d’assaut, il nous fallut attendre le dimanche suivant pour pouvoir partir. Nos charmants hôtes ont admirablement encaissé la nouvelle, avec un stoïcisme exemplaire. S’être levés si tôt, avoir posé un jour de congés, faire 2h de route A/R pour finalement ramener nos deux carcasses fatiguées (surtout la mienne), je dis bravo ! Moi-même j’ai eu du mal à avaler la pilule, un tel contretemps, un chamboulement de plan de cette envergure, moi, ça me contrarie magistralement. Dépitées, incertaines au lendemain des attentats à Bruxelles, nous n’avons pas bougé jusqu’au samedi suivant, ayant de toute façon de quoi lire et grattouiller (Robert ne s’est pas plainte d’avoir des câlins à toute heure de la journée, comme c’est curieux !)
La vieille de notre départ (le second, donc) nous avons fait un saut à Liège, vite fait bien fait, mais par en haut, pour avoir une vue globale de la ville, et là, le soleil était au rendez-vous. Autre ambiance, cheveux au vent, les oreilles congelées (je ne crains pas le froid, mais mes oreilles, si !) l’occasion d’embrasser la ville du regard, traversée par la Meuse. L’occasion aussi de m’apercevoir qu’un début de bronchite (ressenti dès le vendredi soir) allait me pourrir la vie incessamment sous peu. D’ailleurs le retour de balade et la nuit suivante m’ont laissée pour quasi-morte lors du retour en avion. Changement d’heure, angoisse de rater le réveil, surveillance du téléphone jusqu’à 2h du matin pour vérifier que celui-ci se mette bien à l’heure tout seul (eh oui !), lever à 5h (donc 4h), départ à 6h, arrivée à Charleroi à 7h, passage des différents portiques et palpations en 20min seulement, puis attente jusqu’à 10h30 que le numéro de notre porte d’embarquement soit annoncé, et hop dans le gros n’avion ! Précisons que l’arrivée à l’aéroport, de nuit, fut des plus bizarres, avec militaires armés et toute la panoplie…Curieusement, cela ne m’a pas empêchée de passer avec une bouteille d’eau (que j’avais oublié de jeter), et sans avoir sorti la trousse de toilette qui normalement doit être sur le bagage et bien en vue. Je crois que les services de sécurité devaient être à ce moment-là un peu au bout du rouleau. Nos 4h d’avance nous auront au moins épargné une file d’attente debout pour passer tous les contrôles. Arrivée dans les temps à Carcassonne, retour comateux à Perpignan avant d’attaquer, fébrile et frissonnante, 16h de sommeil en 3 fois…
Petits souvenirs en vrac…
Prendre l’avion avec quelqu’un qui ne l’a jamais pris et qu’on ne sera pas en mesure de rassurer si besoin, parce qu’un avion, c’est vraiment pas normal ! avoir la meilleure guide touristique pour appréhender ce plus ou moins plat pays, avec des détails glauques et sordides, apprendre des mots nouveaux, voir Monsieur Patate se faire pipi dessus de joie, manger des gaufres, du chocolat, des moules, des frites et des boulets, bruncher trois jours de suite, être bloquées par des grèves et faire une semaine de rab, voir Monsieur Patate se faire caca dessus, entrer en hibernation, étrenner le Fri-Fri de Valériane, rentrer chez soi avec une bronchite. Avoir envie d’y retourner.

Photo par Acr0 Livrement © 2016

Un 17 mars au Warzone. Photo par Acr0 Livrement © 2016

Photo par Acr0 Livrement © 2016

Photo de droite par Acr0 Livrement © 2016

Du haut des Coteaux, en plein vent.
4 remarques pertinentes pour “Liège – 2016”
Périple bien chouettos ! Moi aussi j’ai sonné avec mes bottes (mais tout le monde me dit qu’il faut systématiquement quitter ses chaussures dans les aéroports) (oui mais non, les chaussettes, c’est sacré). Huhu, qu’est-ce que j’ai pu te faire parler – et ce fut un plaisir de t’écouter – sur cet aller 😉 Sur les coteaux de Bueren, s’y trouve ma future maison. Ceux qui y sont déjà allés sauront la reconnaitre, c’est celle – et la seule – avec les volets et la porte bleu foncé, toute en hauteur.
AH ! Moi j’y retiens les fenêtres, enfin des gens intelligents qui savent faire entrer la lumière chez eux. Et moi aussi cela m’a fait bizarre que le périphérique longe la Meuse, là, en pleine ville. Ahah, c’est vrai que ce ciel gris était un sacré challenge (au moins, cela a fait un premier gros tri dans mes photos en passant par la poubelle). Les tiennes sont très chouettes !
Oh, on a – un peu – lu, gratouillé le chat ET fait à manger. Auto-complimentons-nous (un peu là aussi). Quel vent mais quel vent ce samedi 😀
Roh, mais roh : j’avais oublié l’épisode WTF : « éteignez vos feux et allez au prochain point de contrôle ». Là où je m’y attendais point, c’est de patienter sur le tarmac dans le vent froid de Carcassonne. Cela m’a semblé plus long que les 4 heures à Charleroi parce que je ne m’y attendais pas, parce que j’allais enfin entamer le dernier morceau de voyage.
(youpi commentaire le plus long du monde)
On dit « trémie » 🙂
Aaah tes photos sont super belles!
J’ai (nous avons) été supr heureux de vous accueillir chez nous! Et passé le WTF dimanche?!? 🙂 c’était une aubaine cette prolongation.
Bon j’avais peur que vous soyez contrariées de ne pas rentrer comme prévu, mais ça nous a permis de bien papoter en vrai!
Merveilleux souvenirs et fous-rires, plus d’un mois après votre départ, j’en aurais dejà presque le temps long!
Il faudra revenir vite qu’on termine ces visites! Puis il faut réparer cette rotule pour arpenter les jardins suspendus.
Ton oeil contrebalance en beauté, la glauquitude de mes anecdotes de quartier 🙂
Merci pour votre visite!
Oui.
(réponse la plus courte du monde, tu as tout dit ! :p)
Il me semblait bien que ça voulait rien dire « tramis », mais comme bien sûr j’ai rien noté et que mon cerveau part en vrille, impossible de tilter dessus !! 😀 Si, j’ai été fortement contrariée par ce contre-temps, pour des raisons bassement terre à terre, et les imprévus aussi énormes je te dis pas l’effet sur mon moral ! Quand tu calcules tout au mieux et que ça part en cacahuète, pfiou ! Heureusement j’ai adoré tout le séjour quand même hein, le pays tout ça, et de si gentils hôtes, on fait pas mieux ! <3
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