- Auteur : Brian McGreevy
- Ma note :
- Lu : novembre 2017
Hemlock Grove (Pennsylvanie) n’est plus une petite ville paisible. Dans les bois, non loin de l’aciérie abandonnée Godfrey, le corps mutilé d’une jeune fille vient d’être retrouvé. Une chasse à l’homme est lancée. Au sein de la communauté, cependant, une angoissante question se fait jour : ce meurtre est-il vraiment l’œuvre d’un homme ? Et si certains en savaient plus qu’ils ne voulaient bien le dire ?
C’est sans doute le cas de Peter Rumancek, jeune gitan qui vient d’emménager en ville avec sa mère et qui a raconté aux élèves du lycée qu’il était un loup-garou. Ou de Roman Godfrey, héritier de la société éponyme actuellement gérée par sa terrible mère Olivia, et qui fait preuve auprès de ses camarades d’un complexe de supériorité pathologique, alors que sa petite sœur Shelley souffre d’une maladie monstrueuse. Les deux garçons – que tout oppose – vont se rapprocher à la suite de ce meurtre pour tenter d’en percer le mystère. Parallèlement, Olivia et son beau-frère Norman s’efforcent de cacher les étranges expériences scientifiques effectuées par le Dr Johann Pryce au sein de la société Godfrey…
mon avis
Hemlock Grove a été adapté par Netflix sous la forme de trois saisons, développant l’univers mis en place dans le roman de Brian McGreevy. J’avais adoré la première saison, qui suit fidèlement le roman, et bien aimé les deux autres, même si le final m’a paru partir un peu en « apocahuète ». Je n’ai pas l’habitude de lire un roman si j’ai déjà vu l’adaptation, je fais plutôt l’inverse, pour ne pas me gâcher la surprise de la lecture.
J’ai donc appréhendé ce roman en connaissant déjà l’univers, les personnages, l’intrigue, mais l’idée de les retrouver sous une plume annoncée comme talentueuse me titillait. Le fait est que la première saison suit parfaitement le roman, ou du moins d’après mes souvenirs. On retrouve effectivement les personnages avec plaisir, mais l’intrigue ne suscitera qu’un intérêt modéré, l’effet de surprise étant éventé.
Vampire et loup-garou
Deux ados, un gitan loup-garou et un bourgeois upir se rencontrent et s’acoquinent dans ce qui ressemble (de loin) à une enquête policière. Peter a son idée sur la nature d’un tueur de jeunes filles, et décide de l’arrêter dans ses virées sanguinolentes. Roman, upir qui s’ignore encore, fils de bonne famille, doté d’une mère aussi belle qu’étrange, s’allie à cet improbable acolyte. La relation entre les deux principaux protagonistes m’a semblé un peu survolée, ainsi que les héros eux-mêmes. J’ai eu la sensation d’un manque total de profondeur, d’une absence de développement autour des personnages. Je ne les ai pas trouvés aussi passionnants et mystérieux que dans la série, qui en révèle bien plus. La famille Godfrey et ses secrets, les Rumancek et leur héritage ancestral, la recherche scientifique et ses ratés, autant de sujets balancés pèle-mêle dans un récit décousu.
La conclusion apporte ses surprises pour qui n’a pas vu la série, mais tout arrive comme un cheveu sur la soupe. Le final trop abrupt et trop succinct peut déstabiliser. J’ai trouvé la série plus aboutie à tous les niveaux, le roman donnant l’impression d’en constituer un synopsis. Le fait que Roman soit un upir n’a pas été exploité, la façon qu’a eu l’auteur de traiter cet aspect laisse perplexe. On se demande s’il n’envigeait pas d’adapter son histoire directement en plusieurs saisons.
La plume de l’auteur est quant à elle une jolie découverte, elle est stylée, efficace et recherchée, et se prête bien à l’aspect gothique du sujet. Les traits d’humour noir ne sont pas en reste et vivifient un peu l’ambiance assez glauque. Le récit sort ainsi des sentiers battus et apporte une touche un peu plus adulte. Malgré ces points positifs et prometteurs, je me suis sentie frustrée par les lacunes du roman.
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