- Auteur : Stephen King
- Lu : novembre 2013
- Ma note :
Situé dans les montagnes Rocheuses, l’Overlook Palace passe pour être l’un des plus beaux lieux du monde. Confort, luxe, volupté…
L’hiver, l’hôtel est fermé.
Coupé du monde par le froid et la neige. Alors, seul l’habite un gardien.
Celui qui a été engagé cet hiver-là s’appelle Jack Torrance: c’est un alcoolique, un écrivain raté, qui tente d’échapper au désespoir. Avec lui vivent sa femme, Wendy, et leur enfant, Danny.
Danny qui possède le don de voir, de ressusciter les choses et les êtres que l’on croit disparus.
Ce qu’il sent, lui, dans les cent dix chambres vides de l’Overlook Palace, c’est la présence du démon. Cauchemar ou réalité, le corps de cette femme assassinée? ces bruits de fête qui dérivent dans les couloirs ? Cette vie si étrange qui anime l’hôtel ?
Un récit envoûtant immortalisé à l’écran par Stanley Kubrick.
Mon avis
Avant d’attaquer Docteur Sleep, dernier King en date, j’ai préféré commencer par le début. Même si on nous dit que Shining n’est pas indispensable à la compréhension de Docteur Sleep, j’ai choisi de lire les deux à la suite. J’ai vu le film il y a assez longtemps pour avoir pu le lire avec un œil neuf. C’est donc vierge et pure que je me suis lancée.
Si vous avez encore le film en tête, oubliez-le ! Le livre ne traite absolument pas du même thème et le propos de fond n’a rien à voir avec un hôtel hanté et le démon, qui ne sont là que pour la figuration, mais parle bel et bien de l’alcoolisme. D’ailleurs, la famille Torrance ne débarque à l’hôtel qu’à 20% du livre, c’est dire l’importance de l’entrée en matière, du contexte et du passé de la famille, et de Jack Torrance en particulier.
Alcoolique repenti, Jack Torrance est un prof déchu, forcé d’accepter un emploi saisonnier de gardien d’hôtel pour subvenir aux besoins de sa famille. Père aimant, il n’est pas pour autant à l’abri de crises de violence. Si son abstinence l’a aidé à retrouver des relations familiales à peu près normales, cet équilibre reste fragile. Danny, le fils de Jack, petit garçon de 5 ans, adore ses parents, il a le don de comprendre les pensées des gens, de sentir et voir des choses que lui seul peut sentir et voir. L’idée d’aller passer l’hiver dans un endroit isolé du monde ne l’enchante guère, mais il garde ses sentiments pour lui, soucieux de ne pas inquiéter ses parents. Le personnage de Danny est très touchant, malgré son jeune âge il comprend bien des choses sans forcément pouvoir mettre des mots dessus. Le personnage du père est de plus en plus inquiétant au fil de l’intrigue. Évidemment, le personnage de l’hôtel hanté (car il s’agit d’un personnage à part entière) a une importance capitale. La lente désagrégation mentale de Torrance est ancienne, mais prend toute son ampleur avec l’arrivée de la famille sur les lieux. L’hôtel n’est pas qu’un hôtel hanté, c’est aussi et surtout le démon personnel de Torrance qui finit par prendre le dessus sur ce père et mari pourtant aimant malgré ses nombreuses errances. La tension monte peu à peu au sein de la famille, la personnalité de Torrance vire dangereusement de bord, même conscient de l’ambiance délétère, il ne semble pas lutter activement contre l’ennemi. Sa femme Wendy est un modèle de dévotion et de sacrifice. Réaliste, elle n’en demeure pas moins dévouée à son mari, car elle connaît l’attachement profond que leur fils lui voue. Soucieuse de préserver cette relation et un semblant de cocon familial, elle prend sur elle jusqu’à l’inévitable, mais n’hésite pas non plus à agir en conséquence. Elle m’a paru être le personnage le plus sain de l’histoire, le plus réaliste malgré une certaine faiblesse passagère. Les curieux pourront consulter la page Wikipédia pour connaître les différences entre le film et le livre, la principale étant le thème du livre. Ici l’horreur est principalement psychologique, même si King ne rechigne pas à verser le sang et à nous balancer des scènes hallucinantes pour mieux nous immerger dans le délire de Torrance. Le dénouement est d’une grande violence, tant physique qu’émotionnelle.
4 remarques pertinentes pour “Shining”
Ma démarche est la même. Je viens d’attaquer (enfin je suis arrivé à la moitié) le livre avant d’entamer Dr Sleep. En revanche je n’ai pas encore vu le film (oui, je sais, c’est mal 🙂 ). Pour le moment, j’apprécie vraiment la tension distillée par King.
Tu risques de trouver le film décevant, ça n’a rien à voir avec l’esprit du livre, on en est très loin, je viens de le revoir après 11 ou 12 ans, j’avais pas mal oublié, et après la lecture du livre, comment dire….un film pourtant presque culte en a pris un coup -_- Et pourtant, je ne m’attends jamais à de la fidélité quand je regarde une adaptation ciné, mais là, franchement, c’est limite.
Je veux bien te croire, d’autant que j’ai souvent du mal avec les adpatations… sauf peut-être avec le « Mystic River » d’Eastwood. Je reviendrai te dire à l’occasion.
Mystic River fait effectivement partie des rares adaptations réussies 🙂
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