• Auteur : Justin Cronin
• Ma note :   
• Lu : octobre 2011

À son père, écrivain, qui lui demandait quel livre elle aimerait lire, la jeune Iris Cronin répondit :  » L’histoire d’une fille qui sauve le monde.  » Ainsi germa dans l’esprit de Justin Cronin l’intrigue du Passage, la fascinante épopée qui a créé l’événement l’été dernier dans les pays anglo-saxons. À mille lieues des histoires de vampires pour adolescents, Justin Cronin, sortant du cadre purement littéraire de ses romans précédents, nous présente des monstres à glacer les sangs, et la description merveilleusement angoissante d’une Amérique post-apocalyptique. Années 2010. Dans le Tennessee, Amy, une enfant abandonnée de six ans est recueillie dans un couvent… Dans la jungle bolivienne, l’armée américaine recherche les membres d’une expédition atteints d’un mystérieux virus… Au Texas, deux agents du FBI persuadent un condamné à mort de contribuer à une expérience scientifique gouvernementale. Lui et les autres condamnés à la peine capitale participant au projet mutent et développent une force physique extraordinaire. Les deux agents du FBI sont alors chargés d’enlever une enfant, Amy. Peu après que le virus a été inoculé à cette dernière, les mutants attaquent le centre de recherches. Près d’un siècle plus tard. Une communauté a survécu à l’apocalypse causée par l’attaque des viruls, ainsi qu’ont été baptisés les mutants. Une adolescente la rejoint bientôt. Une puce électronique implantée sous sa peau révèle qu’il s’agit d’Amy, âgée désormais de plus de cent ans mais qui en paraît à peine quatorze… L’aventure ne fait que commencer.

 Mon avis

Gros pavé que j’ai lu en numérique, car le numérique, c’est plus pratique. Gros coup de cœur aussi, disons-le carrément. Le récit démarre au milieu des années 2010, avec une longue (rien de péjoratif dans ce que je viens de dire)  mais nécessaire mise en place. Tout au long de cette introduction à rallonge l’auteur nous immerge dans une intrigue déjà captivante, nous présente plusieurs personnages clé et les développe avec précision. On s’attache très vite à eux et leur destin n’en est que plus tragique. Cronin nous expédie tout à coup un siècle plus tard, recommençant ce qui pourrait être une nouvelle histoire mais qui n’est que la conséquence des événements relatés dans l’introduction. De nouveaux personnages, plutôt nombreux, un univers post-apocalyptique, un embryon de société à toute petite échelle qui se bat pour sa survie dans un monde peuplé de virals, et à nouveau l’auteur prend le temps de mettre en place ses personnages et leur environnement, nous en révélant à chaque page un peu plus sur eux, sur leurs relations et leur psychologie. Cronin prend son temps mais de manière indolore, pour mieux nous immerger dans son monde. Les péripéties des uns et des autres maintiennent un suspens soutenu, lecteur n’a pas réellement le temps d’assimiler certains indices et subtilités qui pourraient aider à répondre aux questions qui se posent une fois le livre refermé. L’auteur aime jouer avec les nerfs du lecteur et n’hésite pas à le surprendre avec des rebondissements parfois cruels, mais toujours inattendus. Le final est digne des 800 et quelques pages qui lui précèdent, et annonce une suite mouvementée, dans laquelle on espère avoir des réponses. Une découverte fabuleuse !

• Tuer le père
• Mile 81