- Auteur : Amitav Gosh
- Ma note :
- Lu : août 2010
L’Ibis, ancien transporteur d’esclaves reconverti en navire marchand, est au cœur de cette extraordinaire saga indienne. Parti de Baltimore, aux États-Unis, il rejoint Calcutta pour embarquer une cargaison de coolies attendue à l’île Maurice. Parmi eux Deeti, une paysanne ruinée par le commerce de l’opium tenu par les Anglais et qui accule les paysans indiens à la misère ; Kuala, son amoureux, qui l’a sauvée du bûcher funéraire sur lequel elle avait décidé de mourir ; Paulette Lambert, une jeune Française qui se fait passer pour indienne afin d’échapper au mariage sordide auquel l’a condamnée son tuteur ; enfin Jodu, son frère de lait, un jeune Indien, qui s’est engagé comme mousse sur l’Ibis, mais ignore la présence de Paulette parmi les coolies, à l’instar de Zachary Reid, le commandant en second, un Noir qui a tout l’air d’un Blanc et qui risquerait sa carrière si cela venait à se savoir. Dans les flancs de l’Ibis sont également enfermés deux prisonniers condamnés à l’exil : Neel Rattan, un raja trahi par son créditeur anglais, et Ah Fatt, un métis de Chinois et d’Indien, opiomane. Sur le pont, Baboo Nob Kissin est chargé de la surveillance générale. Convaincu que sa sainte tante, qu’il a aimée par-dessus tout, va se réincarner en lui, il se laisse envahir par la pitié et vient en aide aux prisonniers.
Tous ces individus aux parcours et aux caractères si dissemblables, seront unis par le périple, un voyage au cours duquel chacun tentera de faire basculer son destin. Il leur faudra pour cela survivre à la rage de l’océan Indien, aux privations, aux maladies, aux révoltes et affronter la cruauté extrême du commandant en second et de son âme damnée.
Mon avis
Premier volume d’une trilogie prometteuse, dont les suites ne sont pas encore publiées en version originale, Un océan de pavots est un superbe roman d’aventures, une galerie riche en personnages de tous horizons. L’éditeur annonce d’emblée la volonté de l’auteur de ne pas inclure de lexique ou de glossaire, ainsi que son choix de ne pas annoncer les dialogues dits autrement qu’en anglais par des tirets. Choix curieux, d’autant que la version originale semble comporter un glossaire, incomplet certes, mais un glossaire quand même. Le nombre de mots et d’expressions est assez conséquent, le pidgin est largement utilisé, et il revient au lecteur d’en deviner le sens tout au long de la lecture. Bizarrement, on se fait vite à la chose, on plonge rapidement dans l’histoire, ou plutôt les histoires, car chaque personnage est largement présenté au lecteur. Le roman remplit bien son rôle de premier volume, il nous introduit dans une époque et un univers très bien documentés, et développe de nombreux personnages en dépeignant à la perfection leur passé, leur contexte social, etc.
Toute cette introduction pousse les protagonistes vers un destin commun, et avouons-le, le final est un insoutenable cliffhanger, mais on en redemande !
Un excellent moment donc, et je surveillerai de près la sortie du prochain volume, car au-delà d’une brève frustration, j’ai follement envie de retrouver ces personnages attachants et si différents les uns des autres.
Un beau voyage que je recommande !
3 remarques pertinentes pour “Un océan de pavots”
J'ai lu le Palais des miroirs pendant mon voyage en Birmanie. C'était génial et je suis impatiente de lire celui-ci. J'avais postulé pour le partenariat de bob, mais pas assez vite 😐 il faudra que je le trouve en librairie …
Première fois que j'entends parler de ce livre mais tu me donnes très envie de pousser plus loin la découverte.
Je recommande chaudement ce livre et j'attends la suite
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Pour la suite de mes lectures et autres déviances,
cela se passe désormais sur Okenwillow.