- Auteur: Jacques Tallote
- Lu : décembre 2009
- Ma note :
Plutôt que de partir pour l’Afrique en quête d’un hypothétique emploi, Thomas s’installe à Besançon, où son père possède une maison inoccupée. Dans la boutique du rez-de-chaussée, une étrange découverte l’attend : « Ils étaient dix, sanglés d’un solide ruban. Dix ans de vie. Dix épais agendas de commerce in-octavo recouverts de toile noire. »
Rédigés par le chapelier Alberg, disparu deux ans plus tôt, ces carnets remplis de poèmes et d’aphorismes obscurs, entraînent le jeune homme dans un labyrinthe dont il ne soupçonne pas l’étendue. Avec Lucie, qui n’est d’abord pour lui qu’ « un pull mohair couleur de feuille de gui », Thomas tente d’en trouver l’issue. Qui était Alberg, débarqué un jour d’Argentine par hasard? Et comment se fait-il que ses écrits bouleversent la vie de ceux qui les lisent?
Deux poissons d’or, un jeu de marelle, la veuve d’un médecin colonial, un barrage colossal ou encore des tickets du tramway de Trieste, sont parmi les indices qui jalonnent Alberg. Un roman construit comme une partie d’échecs, où le roi et la dame mènent la danse, et où le fou n’est pas celui qu’on croit…
Mon avis
Voilà un premier roman bien surprenant. Très (trop) court, le récit s’apparente plus à une nouvelle qu’à un roman, qui aurait été plus fouillé, plus touffu. Le thème de la fiction/réalité reste fascinant. Le héros qui découvre de curieux carnets renfermant d’hermétiques écrits n’est pas sans rappeler celui de L’ombre du vent, même si les deux romans sont très différents l’un de l’autre.
Le style est d’emblée un délice ! L’histoire aurait pu être beaucoup plus développée, plus romanesque, mais je pense que l’auteur a choisi la brièveté sciemment, et a opté pour la simplicité et la sobriété, à l’image de l’histoire d’amour de Thomas et Lucie, simple et sincère. Cet aspect un peu froid rend une ambiance étrange, un peu onirique, ou finalement, rien n’a vraiment d’importance, l’histoire écrite par Alberg n’étant finalement qu’un prétexte au rapprochement de Thomas et Lucie, puisque tous les deux vont être intrigués par le récit hermétique du disparu. Deux êtres solitaires vont trouvé un écho dans les carnets d’Alberg. Ils vont trouver du sens à ce qui semble ne pas en avoir, et du même coup donner un sens à leur vie. Le plus déroutant et à la fois le plus exaltant réside dans la conclusion, fort surprenante, et l’on se dit que le destin tient à peu de choses.
Une bien jolie découverte !
Une remarque pertinente pour “Alberg”
bonjour Charlotte
merci pour cette découverte, j'ai passé un très bon moment, On peut vraiment se perdre dans ce roman. Je me suis demandé si la fin si étrange était réelle. On pourrait aussi s'imaginer que c'est le dernier rêve de Thomas…As-tu pensé a cette hypothèse?
Les commentaires sont désormais fermés.
Pour la suite de mes lectures et autres déviances,
cela se passe désormais sur Okenwillow.