- Auteur : Julie Otsuka
- Lu : octobre 2013
- Ma note :
L’écriture de Julie Otsuka est puissante, poétique, incantatoire. Les voix sont nombreuses et passionnées. La musique sublime, entêtante et douloureuse. Les visages, les voix, les images, les vies que l’auteur décrit sont ceux de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis un homme qu’elles n’ont pas choisi. C’est après une éprouvante traversée de l’océan Pacifique qu’elles rencontrent pour la première fois à San Francisco leur futur mari. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui dont elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir. À la façon d’un chœur antique, leurs voix s’élèvent et racontent leurs misérables vies d’exilées… leur nuit de noces, souvent brutale, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l’humiliation des Blancs, le rejet par leur progéniture de leur patrimoine et de leur histoire… Une véritable clameur jusqu’au silence de la guerre. Et l’oubli.
Mon avis
Le livre de Julie Otsuka est un très court récit qui a réussi en très peu de temps à me plonger dans un ennui total. Elle a choisi de raconter un épisode honteux et indigne de l’Histoire des États-Unis et du Japon en employant le « nous ». Dès les premières pages, j’ai trouvé le procédé osé, intéressant, plein de promesses. Au bout de trois chapitres, j’en avais déjà ras la culotte. La voix universelle et impersonnelle par laquelle s’expriment ces milliers de Japonaises (car je pense que c’est l’effet voulu par l’auteur), devient vite lancinante, les énumérations sans fin donnent l’impression de lire un catalogue. Les répétitions sont lourdes, épuisantes, systématiques, le récit m’a paru artificiel et sans âme. Je n’ai ressenti aucune empathie, aucun intérêt pour ces Japonaises. L’intention était noble, évoquer un sinistre épisode de l’Histoire est louable, j’aurais au moins appris quelque chose, certes, mais un roman sans personnages, sans intrigue, sans un minimum de ressenti n’est pas pour moi un « roman ». Je n’ai même pas eu l’impression de lire un documentaire, tant l’ennui m’a saisie rapidement. Je suis restée totalement hermétique à ce soit-disant chef-d’œuvre, qui n’est rien d’autre qu’une vague évocation rapide du rejet brutal dont fut victime la communauté japonaise aux États-Unis. À vouloir faire trop original, on en arrive à un cruel manque d’émotion, on tombe à plat, et on oublie de servir le sujet du récit, qui aurait mérité tellement mieux !
2 remarques pertinentes pour “Certaines n’avaient jamais vu la mer”
Je partage ton avis à 200%… je me suis ennuyée !!
En si peu de pages, c’est la misère quand même 🙂
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