- Auteur : Joyce Carol Oates
- Ma note :
- Lu : juillet 2013
Une prestigieuse université féminine de la Nouvelle-Angleterre dans les années 75. On conteste plus que jamais les valeurs bourgeoises sur fond de drogues, de cigarettes, d’art et de poésie. Gillian Brauer, 20 ans, brillante étudiante de troisième année, voudrait briller encore davantage aux yeux de Andre Harrow, son charismatique professeur de littérature, qui a décidé de faire écrire et lire en classe à ses élèves leur journal intime. Il n’octroie ses compliments qu’aux confessions les plus osées ce qui génère surenchères malsaines et incidents ravageurs parmi des filles survoltées, avides de retenir l’attention – et plus – du maître. Tentatives de suicide, incendies inexpliqués, anorexie, somnifères, tous les éléments d’un drame annoncé sont réunis avec, dans un rôle d’une épaisseur glauque, la mystérieuse Dorcas, l’épouse – française – d’André, sculptrice, collectionneuse d’affreux totems. Et grande prêtresse de ces amours vénéneuses dont Joyce Carol Oates nous offre ici le récit haletant, à la morale superbement perverse.
Mon avis
Délicieuses pourritures se déroule dans une université de filles, et quelques unes vont tomber sous le charme d’un professeur de littérature très exigeant. La fascination qu’il exerce sur ses élèves est irrésistible et changera le destin de plusieurs d’entre elles. La narratrice relate son amour absolu pour son prof, on assiste à sa dégringolade sans pour autant compatir. La 4E DE COUVERTURE nous promet bien des choses, mais ces choses m’ont paru survolées. L’intrigue aurait pu être très riche mais dans tout m’a semblé aller trop vite, le lecteur n’a pas vraiment le temps de s’inquiéter pour la narratrice, ou de s’offusquer de son comportement, il manque une certaine fluidité qui aurait permis de s’immerger totalement dans une histoire qui aurait pu être vraiment malsaine, au lieu d’être un peu trop proprette. Les thèmes abordés, toujours aussi joyeux chez Oates, ne sont pas assez exploités. L’adolescence, la confiance, et l’innocence bafouées, l’abus de pouvoir d’un professeur trop aimé, la relation perverse qui en résulte, tout ceci aurait pu donner lieu à un pavé, mais l’auteur a opté pour un très court roman.
Je n’ai pas lu et aimé que des pavés de JCO, mais il faut reconnaître que trop de brièveté ne lui laisse pas le temps de déployer tout son talent. Délicieuses pourritures est très court, se lit en 2 heures, et traite trop superficiellement un sujet qui aurait mérité plus de temps et de densité. Sympathique mais pas à la hauteur de ses meilleurs romans.
2 remarques pertinentes pour “Délicieuses pourritures”
C’est le premier que j’ai lu de l’auteur, celui qui m’a donné envie d’en savoir plus mais celui aussi que j’ai le moins aimé. Mais bon, je dois dire que je préfère ses pavés.
Ses pavés lui laissent le temps de développer ses délires 😀
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