- Auteur : Florence Ben Sadoun
- Lu : septembre 2008
- Ma note :
Aujourd’hui je suis plus vieille que toi alors que j’avais neuf ans de moins que vous… » Ainsi commence La Fausse Veuve. Tutoyant et vouvoyant dans la même phrase son amant disparu, l’héroïne lui raconte, et nous raconte, dix ans après, l’histoire qui leur a été volée. Ce que furent leur amour, leurs moments de bonheur, et aussi le désespoir, leurs muets tête-à-tête à l’hôpital quand, victime d’un grave accident cérébral, il s’écroule, et se réveille paralysé et privé de parole. Face au drame du » locked-in syndrome « , face à la destinée légendaire d’un personnage que les médias se sont approprié, une femme n’oublie pas qu’il était un homme. Comment se parler d’un souffle ? Comment s’aimer sans se toucher ? Comment lire les battements d’un cœur au rythme d’un battement de paupières ? C’est ce chemin escarpé, compliqué, et parfois très éloigné du deuil, qu’on suit dans ce roman en s’arrêtant sur les cases de l’enfance, en reculant sur celles de l’amour et de la religion, et en sautant à pieds joints sur celle (de la mort comme au jeu de la marelle.
Mon avis
J’ai reçu ce livre suite à la proposition de chez-les-filles.com, et comme beaucoup de blogueurs j’ai accepté l’occasion de lire un livre gratuitement, (eh oui les temps sont durs) et de découvrir un auteur, un livre. J’avais lu il y a des années le Scaphandre et le papillon, de Jean-Dominique Bauby, et j’avais été bouleversée par son récit. Il m’avait donc semblé logique de m’intéresser à celui-ci.
Avec cette autobiographie amère et nombriliste on tombe dans ce qui aurait pu être de l’ennui si le livre avait plus long. Heureusement, il est court. Ce qui ne m’a pas empêchée de le terminer en diagonale. Outre le fait que le style est fortement désagréable et brouillon (autant le dire, c’est horriblement mal écrit), le propos survole une histoire qui aurait pu être belle et émouvante, voire humaine, mais qui finalement est dénuée d’émotion et de profondeur. Le caractère autobiographique ajoute au malaise lors de la lecture. On ne peut douter de la rancoeur de l’auteur, et paradoxalement, le style manque cruellement de sincérité, l’utilisation du vous et du tu n’est pas toujours justifié et reste très artificiel. On ne sait pas vraiment de quoi ça parle. De l’auteur elle-même, de son histoire d’amour, de son absence de statut vis à vis de son amant…De tout et rien à la fois. Surtout de rien, car après lecture, il ne reste qu’un sentiment d’impudeur, d’amertume, encore tenace après 10 ans…Une lecture pénible et vaine.
4 remarques pertinentes pour “La fausse veuve”
D'après ce que je lis un peu partout, je ne regrette pas d'avoir refusé.
Comme toi, j'ai été touchée par "Le scaphandre et le papillon" dans le temps, lu dans le cadre de mes études. J'étais bien tentée par ce livre au départ… avant de savoir que c'était autobiographique. Du coup, je passe!
j'ai enfin rédigé un post sur ce livre. Pas aussi négatif que le tien. J'ai quand même trouvé un certain intérêt dans ce récit de vie qui est franc et sans fards.
L'auteur prend à bras le corps les sentiments ambivalents éprouvés lors de cette traversée de la douleur. Elle ne cache pas les rancœurs, les colères ni les jalousies.
Ses états-d'âmes ne m'ont justement pas intéressée, il y a quelque chose de profondément malsain…dans la démarche, le style, le propos….Aussi bien sur le fond que sur la forme, rien ne m'a touchée, et il m'en faut pourtant pas beaucoup ! lol
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