- Auteur : Victor del Árbol
- Ma note :
- Lu : janvier 2017
Un policier désabusé, poursuivi par les rumeurs autant que par sa propre conscience, est appelé au chevet d’une femme grièvement blessée dans un hôpital de la Corogne. Alors qu’on remonte le temps pour tirer l’écheveau qui a emmêlé leurs vies, leurs histoires (tragiques et sublimes) se percutent de plein fouet en une sorte de road movie sur une côte galicienne âpre et sauvage.
Mon avis
Cet auteur, qui a rejoint la liste de mes chouchous en seulement deux romans, confirme sa place avec son dernier-né. Cette fois-ci il nous propose un roman plus court que les précédents lus sur ce blog, mais on y retrouve toutes les qualités de l’auteur. Un flamboyant panel de personnages tourmentés pour diverses raisons, des histoires personnelles noyées dans la grande Histoire, entre dictature argentine et assassinat d’enfants, culpabilité et vengeance, chaque protagoniste traîne derrière lui un lourd passé.
L’action se déroule en l’espace de quelques heures, un très court laps de temps durant lequel del Árbol joue avec ce dernier, usant de flashbacks, de moments d’introspection, construisant autour de ses personnages une vie entière avec ses bonheurs et ses drames, en Espagne, en Allemagne, en Argentine. Victor del Árbol est un orfèvre du genre humain, il tisse des personnalités attachantes, psychologiquement justes et détaillées, et toute cette méticulosité contribue à créer des personnages réalistes, plus vrais que nature.
Comme à son habitude, ce contexte humainement riche cache des liens bien mystérieux, qui ne se révèlent que progressivement au fil de l’intrigue. Del Árbol ne se contente pas de se regarder écrire pour le plaisir de créer des personnages, il construit une véritable intrigue qui à première vue ne laisse rien paraître de se complexité, car tous les fils se dénouent au fur et à mesure, subtilement mais sûrement. L’auteur promène sa plume plusieurs décennies de l’Histoire, et quelques heures d’un événement qui va changer le cours des choses pour nos protagonistes. Encore une fois, un roman foisonnant, touffu, dont le seul défaut être un peu trop court à mon goût, car on ne se lasse pas du style poétique et raffiné de l’auteur, tout à la fois fluide et délicat, et totalement adapté au récit, noir et tourmenté. Victor del Árbol séduit autant par le fond que par la forme, maîtrisant à la perfection les deux aspects de l’écriture.
Pour patienter en attendant son prochain livre, il me reste à lire Toutes les vagues de l’océan, son précédent roman, que je garde bien au chaud.
2 remarques pertinentes pour “La veille de presque tout”
Pareil pour moi, j’ai lu trois de ces romans et me reste le précédent, bien épais. Je sais déjà que je ne serai pas déçue.
Une valeur sûre à lire par exemple après une déception lol
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