- Auteur : Jean-Luc Coatalem
- Ma note :
- Lu : janvier 2013
Une île australe, perdue. Aux antipodes de tout. Antipodia. Battue par les vents. Loin des zones de pêche. Dessus, entre deux coups de chien, un chef de poste qui se fait donner du «Gouverneur», un mécano qui cache son jeu, quelques chèvres. Si le premier tourne en rond, remâchant sa disgrâce sur le petit périmètre de l’île, le second cavale comme un lièvre, heureux, ravi. Son secret ? Une plante mystérieuse : le reva-reva. Celui qui l’absorbe fait entrer aussitôt ses rêves dans la réalité. Mais l’hiver et la glace arrivent. Un naufragé aussi, sur un bout de bois, poussé par des vagues. Lui, un Mauricien, s’appelle Moïse. Il se croit sauvé des eaux froides. Il pose son pied nu sur la grève désolée. C’est alors que tout commence. Que tout éclate. Et qu’Antipodia résonne tout entière. Avec Le Gouverneur d’Antipodia, Jean-Luc Coatalem signe dans un récit tendu une étonnante robinsonnade, à mi-chemin entre Jules Verne et Stephen King.
Mon avis
Oops ! Quelle quatrième de couverture alléchante ! Autant le dire, ce roman avait tout pour me plaire. Las ! après voir lu des avis à ce sujet je suis forcée de reconnaître que je suis passée à côté d’un chef-d’œuvre de métaphysique psychanalytique. Ce doit être ce dernier point qui a eu raison de mon entendement, je suis totalement réfractaire à ce genre de délire, et il devait être trop développé dans le roman pour que ça me parle. Je suppose qu’on pourrait faire un profond et puissant exposé sur le destin, la Nature, l’Homme et son animalité, sur les motivations des uns et des autres etc.., mais le problème c’est qu’en 158 pages, je ne suis aucun moment parvenue à m’intéresser aux personnages. Jodic, jeune électro-mécanicien qui a fuit un chagrin d’amour, et le « Gouv », conseiller culturel en pénitence, reproduisent un semblant de société sur ce bout de terre perdu, où un cheptel de chèvre assure la survie aux éventuels futurs naufragés. Ces deux-là y vont sans cesse de leur monologue, et pas de bol, je ne suis pas fana d’introspection, surtout qu’ici, ça ne va pas loin, on reste ras les pâquerettes, impossible pour moi de m’intéresser à ces deux hommes insipides, pas moyen ! L’environnement, qui pourtant avait tout pour me séduire dès le départ, m’a paru tout aussi inintéressant, survolé, comme les personnages. Jodic et le Gouv font face à leur solitude comme ils le peuvent, le premier se réfugie dans le reva-reva, plante hallucinogène qui modifie sa personnalité au point de lui faire perdre les pédales. Pour le Gouverneur, ça ne va pas mieux, entre entorse et maux de dents, le pauvre gars frise la déchéance physique. Le clou du spectacle, c’est l’échouage de Moïse, personnage dont on ne sait pas grand-chose, si ce n’est que son capitaine la jeté à la flotte. Le bonhomme survit et se retrouve sur Antipodia, pour tomber nez à nez avec Jodic l’halluciné. La suite vaut son pesant de cacahouète. Mais je suis mauvaise langue, car tout ceci aurait pu « passer », j’aurais peut-être pu m’intéresser un peu plus aux personnages s’ils n’avaient tous parlé de la même voix ou presque. Car ce qui m’a le plus rebutée, c’est le style. Le phrasé rude, sec, haché, m’a paru fortement désagréable, et quasi-identique d’un personnage à l’autre. Un aspect qui a aggravé la froideur déjà omniprésente du récit et l’inconsistance des personnages. Une lecture d’un ennui rare, mais heureusement rapide.
Merci néanmoins aux éditions J’aiLu pour cette lecture qui avait pourtant tout pour me plaire.
Je pense que d’autres personnes sauront mieux apprécier ce court roman et j’envisage donc de le faire voyager, rendez-vous sur le forum pour en savoir plus, bientôt…:)
3 remarques pertinentes pour “Le gouverneur d’Antipodia”
Je ne comprends déjà presque à rien au quatrième de couverture donc j’en conclus que ce livre n’est pas fait pour moi. Ton avis en rajoute une couche… Au suivant!
Pourtant la 4e de couverture résume toute l’histoire (très sommaire), et réussit l’exploit d’être mensongère d’ailleurs : Stephen King est à des années-lumière, et rien ne commence à l’arrivée de Moïse, vu que le livre se termine juste après 😀
Pareil… Le résumé un peu flou pour moi 🙂
Je le note pas… 🙂
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