• Auteur : Rod Rees
• Ma note :   
• Lu : février 2013

 Mon avis

Rhaaaaa ! Mesdames et messieurs, ceci est un cri du cœur. Car dans ce roman de SF, TOUT m’interpelle. Il faut néanmoins savoir que la 4E DE COUVERTURE en dit très peu par rapport à tout ce qui nous est proposé. La base est très bonne certes, mais son développement, la mise en place des personnages, du Demi-monde et de l’ensemble de l’intrigue valent leur pesant de patates.

La fille du président des États-Unis se retrouve coincée dans le Demi-monde, univers virtuel ultra-réaliste créé pour servir de terrain d’entraînement aux soldats américains. Comme s’est-elle retrouver là ? on ne le sait pas. Du moins, la jeune afro-américaine choisie pour procéder à son sauvetage n’est-elle pas informée de ce genre de détail. On balance Ella Thomas, étudiante fauchée et chanteuse de jazz à ses heures perdues, dans cet univers fictif aux allures d’enfer. Elle plonge dans un monde où la guerre est savamment entretenue, où les conflits couvent en permanence, faisant s’affronter tous les extrémismes, qu’ils soient politiques, idéologiques ou religieux. Tout y est, rien ne manque. Les habitants du Demi-monde évoluent dans une société où la technologie est celle de 1870, et où la vapeur est l’énergie principale. Clonés sur l’ADN des individus du monde réel, les Dupes reproduisent à merveille les erreurs de leur originaux. Nous croisons une foule de personnages tous plus intéressants les uns que les autres, que ce soit de grandes figures historiques ayant existé ou des personnages purement fictifs.

De prime abord, la mise en place de cet univers est très dense, au point de paraître un chouïa confus tant les infos sont nombreuses. Le Demi-monde est un gloubi-boulga de réalités. Le monde réel, mais en pire, en plus concentré. Guerre de religions, idéologies stupides, humains conditionnés, conflits raciaux, sociaux, etc. Tout y passe. Assez efficacement pour monter que quelle que soit l’idée de base, qu’elle soit noble ou non, tout extrémisme mène à la folie, au non-sens, et à la haine. Rod Rees construit toute une mythologie autour de son Demi-monde. Ella et ses semblables (les soldats américains) passent pour des démons venus d’ailleurs, et nourrissent ainsi de folles croyances au sein des habitants du Demi-monde. L’action se situe en grande majorité dans celui-ci, on oublie qu’il s’agit d’une simulation tant le réalisme est poussé à l’extrême, l’immersion totale. Ella tente de mener sa mission à bien, mais évidemment rien ne se passe comme il aurait fallu. Actions, péripéties en tout genre, le rythme reste soutenu, je n’ai ressenti aucune longueur, mais pas mal de suspens. J’ai vraiment aimé la tournure qu’a prise l’intrigue avec le changement de statut d’Ella, l’auteur a clairement de l’humour, et il le porte là à son paroxysme, tout en restant subtil. Mais chut, je n’en dis pas plus !

Il y aurait beaucoup à dire sur ce premier volume, l’inventivité de Rod Rees semble sans limites, les secrets du Demi-monde sont à peine évoqués, car si l’on nous dit dès le départ qu’il s’agit d’un jeu vidéo réaliste créé pour l’armée, on devine que la vérité est beaucoup plus complexe et subtil que ça. Cette impression se confirme dès les premières pages du deuxième volume Spring, sur lequel je me suis jetée comme la misère sur les pauvres, sans attendre sa traduction, dont la sortie est prévue à l’automne prochain Je ne suis pas toujours patiente !

Je remercie chaudement les éditions J’AiLu pour cette proposition de lecture !

• Le gouverneur d’Antipodia
• The Demi-monde – Spring #2