Non vous ne rêvez pas !
RJ Ellory a bien voulu répondre à mon questionnaire et voici en bilingue ses révélations de lecteurs !
Pour ceux qui ne suivent pas, vous pouvez trouver mon billet sur Les anonymes, sur ce même blog.
Un grand merci à l’auteur pour sa gentillesse et sa disponibilité.
(et à David « Maître des Z’ univers » Khara pour sa sociabilité 😉 )
La version originale est en bas du billet.
À quel moment de la journée préférez-vous lire ?
Ces temps-ci il semble que je ne trouve du temps pour lire que lorsque je voyage. Je suis si souvent en tournée que les quelques semaines où je suis à la maison sont dédiées à l’écriture, et j’essaie de ne pas lire les livres des autres lorsque j’écris. Je ne pense pas que l’on puisse éviter que les idées ou le style d’un autre auteur se glissent dans votre travail, même inconsciemment, j’ai donc un vieux principe qui consiste à ne pas lire lorsque je travaille sur un livre. Ceci étant, j’ai fait quatre voyages en France, Dubai, Hollande, Australie, Nouvelle-Zélande, New York, Montréal, Toronto et San Francisco, ainsi je n’ai pas manqué de salle d’attente d’aéroport ou de vols durant lesquels lire.
Quel est votre endroit préféré ?
Comme je l’ai dit, en train ou en avion, et rarement ailleurs.
Créez-vous ou avez-vous besoin d’une ambiance particulière pour lire ?
Le silence pour lire, de même lorsque j’écris.
Qu’est-ce qui influence le plus vos choix de lecture ?
Recommandations d’amis, des suggestions qui me sont faites lors d’événements littéraires ou lorsque j’interviens dans des bibliothèques en tant qu’auteur, et quelquefois le titre d’un livre ou la couverture attire mon attention en flânant dans un magasin, et j’achète alors un livre sans autre motif qu’une impulsion.
Lisez-vous parfois les blogs de lecteurs pour trouver des idées de lecture ?
Oui, et invariablement je trouve de bonnes recommandations de livres à lire sur ces blogs où l’on me demande des interviews !
Pouvez-vous lire plus d’un livre à la fois ?
Oui, j’ai tendance à le faire mais je ne le recommande pas particulièrement !
E-book ou papier ?
Papier, toujours. En tout cas jusqu’à présent. Je n’ai pas de lecteur numérique.
Marque-page ou page cornée ?
J’ai toujours utilisé des marque-pages. J’aime les marque-pages. J’ai une grosse collection de marque-pages.
Quel est votre/vos lecture en cours ?
Je viens de finir Un hiver de glace de Daniel Woodrell, et je lis à présent Chemistry and Other Stories de Ron Rash
Abandonnez-vous un livre qui ne vous plait pas ou allez-vous jusqu’au bout de la lecture ?
J’ai eu l’habitude finir religieusement un livre, mais en vieillissant je m’engage de moins en moins à finir quelque chose que je n’aime pas. Il y a tant de livres et si peu de temps !
Savez-vous déjà quel sera votre prochaine lecture ?
Je prévois de lire Un enfant du pays, de Richard Wright, puis Dog of the South de Charles Portis.
Vous considérez-vous comme un boulimique ?
Oui, je suis sans aucun doute un drogué ! Au-delà de tout espoir de désintoxication ! J’ai toujours un livre sur moi, parfois deux, parfois trois, juste au cas où je me retrouverais coincé dans un ascenseur ou un truc dans le genre.
Avez-vous une PAL ?
Oui. J’ai des étagères de livres du sol au plafond dans mon bureau, et je dois en avoir 300 ou 400 que je n’ai pas encore lus, et tous ont besoin d’être lus. Le problème est que j’accumule plus de livres en une semaine que je ne peux en lire, ainsi ma PAL ne peut que grossir.
Votre écriture influence-t-elle vos lectures ? Par exemple, si vous écrivez ou venez d’écrire un polar sanglant et angoissant, compensez-vous par des lectures d’un genre totalement opposé, ou vous immergez-vous complètement dans un même univers ?
Eh bien, j’ai tendance à ne pas lire trop de polars. Peut-être parce que j’en écris. J’ai lu récemment quatre livres de Cormac McCarthy à la suite, et j’ai dû lire quelque chose d’un ton plus léger, du coup j’ai lu Sideways de Rex Pickett.
Quels sont les livres/auteurs/genres que vous affectionnez le plus ?
Quelqu’un m’a dit un jour qu’il y avait deux types de romans. Il y a ceux que vous lisez simplement pour le mystère que vous devez élucider. Le second type de roman est celui que lisez simplement pour la langue elle-même, la façon dont l’auteur utilise les mots, l’atmosphère et les descriptions. Les vrais grands livres sont ceux qui allient les deux. C’est le troisième type de roman. Je fais de mon mieux pour trouver ces romans-là. J’essaie de trouver des romans qui me mettent à l’épreuve, qui stimulent ma façon de penser, ma façon de lire, ma façon d’écrire. J’essaie de trouver des romans qui me font travailler plus dur pour être un meilleur romancier.
Comment êtes-vous passé du statut de lecteur à celui d’auteur ? Ce fut progressif et inconscient, inné, ou un déclic vous a fait basculer ?
J’ai commencé à écrire le 4 novembre 1987. J’ai commencé car je savais vouloir faire quelque chose de créatif, mais jusqu’à lors j’ignorais dans quel domaine je voulais travailler. Ce jour-là, j’ai rencontré une personne qui racontait à quel point elle adorait un livre qu’elle était en train de lire, et ce fut comme une lumière dans mon esprit. Je me suis dit : C’est ce que je veux faire ! C’est ce que je j’ai besoin de faire, créer des histoires pour passionner les gens comme ça…
De novembre 1987 à juillet 1993, j’écrivis tous les jours sauf les trois jours durant lesquels je traversai un divorce. Je terminai vingt-deux romans durant ce laps de temps, quelque chose comme 3 millions et demi de mots, et à différents moments je discutai avec deux ou trois agents, avec une ou deux maisons d’édition, mais jamais rien n’alla aussi loin que je l’aurais voulu. J’écrivis d’abord à la main, puis me procurais une machine à écrire, et je finis avec un Amstrad spécialisé dans le traitement de texte qui mettait une demi-heure à démarrer !
Je passai ces six années à envoyer des textes à des éditeurs anglais, et reçu environ cinq cents lettres de refus flatteuses et polies. J’ai aussi deux classeurs d’environ trois ou quatre cents mots de refus catégoriques. De la part d’éditeurs qui n’ont même pas jeté un œil sur les textes envoyés. Je comprends la masse énorme de travail qu’une poignée de personne doit gérer dans une maison d’édition. On m’a fait réaliser le nombre de textes non sollicités qui arrivent dans les grandes maisons d’édition chaque semaine, et c’est juste incroyable.
Je pensais qu’en continuant ainsi j’allais finir par trouver la bonne personne chez le bon éditeur au bon moment. Je pensais à cette phrase de Disraeli : Le succès dépend entièrement de la constance des objectifs. Néanmoins, six ans après avoir procédé de la sorte, je me suis finalement dit : Assez c’est assez, et j’ai arrêté d’écrire. J’ai alors étudié la musique, la photographie, toutes sortes de choses, et ne suis plus revenu à l’écriture jusqu’à fin 2001. C’est alors que j’écrivis Candlemoth. J’ai envoyé ce texte à trente-six éditeurs, dont trente-cinq me l’ont renvoyé. Tous excepté Bloomsbury, où un éditeur de là-bas l’a donné à un ami qui l’a donné à un ami, et il a fini par se retrouver chez Orion, mon éditeur actuel, et nous travaillons ensemble depuis maintenant huit livres. Depuis qu’Orion m’a signé, il y a eu quelques commentaires d’éditeurs que j’ai rencontrés concernant le fait qu’ils auraient peut-être dû poursuivre les choses avec un peu plus de ténacité dans le passé.
Les trucs antérieurs non publiés resteront probablement là où ils sont dans le grenier. C’était un genre différent, plus surnaturel d’une certaine manière, et j’écris mieux aujourd’hui de toute façon.
Je pense que la période entre 1993 et 2001 m’a rendu plus concis, m’a donné une plus grande clarté dans mes propos. J’ai récemment fait un retour en arrière et lu une partie de mon travail antérieur et c’était un petit peu verbeux. Et puis zut, c’était un bon entraînement !
Et ce qui m’a poussé à écrire ? J’adorais lire. Ce fut aussi simple que ça. J’adorais simplement lire. J’ai toujours pensé qu’il serait formidable d’écrire quelque chose capable de bouleverser quelqu’un, de créer cet effet, de faire lire à quelqu’un quelque chose que vous avez écrit et de le voir ému.
C’était ça : sentir que vous aviez quelque chose à dire qui en vaut la peine.
Depuis que vous écrivez, votre façon de lire a-t-elle changé ?
Je pense que oui, en effet. Je suis plus perspicace, plus méticuleux dans mes choix de lecture (mais cela est peut-être dû au fait que je vieillis et que je sens que j’ai moins de temps pour lire des choses que je ne veux pas lire !), et je remarque aussi beaucoup mieux les erreurs typographiques dans les livres !
Avez-vous des révélations, des manies de lecteur ?
Laissez-moi réfléchir. On me demande souvent mes cinq livres préférés, alors les voici :
– THE SHINING – Stephen King
J’avais treize ans. J’avais la varicelle au pensionnat et j’étais en quarantaine. C’était une chambre de douze lits, et j’y étais seul. La porte était fermée à clé. À travers le trou rond de la serrure, on voyait un long couloir pavé de noir et blanc comme un échiquier. De temps à autre, j’entendais des bruits de pas, j’allais à la fenêtre, mais il n’y avait personne. Je décidai de lire The Shining. Je ne compris pas la moitié du livre, et l’autre moitié m’épouvanta. Ce fut la première fois que je pris vraiment conscience du pouvoir de la fiction à provoquer une réponse émotionnelle. J’ai relu le livre depuis, et non seulement c’est un très grand livre, mais il me rappelle ce que c’était d’avoir treize ans.
– À PROPOS DU COURAGE – Tim O’Brien
Un recueil majeur de nouvelles sur les expériences d’un jeune homme durant la guerre du Vietnam. Un véritable point de vue de ce que cela a pu être sur le terrain. La jungle, la chaleur, les moustiques, une nourriture que vous n’avez jamais mangée avant, et pendant tout ce temps des gens dont vous ne comprenez même pas la langue essaient de vous tuer. Mais O’Brien l’élève à un tel niveau de réalité. Il parle du foyer, sa petite amie, ses expériences à l’école, et d’autres choses qui nous rappellent qu’il n’était qu’un gamin ordinaire avec une vie normale jusqu’à ce que la guerre l’appelle. Une puissance à vous couper le souffle, émouvante, fascinante, un recueil vraiment génial.
– THE SHIPPING NEWS – E. Annie Proulx
C’est le genre de livre souvent accusé d’avoir plus de forme que de fond, mais il est si bien merveilleusement écrit. C’est le genre de livre que vous lisez pour sa prose. Elle vous raconte une grande histoire, mais d’une telle manière qu’elle l’a rend absolument unique. Il y a en fait deux livres d’Annie Proulx, Close range, un de ses recueils de nouvelles, et celui-ci, The Shipping news, qui me conviennent parfaitement, pour ce qui est du style. J’adore ce livre. Je l’ai lu deux ou trois fois.
– DE SANG-FROID – Truman Capote
Que puis-je dire de ce livre ? Je l’ai lu quatre fois. J’ai des idées bien arrêtées sur ce livre. C’est presque un cas d’« un homme qui avait un livre comme but dans la vie », et une fois que le livre fut écrit il n’a plus jamais publié un seul mot, et il but jusqu’à la mort. Pendant des années, simplement grâce à ce livre, Capote fut considéré comme l’un des plus éminents et importants auteurs américains du XXe siècle. Je pense que rien ne pourra jamais lui enlever ça. Un livre étonnant. Comme William Shawn le dit : Je pense que ce livre changera la façon dont les gens lisent…. il peut même changer la façon dont les gens écrivent. Superbe, époustouflant, magnifique.
– LE GRAND SOMMEIL – Raymond Chandler
Je dois inclure Chandler, et n’importe lequel de ses livres aurait pu être inclus. Aucune liste de grands livres ne serait jamais complète sans Chandler. Que peut-on dire ? Un énorme talent, un maître-orfèvre des mots. Chandler et Hammett ont révolutionné le polar dans son ensemble. Quiconque écrit du polar a une dette envers Chandler. Il a rendu le détective privé possible. Il a fait des bons mots efficaces plus que quiconque. Un génie. Le fait que les adaptations cinématographiques de ses œuvres deviennent des chefs d’œuvres de l’Âge d’or d’Hollywood leur donna une plus grande profondeur et signification. Inéluctablement génial.
Votre prochain livre ?
Nous venons juste de sortir Saints of New York au Royaume-Uni, et nous allons publier Bad Signs en juin 2011.
Dédicaces, salons ?
J’ai une tournée française et suisse qui s’annonce, puis quelques jours à Istanbul au Parlement des Auteurs Européens, et je serai ensuite au Festival du Film Noir de Courmayeur, en Italie en décembre.
Interventions dans les médias ?
Pas que je sache, mais cela peut très bien changé demain. J’essaie de garder toutes les infos actualisées sur mon site, mais parfois je n’arrive pas à suivre !
Où trouver R.J.Ellory ?
Je suis sur Facebook en tant que Roger Jon Ellory, j’ai un blog sur mon sire intitulé The Ellory Journal (l’adresse du site est www.rjellory.com, et je suis aussi sur Twitter sous le pseudo RJ Ellory.
1. What is your favourite moment for reading?
Well, these days I only seem to find time for reading while I’m travelling. I tour so much
these days, that the few weeks I seem to be at home need to devoted to writing, and I try
not to read other peoples’ books while I am writing. I don’t think you can avoid another
author’s style or ideas creeping into your work, even unconsciously, so I have had a long-
term policy that there’s no reading while I’m working on a book. That being said, I have
four French trips, Dubai, Holland, Australia, New Zealand, New York, Montreal, Toronto
and San Francisco this year, so there has been no shortage of airport waiting rooms and
plane flights on which to read.
2. What is your favourite place? (bed, bath, garden…)
As I said, on the train or the plane, and rarely anywhere else.
3. Do you need a particular atmosphere or situation when you read ? (Music, silence…)
Silence when I read, the same as when I write.
4. What does influence your choices? (friends, family, Internet, media, colleagues…)
Personal recommendation from friends, suggestions made to me at book events and when
I do author talks in libraries, and sometimes the title of a book or the picture on the cover
will catch my attention while I am browsing in a store, and I will buy a book on nothing
more than impulse.
5. Do you ever read readers’ blog in order to find new titles/authors to read and
discover?
Yes, and I invariably find good recommendations for books to read on those blogs where
I am asked to do interviews!
6. Can you read more than one book at a time?
Yes, I do tend to do this, but I don’t particularly advise it!
7. E-book or paper?
Paper, always. At least so far. I don’t have an e-reader.
8. Bookmark or folded page corner?
Always used bookmarks. I like bookmarks. I have a great collection of bookmarks.
9. What are you currently reading?
Have just finished ‘Winter’s Bone’ by Daniel Woodrell, and am now reading ‘Chemistry
and Other Stories’ by Ron Rash.
10. When you don’t like a book do you finish it anyway or do you stop reading it?
I used to religiously finish a book, but as I have grown older I am less committed to
finishing something I don’t like. There are so many books, and so little time!
11. Do you have any idea of your next reading?
I plan to read ‘Native Son’ by Richard Wright, and then ‘Dog of the South’ by Charles
Portis.
12. Do you consider yourself as an addict? Do you have a book with yourself in all
circumstances, just in case? Are you afraid of being without a book to read?
Yes, definitely an addict! Beyond all hope of rehabilitation! I always have a book with
me, sometimes two, sometimes three, just in case I wind up trapped in an elevator or
something.
13. Have you got a big pile of books waiting for being read?
Yes. I have floor-to-ceiling bookshelves in my study, and I must have three or four
hundred books that I haven’t read, and they all need to be read. The problem is that I
accumulate more books in a week than I can read, so the pile of books awaiting my
attention will only ever get bigger.
14. Does your writing influence your readings? For instance, if you’ve just written a
bloody and dark novel, do you need to read a book of a completely different style or
do you stay in the same universe?
Well, I tend not to read a lot of crime fiction. Maybe that’s because I write it. I recently
read four books by Cormac McCarthy in a row, and then I had to read something a little
lighter in tone, so I read ‘Sideways’ by Rex Pickett.
15. What are the books/authors/genres you like the most?
Someone once said to me that there were two types of novels. There were those that you
read simply because some mystery was created and you had to find out what happened.
The second kind of novel was one where you read the book simply for the language itself,
the way the author used words, the atmosphere and description. The truly great books
are the ones that accomplish both. So that’s the third type of novel. I try my best to find
those novels. I try to find novels that challenge me, that challenge the way I think, the
way I read, the way I write. I try to read novels that make me work harder to be a better
novelist.
16. How did you become a writer?
I started writing on November 4th 1987. I started because I knew I wanted to do something
creative, but until then I did not know which area I wanted to work on. I met someone that
day who just talked and talked and talked about how much they loved a book they were
reading, and it was like a light went on in my head. I thought, ‘That’s what I want to do!
That is what I need to be doing – creating stories that make people feel that passionate…’
Between November 1987 and July 1993 I wrote something every day except for three days
when I was going through a divorce. I completed twenty two novels in that time, something
in the region of three and a half million words, and at different times I was in discussion with
a couple of agents, with one or two publishing companies, but nothing ever really got as far
as I would have liked. I wrote first of all in longhand, and then I got a typewriter, and finally
ended up with an Amstrad dedicated word-processor that took about half an hour to warm up!
I spent those six years sending material out to British publishers, and received about five
hundred complimentary, very polite ‘Thanks but no thanks’ letters. I also have two lever
arch files with something in the region of three or four hundred straightforward format
rejection slips. This is just from companies that didn’t even look at the material I sent them.
I understand the sheer volume of work that a handful of people have to wade through in a
publishing house. People have given me figures on just how many unsolicited scripts come
to the major publishing houses each week, and that figure is astounding. My belief was that if
I just kept on going I would eventually find the right person in the right company at the right
time. I had this datum from Disraeli who said ‘Success is entirely dependent upon constancy
of purpose’. However, after six years of doing this I finally thought ‘Enough’s enough’, and I
stopped writing. I then studied music, photography, all manner of things, and didn’t go back
to writing until the latter part of 2001. It was then that I wrote ‘Candlemoth’. I sent that to
thirty-six publishers, thirty-five of whom sent it back. All except Bloomsbury, and an editor
there gave it to a friend who gave it to a friend, and it wound up at Orion with my current
editor, and we have now worked together through eight books. Since Orion signed me there
have been a couple of comments made by a couple of publishers I have met about how they
should perhaps have pursued things with a little more tenacity back in the early days. The
earlier unpublished stuff will probably stay right where it is in the loft. It was a different
genre, more supernatural in a way, and I write better now anyway. I think the time away from
it between 1993 and 2001 made me more succinct, gave me a greater clarity about what I
wanted to say. I have gone back recently and read some of my earlier work and it was a little
verbose. But hell, it was good practice!
And what drew me to write? I loved reading. That was the simplicity of it. I just loved
reading. Always had the thought there that it would be great to write something capable of
moving someone emotionally, to create that kind of effect, to have someone read something
you’d written and be moved by it. That was the thing: to feel like you had something worth
saying.
17. Since you became a writer, has the way you read changed?
Yes, I think it has. I am more discerning, more particular in what I choose to read (but that
could be just because I am getting older and I feel I have less time to spend reading things I
don’t want to read!), and I also a lot better at noticing typographical errors in books!
18. Do you have any other revelation about yourself as a reader? Something you would
like to add?
Oh, let me see. I am often asked for my five favourite books, and why. So, here they are:
THE SHINING – Stephen King
I was thirteen years old. I was ill with chicken pox at boarding school and quarantined. It
was a twelve-bed room, and I was in there alone. The door was locked. Through the round
porthole window of that door was a long black-and-white checkerboard tiled corridor. Every
once in a while I would hear footsteps, and I would go to the window, but when I looked
through there was no-one there. I decided to read ‘The Shining’. Half the book I didn’t really
understand, and half of it scared the hell out of me. It was the first time I was truly aware of
the power that fiction possessed to evoke an emotional response. I have read the book again
since, and not only is it a great book, but it reminds me of how I felt at thirteen years old.
THE THINGS THEY CARRIED – Tim O’Brien
A masterful collection of short stories about a young man’s experiences in the Vietnam War.
A real ground-level perspective of what it must have been like. Jungle, heat, mosquitoes,
the monsoon, food you have never eaten before, and all the while people whose language you
don’t even understand are trying to kill you. But O’Brien brings such a level of reality to it.
He speaks of home, his girlfriend, his experiences at school – other such matters – and they
just serve to remind you that he was just a normal kid with a normal life until the war called
him. Breathtakingly powerful, emotive, compelling, a truly brilliant collection.
THE SHIPPING NEWS – E. Annie Proulx
This is the kind of book that’s often criticised for being too much ‘style over substance’, but
it is so beautifully written. These are the kind of books you read to enjoy the prose. She tells
you a great story, but tell it in such a way that makes it utterly unique. There are actually two
books by Annie Proulx – Close Range, one of her collections of short stories, and this one,
The Shipping News – that really do it for me as far as great writing is concerned. I love this
book. I’ve read it two or three times.
IN COLD BLOOD – Truman Capote
What can I say about this book? I have read this four times. I feel very strongly about this
book. This was almost a case of ‘one man had one book as his life’s purpose’, and then once
the book was written he never published another word, and he drank himself to death. For
many years – simply as a result of this book – Capote was considered one of the most eminent
and important twentieth century American writers. I don’t think anything could ever take that
away from him. An astonishing book. As William Shawn said: ‘I think this book will change
the way people read…it may even change the way people write’. Superb, breathtaking,
magnificent.
RAYMOND CHANDLER – The Big Sleep
I have to include Chandler, and any of his works could have been included. No list of great
books could ever be complete without Chandler. What can be said? An enormous talent.
A master wordsmith. Between Chandler and Hammett the entire genre of crime fiction was
revolutionised. Everyone who writes crime fiction owes a debt to Chandler. He made the PI
possible. He made smart one-liners work better than anyone. A genius. The fact that films
of his works went on to become iconic masterpieces of The Golden Age of Hollywood gives
them an even greater significance and depth. Inescapably brilliant.
19. Your current or next book to come?
We have just released ‘Saints of New York’ in the UK, and we are going to release ‘Bad
Signs’ in June of 2011.
20. Signatures, meetings, book fair…
Well, I have French and Swiss tour coming up, then a couple of days in Istanbul at the
European Writers’ Parliament, and then I am at the Courmayeur Noir Festival in Italy in
December.
21. TV/web/radio appearances?
Not that I am aware of, but that may very well change tomorrow. I try to keep all the info
about what I am doing updated on my website, but sometimes I can’t keep up with it!
22. Where can we find you ?
I am on Facebook as Roger Jon Ellory, I have a blog on my website called ‘The Ellory
Journal’ (the website address is www.rjellory.com), and I am also on Twitter under RJ Ellory.
5 remarques pertinentes pour “R.J.Ellory”
Comme je viens de dire chez BOB c'est très intéressant, j'adore en apprendre plus sur les habitudes, les parcours des créateurs!
Contrairement à Sabbio, je n'aime pas particulièrement en apprendre sur la personnalité d'un auteur. J'ai souvent peur, lorsque j'adore son travail, de me rendre compte qu'humainement je ne l'aime pas, en tant qu'être humain. Mais l'exercice de s'intéresser au lecteur en lui est très intéressant. Et au final, on se dit qu'il nous ressemble beaucoup, avec sa PAL qui ne descend pas, son côté "drogué"… Merci pour ce moment !
Super interview … j'aime beaucoup cet auteur : je le trouve très doué et surtout très sympathique ! Merci Charlotte et merci à RJ pour avoir répondu à tes questions 🙂
Merci bcp pour cette interview et belle traduction!
J'ai adoré cette phrase parce que j'y crois.
Abandonnez-vous un livre qui ne vous plait pas ou allez-vous jusqu’au bout de la lecture ?
J’ai eu l’habitude finir religieusement un livre, mais en vieillissant je m’engage de moins en moins à finir quelque chose que je n’aime pas. Il y a tant de livres et si peu de temps !
Cdt, Pikkendorff
Je note de suite deux des cinq auteurs qu’il cite et que je n’ai pas encore lu, vu que je suis en osmose complète avec ce qu’il dit des trois autres !
Quelle idée géniale de prendre les auteurs en tant que lecteur!!!
Les commentaires sont désormais fermés.
Pour la suite de mes lectures et autres déviances,
cela se passe désormais sur Okenwillow.