- Auteur : R.J.Ellory
- Ma note :
- Lu : octobre 2010
Washington. Quatre meurtres. Quatre modes opératoires identiques. Tout laisse à penser qu’un serial killer est à l’œuvre. Enquête presque classique pour l’inspecteur Miller. Jusqu’au moment où il découvre qu’une des victimes vivait sous une fausse identité, fabriquée de toutes pièces. Qui était-elle réellement ? Ce qui semblait être une banale enquête de police prend alors une ampleur toute différente, et va conduire Miller jusqu’aux secrets les mieux gardés du gouvernement américain.Une fois encore, R. J. Ellory pousse à nouveau le thriller dans ses retranchements et lui donne une nouvelle dimension, loin de tous les stéréotypes du genre. Entre Robert Littell et James Ellroy, sur un arrière-plan historique qu’il serait criminel de divulguer ici, il mène une intrigue magistrale, jusqu’au cœur du système politique américain. Alliant un sens de la polémique à une tension digne des polars les plus captivants, l’auteur, servi par une écriture remarquable, invente le thriller du siècle nouveau.
Mon avis
Énooooorme ! Je découvre Ellory avec ce roman et ne compte pas m’arrêter là. Un auteur anglais qui écrit du roman noir américain, il n’en fallait pas plus pour me titiller. Cela se présente comme une enquête sur des meurtres en série, mais on comprend vite que les choses vont évoluer dans un sens bien particulier.
Pour une fois le duo d’enquêteurs n’est pas mixte, on a bien deux mecs, pas de risque qu’ils se tournent autour tout au long du livre. La présence féminine ne fait aucun doute, mais au moins l’auteur a eu le tact de mettre la chose au second plan.
Donc, nous avons deux flics, un père de famille bien rangé, et un célibataire vaguement déprimé qui reprend le boulot après une mise à pied. Une série de meurtres violents étalée sur plusieurs mois revient au goût du jour et voilà nos deux acolytes bien occupés. Ce qui passe pour l’œuvre d’un tueur en série s’annonce très vite comme un vrai casse-tête, ce qui est le minimum syndical pour un polar me direz-vous, sauf que dans ce cas précis, rien ne tourne rond, tout n’est que contradictions, non-sens et incohérences.
Malgré un début que j’ai trouvé peut-être un peu mou, impression sans doute due aux apartés introspectifs d’un mystérieux narrateur, tout s’enchaîne (et se déchaîne) avec une virtuosité troublante. Troublant aussi l’arrière-plan politique, historique, et philosophique.
L’auteur met en place d’innombrables pièces de puzzle, nous distrait habilement avec ces fameux interludes, pour mieux nous surprendre sur la fin.
La mort, le fait de la donner, la monstruosité de l’homme et ses limites souvent dépassées, les secrets d’État, tout est sujet à réflexion.
En plus d’être efficace, ce roman allie la qualité de fond et de forme. Il en devient beau et même carrément émouvant par certains aspects de la vie des personnages et de leurs relations entre eux. L’humanité des personnages, quels qu’ils soient et quelles que soient leurs actions, est palpable.
Le livre se termine sur les termes du titre original :… un simple acte de violence, et à cet ultime stade de l’histoire, ça en dit long. Dommage d’avoir opté pour Les anonymes, qui pour le coup ne résume qu’un des aspects du roman et non le plus poignant.
11 remarques pertinentes pour “Les anonymes”
un auteur qu'il me tarde de découvrir, ton avis confirme cette envie!!
Un géant, très heureux que la lecture ait été à ce point marquante !
Je l'ai découvert avec "Seul le silence".
Le livre m'a paru parfois un peu long (certains passages), mais j'étais réaccrochée aussi vite. L'auteur a vraiment une belle écriture!
@David Maître des Zunivers Khara: Oui il est terrible ! Ça change de l'ordinaire sur bien des points, un je ne sais quoi qui fait la différence, peut-être qu'il prend le temps parfois, c'est pas habituel pour un polar, et à part au début on chope vite le rythme :))
@Valériane : il me le faudra celui-là, et Vendetta aussi à y être, pour être à jour et le suivre à chaque sortie (j'espère que c'est dans les projets de Sonatine !)
J'ai pour ma part préféré Seul le silence. Celui-ci m'a un peu déçue mais je pense que c'est parce que les romans d'espionnage/de politique et moi, ça fait deux. Et je suis tout à fait d'accord pour le titre anglais. Il est nettement plus évocateur.
De cet auteur, je n'ai lu que "Seul le silence" il y a peu et j'ai adoooré !! Je compte lire rapidement ses deux autres romans : "Vendetta" et "Les anonymes". Merci pour ton avis, il me tarde de le lire 😉
Les avis semblent quand même un peu mitigés sur ce titre d'Ellory mais je l'ai quand même noté car je pense qu'il risque quand même de me plaire (et puis, il faut que je lise plusieurs titres de cet auteur pour affirmer qu'il fait partie de mes chouchous !)
J'ai préféré "Seul le silence", celui là étant un peu trop politique à mon goût. Mais on ne peut que constater le talent de l'auteur !
Merci Madame Charlotte. Par l'interview de RJ vous m'avez ouvert la voie.
Je sors de la lecture des anonymes. Enorme !
J'ai senti un rythme extraordinaire.
"Un roman d’exception au rythme digne de Motown. Aretha Franklin ouvre en puissance et en douceur un morceau de soul, crimes en série la police est là ; le piano de Ray Charles survient, vif et alerte : Le FBI entre dans la danse ; et la trompette de Quincy Jone se met à chanter quand la CIA est de la partie."
Je dois cette lecture.
Je rejoins totalement ton avis. Une belle découverte et une sacrée plume !
Je viens de me commander "Seul le silence" du coup…
J'ai lu deux chroniques bien argumentes laissant à penser que Ellory réutilisait trop souvent les mêmes artifices amenant le lecteur à anticiper le scénario.
Par ailleurs ce livre est effectivement une charge politique sur des faits avérés qui, à ma connaissance, ne souffraient pas de controverses.
Pikkendorff
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