- Auteur : Wilkie Collins
- Lu : octobre 2010
- Ma note :
Lorsqu’on est la fille d’une épouse déchue, abandonnée pour une autre, peut-on espérer réussir dans une Angleterre victorienne dure envers les faibles? Elevée par la meilleure amie de sa mère, la jeune Anne Silvester devient préceptrice de Blanche, qu’elle aime comme une soeur. Mais alors que le destin semble lui sourire, elle est déshonorée par un jeune athlète arrogant, le beau Geoffrey Delamayn qui, pour la séduire, lui a promis le mariage. Une promesse qu’il n’a, bien sûr, aucune intention d’honorer. Au contraire, il veut épouser Mrs Glenarm, une veuve qui possède la précieuse qualité d’être riche. De mensonge en tromperie, c’est vers le désespoir que s’achemine l’orpheline quand, soudain, la vérité semble vouloir se faire jour: et si, enfin, justice lui était rendue? C’est compter sans les noirs desseins que Geoffrey élabore à son encontre, et la rencontre d’Hester Dethridge, meurtrière énigmatique qui pourrait se révéler une surprenante alliée…
Mon avis
Ma précédente lecture m’avait donné envie de lire un Wilkie, Cryssilda m’a aidée à choisir dans ma PAL en me conseillant Mari et femme. Encore une fois Wilkie me réjouit ! Il pousse même le génie à rendre lisible une intrigue d’une niaiserie affligeante.
L’histoire se résume à un vrai faux mariage écossais, et il est question de savoir si oui ou non Chose est marié avec Bidule, pour que Machin puisse épouser Trucmuche. Dans le fond, on tient l’intrigue de base, sauf que c’est Wilkie Collins qui s’y colle et nous pond une critique virulente de la société victorienne, où la femme faisait partie intégrante des biens de son mari. Réduite à un état proche de l’objet une fois mariée, la femme n’a plus qu’à se taire, obéir à son époux, se faire tabasser et voler le cas échéant, etc. Ajoutons à cela que Collins situe son roman en bonne partie en Écosse, où l’absurdité de la législation en matière de mariage frise l’aberration, et nous avons un roman dense, touffu, riche en rebondissements, très drôle malgré le sujet grave. Le mépris de Collins pour la culture du corps et de la force est ici parfaitement illustré, et tout cet aspect semble très actuel. Les apparences, la force brute prennent le pas sur l’intellect et la culture, et deviennent des valeurs mieux respectées. Triste constat d’une époque que l’auteur n’hésite pas à dénoncer avec un humour jouissif et constant.
Les personnages sont un brin cucul, avouons-le, c’est aussi l’époque qui veut ça, certes, mais Wilkie Collins accentue le trait pour mieux dénoncer l’état des choses, le poids des convenances et des obligations maritales, l’impuissance totale dans laquelle les femmes mariées se retrouvaient.
Ne cherchez pas d’éléments de thriller dans ce roman, vous ne les aurez que dans les cinquante dernières pages, mais quelles pages !
Même si Mari et femme ne sera pas mon préféré, nous avons là une merveille victorienne politiquement incorrecte, un incontournable de Wilkie Collins, sans doute le plus drôle que j’aie lu jusqu’à présent.
4 remarques pertinentes pour “Mari et femme”
Victorien, politiquement incorrect… ça me paraît tout à fait tentant, ça. J'avais complètement oublié l'existence de ce roman, en fait…
Ah mais je note tout de suite alors…j'ai du Collins dans ma LAL et suis inscrite au chalenge mais, même sans en avoir déjà lu je sais déjà que j'aimerais cet auteur!
Pour celui-ci il faut dire que tu en parles tellement bien que je suis "obligée" de l'ajouter à ma LAL ^ ^
Tiens, je ne crois pas que ce titre apparaisse dans ma LAL … ce doit être une erreur que je vais rectifier de ce pas !!!
J'ai adoré le dernier (et seule) Wilkie Collins que j'ai lu… Et puis, une histoire niaise ça peut se lire, si c'est écrit par un auteur victorien !
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