- Auteur : Joël Dicker
- Ma note :
- Lu : novembre 2015
Jusqu’au jour du Drame, il y avait deux familles Goldman. Les Goldman-de-Baltimore et les Goldman-de-Montclair. Les Goldman-de-Montclair, dont est issu Marcus Goldman, l’auteur de La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, sont une famille de la classe moyenne, habitant une petite maison à Montclair, dans le New Jersey. Les Goldman-de-Baltimore sont une famille prospère à qui tout sourit, vivant dans une luxueuse maison d’une banlieue riche de Baltimore, à qui Marcus vouait une admiration sans borne.
Huit ans après le Drame, c’est l’histoire de sa famille que Marcus Goldman décide cette fois de raconter, lorsqu’en février 2012 il quitte l’hiver new-yorkais pour la chaleur tropicale de Boca Raton, en Floride, où il vient s’atteler à son prochain roman. Au gré des souvenirs de sa jeunesse, Marcus revient sur la vie et le destin des Goldman-de-Baltimore et la fascination qu’il éprouva jadis pour cette famille de l’Amérique huppée, entre les vacances à Miami, la maison de vacances dans les Hamptons et les frasques dans les écoles privées. Mais les années passent et le vernis des Baltimore s’effrite à mesure que le Drame se profile. Jusqu’au jour où tout bascule. Et cette question qui hante Marcus depuis : Qu’est-il vraiment arrivé aux Goldman-de-Baltimore ?
Mon avis
La vérité sur l’Affaire Harry Québert m’avait enchantée, Le livre des Baltimore m’a émerveillée. On retrouve ici le personnage de Marcus Goldman, jeune écrivain à succès déjà rencontré dans le précédent roman. Le récit est là aussi constitué d’incessants flashbacks, répartis sur plusieurs périodes de sa vie, l’enfance, l’adolescence, et le début de l’âge adulte. Ce qui aurait pu facilement paraître confus et fourre-tout s’avère remarquablement bien construit et maîtrisé, car malgré les allers-retours entre toutes ces périodes, le lecteur ne s’y perd à aucun moment et l’intrigue bénéficie d’un suspens permanent, puisque si la nature du Drame n’est plus un mystère très tôt dans le livre, ses circonstances restent néanmoins obscures presque jusqu’au dernier moment.
Marcus nous fait donc le récit foisonnant, parsemé d’anecdotes détaillées de son enfance et de ses vacances avec ses cousins de Baltimore, la branche aisée des Goldman. La réussite affichée de son Oncle Saul, la beauté de sa Tante Anita ont toujours fait l’admiration du jeune Marcus. Les apparences ont sur lui un impact considérable, l’argent des Baltimore, leur train de vie, leur éclatant bonheur et leur bonté innée lui faisaient presque regretter d’être un Montclair, le fils du frère « pauvre ». L’envie, l’admiration, l’amour pour sa Tante, la honte de ne pas être un Baltimore sont autant de sentiments violents qui habitent le jeune Marcus.
Avec ses deux cousins Hillel et Woody, ils forment le Gang des Goldman, indestructible et éternel. Du moins, selon le point de vue d’un Marcus de dix ans, car les années passant, le voile irréel de l’enfance laisse place à la réalité des faits, met en évidence les non-dits, les faux-semblants, les secrets, les allusions à peine perçues et jamais comprises. Au fil de son récit, Marcus ouvre de multiples tiroirs imbriqués, et le monde tel qu’il le percevait enfant change de facette à la lumière d’explications tardives. De la bulle immuable et des destins tout tracés des Baltimore il ne restera finalement rien d’autre que le souvenir et le récit poignant du dernier Goldman.
Le livre des Baltimore est une grande saga familiale purement romanesque, construite comme une enquête avec ses rebondissements, ses pistes diverses et variées, ses mystères familiaux. Une grande histoire d’amitié, de fraternité, d’amour, de rivalités et de destin brisés. Un immense plaisir de lecture.
5 remarques pertinentes pour “Le livre des Baltimore”
Moi aussi j’avais adoré La vérité sur l’affaire Harry Québert. Celui-ci va atterrir dans ma wish list 🙂
J’ai adoré! Au début, je le trouvais un poil moins palpitant que Québert, mais on s’attache vraiment aux personnages (le retour de Marcus, c’est chouette) et l’intrigue est vraiment prenante.
J’ai lu un reproche disant que le « grand drame » tombait comme un « toussa pourssa »… perso je trouve que c’est un bon fil et finalement un prétexte pour mettre à plat une saga plus profonde.
Aaaaah je kiffe Joel Dicker! Vite vite un prochain!
Tout pareil ! On ouvre un fan club ?! ?
Ce livre est juste sublime. Aussi bon voir meilleur que Québert.
Et dire qu’il reste son tout premier à lire, je me demande s’il est dans le même genre 🙂
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