- Auteur : Ayerdhal
- Ma note :
- Lu : juin 2013
Les résurgences sont des eaux d’infiltration qui remontent à la surface. Comme le fantôme d’Ann X revient dans la vie de Stephen, malgré tous les cadavres qu’il a exhumés pour mettre un terme à sa carrière macabre. Comme le grand-père qu’elle a assassiné se rappelle à la mémoire de Naïs au bout d’une lunette de fusil. Comme les trottoirs et les bancs sur lesquels Michel ne dort plus le ramènent à la rue. Les résurgences sont des eaux souvent troubles qui ne sentent jamais très bon. Les héros de Transparences sont de retour dans ce nouveau thriller angoissant et, une fois encore, Ayerdhal met à nu avec une terrible lucidité les rouages secrets de la politique.
Mon avis
[Attention, ne pas lire si vous n’avez pas encore lu Transparences]
Nous revoici avec la suite de l’épatant Transparences, nous retrouvons donc les héros du premier volume quelques années plus tard, dans un contexte politique fort, largement mais subtilement évoqué tout au long du récit. Naïs, Stephen, Michel et Nadjia forment une équipe insolite et replongent dans l’action contre leur gré. Un inquiétant tireur semble faire une fixette malsaine sur Naïs pourtant officiellement décédée, tandis qu’un requin de la DST fait du zèle un sport de haut niveau. De quoi inquiéter notre équipe qui se croyait relativement à l’abri de l’action.
Toujours aussi documenté et minutieux, le roman ne souffre aucun temps mort, même si le rythme m’a paru un tantinet moins échevelé que Transparences. Mais on ne va pas chipoter, l’ensemble reste efficace et tout aussi prenant. Ancrée dans une réalité encore d’actualité, l’intrigue est ponctuée de messages subliminaux politico-sociaux toujours opportuns. Là encore, la forme est au service du fond, qui dépasse le cadre du thriller et de l’action pure. La psychologie des protagonistes est toujours aussi fouillée, le personnage de Naïs reste décidément le plus surprenant, le plus étrange, mais pas forcément le plus déséquilibré. J’ai désormais deux bonnes raisons d’avoir envie de découvrir l’œuvre d’Ayerdhal plus en détail.
« Vous êtes allergique à la pensée unique ? Écoutez Mermet, feuilletez le Canard, lisez le Monde diplo, regardez Groland ! Mais surtout, pour éviter un choc anaphylactique brutal, réfléchissez dans votre recoin. »
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