- Auteur : Odile Bouhier
- Ma note :
- Lu : juin 2013
Bis-tan-clac, les machines des soyeux lyonnais bourdonnent. À l’aube d’une journée radieuse du mois de mai 1920, le corps d’une vieille femme est retrouvé dans un sac de jute. Pour décrypter les secrets de ce cadavre putréfié, le commissaire Kolvair aura besoin de l’expertise du professeur Hugo Salacan, directeur du premier laboratoire de la police scientifique de Lyon. L’occasion de prouver aux Brigades du Tigre que leurs méthodes passéistes sont bel et bien révolues…
Mon avis
J’ai découvert Odile Bouhier à la Comédie du Livre, lors d’une rencontre pour les 30 ans de la collection Grands Détectives chez 10/18. Sa façon d’évoquer son personnage, l’époque qu’elle a choisie pour le faire évoluer, le contexte scientifique et social, ont suffi à me donner envie d’en savoir plus.
L’auteur a choisi de planter son décor dans les années 20, et son héros, Victor Kolvair, a perdu une guibole pendant la Guerre, et se sert de sa prothèse pour planquer ses anti-douleurs sa drogue. Avec son acolyte Hugo Salacan, il va exploiter les dernières découvertes scientifiques dans le cadre de ses enquêtes, et sonner ainsi le glas des Brigades du Tigre et de leurs méthodes trop souvent radicales. Le temps est au changement, la police scientifique se développe, et change totalement la manière d’enquêter et de pensée. La preuve matérielle devient possible, les aveux ne suffisent plus. L’auteur a clairement pris son pied à reconstruire une époque, une ville, des personnages et des caractères bien trempés. Tout est plus vrai que nature, nous sommes dans un roman historique impeccablement maîtrisé, on apprend des choses sur le Lyon des années 20, sur les débuts de la police scientifique, sur le contexte social de l’après-guerre, très difficile et compliqué pour tout le monde, sans parler des gueules cassées qui doivent se réinsérer dans une société en vrac.
Malgré tous ces aspects affriolants, il y a une chose qui m’a gênée/déçue/surprise/consternée. J’avais lu, vu, entendu çà et là des critiques dithyrambiques sur ce roman, le qualifiant d’excellent polar. Bon, soit. Pour ma part, s’il s’agit d’un excellent roman historique, ça reste un polar très moyen. Je n’ai pas été subjuguée par le suspens, au contraire, on devine très vite le pourquoi du comment, et même si l’idée du coupable est très bonne, l’intrigue policière est cousue de fil blanc et son déroulement pas très bien mené, il m’a paru trop simpliste pour attiser ma curiosité, et mon attention s’est plus portée sur les les personnages, les relations entre eux, le contexte historique, que sur l’enquête elle-même. Je regrette aussi l’histoire d’amour (ou de sexe ?) qui naît entre deux des protagonistes (déjà ?), cela va trop vite, même si on nous dépeint les personnages au compte-goutte, sans en dire trop, comme j’aime ! Néanmoins, si l’aspect polar ne m’a pas convaincue, je reste conquise par tout le reste, et j’envisage fermement de lire la suite, car je considère ce premier volume comme une introduction, et il promet des évolutions à tous les niveaux.
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