- Auteur : Amélie Nothomb
- Ma note :
- Lu : septembre 2016
« L’art a une tendance naturelle à privilégier l’extraordinaire. »
Mon avis
Le Nothomb 2016 est sorti ! Je n’irai pas par quatre chemins, je serai brève, concise. Nothomb nous propose une nouvelle fois un roman dont la brièveté n’a d’égal que la maîtrise du mot juste au bon moment. Comme son titre l’indique, il s’agit d’une adaptation du conte de Perrault, modernisé dans son contexte. Un garçon d’un laideur hors norme mais à la précocité troublante rencontre une jeune fille d’une beauté effrayante mais totalement dépourvue d’esprit. L’auteur nous relate donc la vie de nos deux héros depuis leur naissance jusqu’à leur rencontre. La plume précise et le style toujours aussi efficace de Nothomb servent un récit plein d’humour et d’esprit, et suivre les déboires de Déodat d’un côté et de Trémière de l’autre est jubilatoire. La prise de conscience du premier concernant sa laideur est hilarante, on met un orteil dans l’humour noir sans y mettre le pied tout entier. Déodat et Trémière vont grandir et évoluer en s’adaptant comme ils peuvent à une société qui les rejette. La placidité de Trémière, et sa retenue permanente qui l’aide à affronter le regard des autres, la font passer pour une demeurée, tandis que Déodat collectionne les conquêtes malgré (ou à cause de) sa laideur. Malgré leur différence leur vie ne sera pas sans succès, bien au contraire.
Un roman très court, donc, comme toujours chez Nothomb, mais un très bon cru pour cette année, tout en finesse et humour élégant.
Quand les parents découvrirent le bébé, ils changèrent brutalement d’univers. On eût dit un nouveau-né vieillard : fripé de partout, les yeux à peine ouverts, la bouche rentrée – il était repoussant.
Pétrifiée, Énide eut du mal à retrouver assez de voix pour demander au médecin si son fils était normal.
— Il est en parfaite santé, madame.
— Pourquoi a-t-il tant de rides ?
— Un peu de déshydratation. Ça va très vite s’arranger.
— Il est si petit, si maigre !
— Il ressemble à sa maman, madame.
— Enfin, docteur, il est horrible.
— Vous savez, personne n’ose le dire, mais les bébés sont presque toujours laids. Je vous assure que celui-ci me fait bonne impression.
Laissés seuls avec leur enfant, Honorat et Énide se résignèrent à l’aimer.
2 remarques pertinentes pour “Riquet à la houppe”
Je ne l’ai pas encore lu. J’avais un peu laissé tombé la Nothomb… puis j’y suis revenue… mais là bin voilà, la rentrée est passée depuis belles lurettes…. (bon avant c’était un peu ma tradition du 28 aout… lire le Nothomb).
Bon donc ici me tente bien. S’il est bon, ça vaut la peine. En même temps, ça se dévore de toute façon toujours rapidement. Court mais intense.
Oui comme c’est très court, c’est pas ue grosse perte de temps si jamais on n’aime pas ! 🙂 Mais pour moi celui-ci est un bon ! 🙂
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