- Auteur : Liu Cixin
- Ma note :
- Lu : janvier 2020
« Je n’avais jamais vu la nuit. Je n’avais jamais vu les étoiles. Je n’avais jamais vu le printemps, ni l’automne, ni l’hiver. Je suis né à la fin de l’Ere du freinage. La Terre venait tout juste d’arrêter de tourner. » Lorsque les astrophysiciens découvrent que la conversion de l’hydrogène en hélium s’est accélérée à l’intérieur du Soleil, ils comprennent que notre étoile est sur le point de se transformer en une géante rouge qui absorbera de manière inéluctable la Terre.
Pour contrer cette extinction programmée de l’humanité, les nations se regroupent pour mettre en branle un projet d’une ambition folle : élaborer des moteurs gigantesques afin de transformer la planète bleue en véritable vaisseau spatial et de l’emmener à la recherche d’une nouvelle étoile… Dans cette novella écrite en 2000, Liu Cixin manifeste déjà tout le talent que l’on retrouvera à l’oeuvre dans la trilogie du Problème à trois corps.
Mon avis
Improbable scénario que nous propose ici Liu Cixin. Mais ô combien exaltant ! On y croit et on embarque sur ce délire interstellaire de trop peu de pages (un roman étoffé aurait été d’une dimension folle).
Le Soleil étant sur le point de finir sa vie en géante rouge, la rotation de la Terre a été stoppée pour être transformée en vaisseau grâce à des propulseurs gigantesques. L’idée étant de conduire l’Humanité loin du système solaire moribond et de la diriger vers une autre étoile. Voilà pour l’intrigue, délirante et complètement what the fuck, il faut bien le dire. De cette vaste et complexe entreprise on ne sait techniquement pas grand-chose, l’auteur n’a pas le temps de développer le contexte ou d’en expliquer les premices. Ce n’est ici clairement pas le but. Le format court impose de toute façon des sacrifices et des choix. Au diable l’improbable et l’invraisemblable, on est ici dans du plus grand que soi, plus grand que l’Humanité, plus grand que le narrateur qui nous déroule un récit incomplet de sa vie sur une Terre dévastée par les cataclysmes engendrés par les transformations qui lui ont été imposées. Le narrateur relate les différentes catastrophes liées à l’arrêt de la rotation de la Terre et à sa fuite dans l’espace, mais on ne sait pas comment l’Humanité parvient à survivre dans de telles conditions, sauf en se errant dans des cités souterraines, mais c’est bien peu. Le grandiose se situe dans l’imagerie et les descriptions de ces cataclysmes gigantesques, releguant l’Homme à l’état de parasite de passage, tout petit face à l’immensité de l’Univers, mais qui parvient malgré à accomplir de grandes choses dans sa soif de survie.
La narration à la première personne accentue l’immensité du propos. La vie du narrateur s’écoule presque normalement dans un contexte d’apocalypse en suspens. La fuite éperdue de la Terre à travers l’espace est vertigineuse, la folie des éléments est fascinante.
Ma troisième lecture dans le cadre du #ProjetMaki.
2 remarques pertinentes pour “Terre errante”
Serais-je le seul à ne pas m’enthousiasmer devant cette novella ? Mais j’avoue que le voyage est wahoo…
Le côté poétique et délirant a compensé le manque de crédibilité scientifique pour moi, ça m’a touchée, c’est purement subjectif à ce niveau, et peut être qu’un autre auteur n’aurait pas réussi à m’embarquer avec plus de vraisemblance mais moins d’émotion et de profondeur. Mais j’ai été subjuguée par la trilogie Le problème à trois corps donc à ce stade je ne suis plus à ça près et je suis définitivement conquise 🙂
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