- Auteur : Nick Cutter (Craig Davidson)
- Ma note :
- Lu : novembre 2016
Une fois par an, le chef scout Tim Riggs emmène un groupe d’adolescents sur Falstaff Island, en pleine nature canadienne, pour trois jours de camping. Et rien de tel qu’une bonne histoire de fantômes et le crépitement d’un feu de joie pour faire le bonheur de la joyeuse troupe. Mais lorsqu’un individu émacié, qui semble tout droit sorti d’un film d’horreur, débarque sur leur camp, réclamant de la nourriture, le séjour vire au cauchemar. L’homme n’a pas seulement faim. Il est malade. Un malade comme ils n’en ont jamais vu… et dangereux avec ça.
Coupée du reste du monde, la troupe va devoir affronter une situation bien plus terrible que toutes les histoires inventées autour du feu. Pour survivre, ils devront combattre leurs peurs, les éléments, et se confronter à leur pire ennemi, eux-mêmes.
À mi-chemin entre Sa Majesté des mouches et 28 jours plus tard, ce thriller qui a fait pâlir d’angoisse Stephen King en personne vous plongera au cœur des ténèbres, à la frontière de la folie.
Mon avis
Nick Cutter est le pseudo de Craig Davidson, auteur d’un recueil de nouvelles qui inspira le film de Jacques Audiard de Rouille et d’os. Je ne l’ai ni vu ni lu, je découvre donc l’auteur avec ce titre, traduit par Éric Fontaine (en français du Québec, et c’est bien charmant.) J’ajoute au passage que la couverture de Denoël est de meilleur goût que celle de chez Alto, si je puis me permettre. La quatrième de couverture quant à elle est également des plus alléchantes, que King ait changé de couleur ou pas en lisant ce livre (je suis peu réceptive à ce genre d’arguments)
Nous voici donc sur une petite île non loin de l’île du Prince-Édouard, où un huis-clos tragique va se jouer. Une troupe de cinq ados, menée par Tim Riggs, médecin dévoué et chef scout à ses heures perdues, va connaître quelques jours d’horreur et d’angoisse à l’arrivée inopinée d’un homme malade aux allures de zombie. Ce dernier refile rapidement sa maladie à l’adulte du groupe, laissant tout aussi rapidement les cinq ados livrés à eux-mêmes. À partir de là, on sait déjà comment cela se termine, à un détail près. D’autant plus que l’action s’intercale avec des chapitres nous racontant à peu près tout ce qu’il y a à savoir sur l’homme malade, sa maladie, etc. Le mystère n’a pas sa place ici, le suspens non plus.
Mais passons, l’ambiance est prometteuse, l’environnement aussi, les personnages sont très bien développés, détaillés, de même que leur contextes familiaux, etc. Tous les ingrédients sont réunis et pourtant, je n’ai ressenti ni angoisse, ni enthousiasme particulier, ni curiosité pendant ma lecture. La chose est agréable à lire, ça coule tout seul, c’est bien écrit, mais l’horreur tant vantée ne réside que dans la présence des vers tueurs d’homme. Étant pourtant à moitié-phobique de ces bestioles, j’ai plus été écœurée puis lassée, qu’effrayée par tout cet étalage de vers, d’asticots, de ténias, de vermisseaux, tous plus ou moins longs, gros, agressifs ou gesticulants. Au premier cadavre on se dit OK, c’est crade, c’est efficace, bien décrit, on s’y croirait. Au second et à tous ceux qui suivent, on se dit que ça commence à bien faire cette orgie de bestioles, on se lasse et on se prend à espérer l’arrivée de Mulder et Scully, spécialistes fameux de la douve du foie. Mais non, on continue dans l’hécatombe. Car évidemment, le but est de savoir qui va mourir, ou pas. Le comment on le sait, et l’auteur lui-même a tenté de casser le côté répétitif en introduisant une variable complètement grotesque pour brouiller les pistes. Les cinq ados constituent déjà chacun une caricature d’ado, mais là, c’est quand même pousser le bouchon. On se demande ce que cela vient faire là-dedans. Je ne vais évidemment pas dire de quoi il s’agit, bien qu’on le comprenne assez rapidement dans le récit, beaucoup trop tôt même. Comme à peu près tout le reste.
ATTENTION SPOILER: Clique si tu oses => | Même pas peur !> |
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Nous avons là tous les ingrédients du thriller glauque et psychologique, mais sans suspens, des personnages détaillés mais trop stéréotypés, une montée en puissance vers toujours plus de tragédie et d’horreur, mais pourtant très répétitif. J’ai eu une impression de déjà vu, de déjà lu, sans surprise ni émotion. Ces adolescents de quatorze ans, malgré leur détresse et leur désespoir supposés ne m’ont paru ni crédibles ni réalistes, je n’ai pas eu la moindre empathie pour eux, il a manqué quelque chose à l’ensemble pour le faire tenir debout, le rendre un peu crédible, mystérieux, ambigu, mais je n’ai rien vu de tout cela. L’auteur nous sert ses explications au fur et à mesure, mais sans réussir à entretenir la curiosité du lecteur, ou en tout cas, pas la mienne.
Entre la répétition et l’exagération des scènes d’asticots bien cradingues et la simplicité de l’intrigue, je me demande si ce roman ne s’adresserait pas plutôt à un public jeune ou du moins novice dans le genre. D’autant plus que Troupe 52 se lit facilement et agréablement malgré tout, même si je ne comprends pas tout l’enthousiasme qu’il semble avoir suscité.
2 remarques pertinentes pour “Troupe 52”
And soooo…. un avis très positif, le tien un peu moins… il me reste à me faire ma propre idée ainsi donc!
À ce jour je ne suis tombée que sur des avis enthousiastes, tu me diras ce que tu en penses si tu le lis ! 🙂
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