- Auteur : Stephen King
- Ma note :
- Lu : mars 2013
22 novembre 1963 : 3 coups de feu à Dallas. Le président Kennedy s’écroule et le monde bascule. Et vous, que feriez-vous si vous pouviez changer le cours de l’Histoire ?
2011. Jake Epping, jeune professeur au lycée de Lisbon Falls dans le Maine, se voit investi d’une étrange mission par son ami Al, patron du diner local, atteint d un cancer. Une « fissure dans le temps » au fond de son restaurant permet de se transporter en 1958 et Al cherche depuis à trouver un moyen d’empêcher l’assassinat de Kennedy. Sur le point de mourir, il demande à Jake de reprendre le flambeau. Et Jake va se trouver plongé dans les années 60, celles d’Elvis, de JFK, des grosses cylindrées, d’un solitaire un peu dérangé nommé Lee Harvey Oswald, et d’une jolie bibliothécaire qui va devenir l’amour de sa vie. Il va aussi découvrir qu’altérer l’Histoire peut avoir de lourdes conséquences…
Une formidable reconstitution des années 60, qui s’appuie sur un travail de documentation phénoménal. Comme toujours, mais sans doute ici plus que jamais, King embrasse la totalité de la culture populaire américaine.
Mon avis
L’inévitable Stephen King revient avec un pavé de 1 kilo d’arbre mort de papier, mais si vous êtes adepte du confort en toute circonstance vous aurez sans doute profité de sa version numérique qui ne pèse rien. King nous revient donc avec un superbe roman mêlant histoire américaine et voyage dans le temps. Il prend le temps nécessaire pour présenter les personnages, Jake Epping, prof d’anglais tout ce qu’il y a de plus commun, et Al, vieux cuistot mourant qui lui lègue un bien curieux héritage. Nous sommes immédiatement immergé dans le monde de Jake, l’actuel, qu’il quitte assez vite, et le passé qu’il découvre en même temps que nous, devant faire face un certain décalage linguistique, culturel, social et moral. Jake devient alors George, et va devoir passer quatre ans dans le passé avant d’arriver au moment de l’Histoire où Lee Harvey Oswald assassine Kennedy. Ce laps de temps permet à Jake/George de prendre ses marques dans les années soixante, mais aussi de s’assurer que Lee Harvey Oswald était bien le seul impliqué dans l’assassinat du Président, avant de l’empêcher de tirer le coup de feu fatal.
King prend pour trame un moment fort de l’Histoire et expose clairement son parti pris, toutefois, si l’on se remet en mémoire beaucoup d’élément de « l’affaire », il ne s’agit pas d’un roman historique, ni d’un exposé décortiquant la théorie du complot ou du tueur isolé. N’oublions pas que George a quatre ans à tirer avant d’intervenir, quatre ans pendant lesquels il travaille, vit, avant de pouvoir commencer à espionner les faits et gestes d’Oswald. Inévitablement, des rencontres se font, et son implication dans la communauté aura des conséquences sur le futur, un effet papillon plus ou moins notable, jusqu’à ce que l’amour surgisse ! Ah ! Voilà donc l’élément qui ne va pas faciliter la vie de George ! Ce dernier devra mener une vie normale de prof et œuvrer dans l’ombre pour empêcher l’assassinat de Kennedy, le tout en gardant bien sûr le secret sur ses activités. Le roman est tout autant un roman de SF, qu’une peinture de l’Amérique des années 60. On est immergé avec Jake dans ce passé pas si lointain mais si différent. Les personnages sont tous très attachants et formidablement mis en valeur, les relations qui se nouent sont touchantes, la double vie de George nous fait craindre pour sa mission, et sa vie amoureuse. Fatalement tout se complique et comme le dit souvent George, prévenu par Al, le passé est tenace, et plus on approche du moment fatidique, plus la mission semble impossible et vouée à l’échec.
Je n’en dirai pas plus, car l’intrigue est riche, les péripéties des personnages nombreuses. L’issue de la mission de Jake/George, si elle est attendue, ne perd rien en émotion. Les derniers chapitres sont particulièrement intenses, tandis que le dernier paragraphe vous fera vider la boîte de kleenex si comme moi vous avez un petit cœur tout mou. Parce que bon, c’est quand même drôlement beau et émotionnant comme final.
J’ai failli faire la liste des bourdes et autres coquilles de l’édition française, mais entre les étranges et anachroniques choix de traduction, et les puzzles grammaticaux, ça commençait à faire beaucoup. On sait que le métier de correcteur est sous-payé ET en voie de disparition, mais tout de même si Albin Michel fait l’impasse sur les corrections où allons-nous ? Réponse : se faire plumer pour un torchon bourré de coquilles !
Heureusement il s’agit d’un excellent cru de Stephen King, ceci sauvant cela.
Une remarque pertinente pour “22/11/63”
Vous connaissez tous ma devise? Elle est la même que celle des Kennedy:« ne jamais se LAISSER ABATTRE!»
San-Antonio Les vacances de Bérurier
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