- Auteur : Amélie Nothomb
- Ma note :
- Lu : novembre 2012
« La colocataire est la femme idéale. »
Mon avis
Je fais partie de ceux qui lisent le Nothomb annuel sans lire la 4e de couverture (qui n’a d’ailleurs plus lieu d’être depuis longtemps), parce que j’ai aimé tous ses livres jusqu’en 2007, et que ce ne sont pas quelques erreurs de parcours qui vont me faire perdre mon envie de la lire. J’ai trouvé que le niveau remontait avec Tuer le père, l’an dernier. Je suis ravie de voir qu’elle se maintient, même si la brièveté de ses romans est de plus en plus frustrante, car 180 pages, c’est rien. Mais Amélie Nothomb a le don de mettre en place une situation et une réflexion surréaliste en peu de mots.
J’ai eu la chance, presque au dernier moment, de pouvoir assister à une projection du documentaire de Laureline Amanieux et Luca Chiari, à l’Institut Jean Vigo à Perpignan, pas plus tard que jeudi dernier. Amélie Nothomb, une vie entre deux eaux, nous en dit long sur le personnage. Elle m’a toujours parue sympathique, et ce documentaire n’a fait que confirmer cette impression. On comprend mieux cette tendance à raconter les choses en peu de mots et peu d’actions lorsqu’elle parle du théâtre nô : peu, voire pas d’action, mais 4h pour raconter qu’un roi change de masque. Anecdote qui en dit long sur la manière de raconter de Nothomb. Le débat qui a suivi la projection nous a confirmé une Amélie attachante, pleine d’humour et très à l’écoute de ses lecteurs. Si le personnage m’a toujours fascinée, la personne se révèle être en parfaite adéquation. Pour les lecteurs assidus le documentaire ne nous apprendra peut-être pas grand-chose de neuf mais constitue un rappel intéressant et nous montre une Amélie Nothomb très humaine et pleine de sincérité.

Amélie Nothomb, Perpignan, 15 /11/2012, Institut Jean Vigo. Photos © Carole R. 2012

Avec Amélie Nothomb, Perpignan, 15 /11/2012, Institut Jean Vigo. Photos © Carole R. 2012
Pour en revenir au roman, donc, il ne s’y passe pas grand-chose. Un aristocrate espagnol qui vit en reclus cherche une colocataire. Saturnine sera la neuvième, et, nous annonce-t-on très vite, la dernière. L’Espagnol, visiblement dépressif, accueille à bras ouvert la jeune Belge, prof à l’école du Louvres. Cette dernière fait fi des rumeurs concernant ce curieux quadragénaire, et des disparitions successives de ses précédentes colocataires. Elle se moque également de la déclaration d’amour quasi-immédiate de son logeur. Commence alors un dialogue surréaliste entre les deux protagonistes, où l’on en apprend un peu plus sur le passé du troublant aristocrate. Il ne se passe pas grand-chose certes mais la teneur des dialogues vaut son pesant de champagne. Ou d’or. Ce tueur en série supposé est étonnant de naïveté et fait figure d’anachronisme. On a du mal à distinguer le lard du cochon tant on frise l’absurdité. Barbe-bleue version Nothomb est un conte cruel et absurde, un petit régal trop vite avalé, hélas, et même si la chute est délicieuse, on se sent un peu seul à la fin de la lecture. Néanmoins, du bon Nothomb, à mon sens.
8 remarques pertinentes pour “Barbe-bleue”
Je me le suis mis de côté également….A présent j’ai peur de le commencer…peur d’être, comme avec ses derniers livres, à la recherche de l’ancienne Amélie Nothom.
Je ne suis pas fan du tout, j’ai lu « les combustibles » et « l’hygiène de l’assassin » qui je crois sont reconnus comme faisant partie de sa bonne phase, mais je trouve que ça manque de consistance. Par contre, j’aime assez la femme et je suis toujours intéressée par ce qu’elle dit quand je la vois à la TV. Je suis toujours un peu dubitative devant un succès trop populaire et une adhésion des fans et des média année après année comme si tous ses livres étaient des chefs-d’œuvre. Peut-être peux-tu me conseiller un de ses livres que tu as particulièrement aimé pour voir si je peux avoir un avis moins négatif.
Moi je ne me pose plus de question existentielle, je la lis quand même, c’est seulement un livre hein, c’est pas grave si on est déçu 😉 Surtout que c’est rapide à lire, au pire on aura perdu 1 heure 😀
Perso je me fiche un peu de la notoriété de l’auteur, ça ne veut rien dire pour moi, c’est comme les prix littéraires, ça sert à rien et c’est du copinage et/ou du pur marketing. Le malheur de Nothomb c’est d’être un personnage, avec tout le tintouin derrière (oh, la femme au chapeau qui mange des fruits pourris ! etc.) mais dans son cas c’est un VRAI personnage, elle est vraiment comme ça 😛
J’ai commencé à la lire à partir de Mercure, sans doute mon préféré, je me suis mise à lire tous les précédents à ce moment-là, puis tous les ans ensuite, je suis incapable après tout ce temps d’en parler en détail mais Stupeurs et tremblements, Cosmétique de l’ennemi, Le Robert des noms propres, Acide sulfurique, pour moi, sortent du lot, avant que ça devienne décevant, à partir de 2008 🙁 (trop courts, trop expédiés, trop creux) Mais bon ce sont MES préférés, avec un auteur à l’univers et au style si particuliers, si on n’aime pas, on n’aime pas ! 😉
je me permets d’etre hors sujet mais je découvre ton blog et je l’adore! je continuerai à te suivre!!!!
J’étais assez fâchée avec elle depuis que j’avais lu Hygiène de l’assassin il y a… disons… 4 ans. Et j’ai été assez agréablement surprise par ce titre.
J’ai adoré lire « Barbe Bleue ». Je suis un fan de Nothomb et ses derniers romans m’avaient déçu. Avec « Tuer le père », j’avais décidé d’arrêter de la lire. Mais la présentation de « Barbe Bleue » fut tellement bien faite par les journalistes et par l’auteure-même que je me suis lancé. Je trouve son utilisation du conte très bonne. Les thèmes du secret et des couleurs sont vraiment bons. D’ailleurs, le livre qu’elle cite sur les couleurs est un livre qu’elle a écrit mais jamais publié. Bref, elle m’a réconcilié avec elle !
PS: je reconnais bien le lieu des photos 😛 . Quelle générosité cette femme !
C’était une bien belle occasion de la rencontrer, et en effet, elle est vraiment adorable !
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