- David Mitchell
- Ma note :
- Lu : septembre 2012
Adam Ewing est un homme de loi américain, embarqué à bord d’une goélette partie de Nouvelle-Zélande et faisant route vers San Francisco, sa ville natale.
Il n’a rien à voir avec Robert Frobisher, lequel, un siècle plus tard, se met au service d’un compositeur génial pour échapper à ses créanciers. Ni l’un ni l’autre ne peuvent connaître Luisa Rey, une journaliste d’investigation sur la piste d’un complot nucléaire, dans la Californie des années 70. Ou Sonmi~451, un clone condamné à mort par un État situé dans le futur. Pourtant, si l’espace et le temps les séparent, tous ces êtres participent d’un destin commun, dont la signification se révèle peu à peu.
Chaque vie est l’écho d’une autre et revient sans cesse, telle une phrase musicale qui se répéterait au fil d’innombrables variations. Comme Écrits fantômes (2004), Cartographie des nuages invite le lecteur à plonger dans un des univers romanesques les plus singuliers du XXIe siècle.
Mon avis
La découverte de la bande annonce de Cloud Atlas, le dernier film des frère et (désormais) sœur Wachowski, m’a poussée à me jeter avidement sur le livre dont il est tiré. Le livre a la réputation d’un chef-d’œuvre, et passe pour inadaptable. Je veux bien le croire !
Nous voici donc avec six histoires racontées en deux temps. Les cinq premières sont interrompues en plein milieu, suivies par une sixième complète, avant de reprendre pour finir le livre avec la toute première histoire. La boucle est bouclée. Six époques illustrent le propos de l’auteur, il met en scène des personnages apparemment sans liens, mais qui se révèlent liés par des destins finalement pas si différents. D’un journal de bord à une aventure post-apocalyptique, en passant par la farce et l’enquête journalistique, on retrouve au fil des époques des situations étrangement similaires. L’univers créé par Mitchell est très riche, on a l’impression de lire plusieurs petits romans qui reprennent des thèmes forts et récurrents, incarnés par des personnages très variés, de tous les horizons, sexes, civilisations. Les mêmes âmes reviennent sans cesse dans des dispositions différentes, un criminel deviendra un héros et inversement, tout dépendra de son environnement, de son époque, de multiples et impalpables facteurs. L’auteur excelle à nous immerger totalement dans ses univers, et adapte son style à l’époque. Inlassablement, l’Humanité reproduit ses erreurs, la loi du plus fort demeure, la domination et l’esclavage prennent de nouvelles formes mais perdurent au fil des siècles, que cela soit au nom d’une religion, ou au nom de l’argent et du pouvoir, car comme le dit cyniquement l’un des personnages : « Les faibles sont la chair dont les forts font bonne chère ».
Ce « multi-roman » est si riche qu’il gagnerait à être relu à intervalles réguliers, tant les subtilités sont nombreuses. Si le film Cloud Atlas est prometteur, reste à voir ce qu’il en sera de l’adaptation. Cela fait longtemps que je ne juge plus la qualité d’un film sur sa fidélité au livre qui l’a initié, et en l’occurrence on peut s’attendre à un gros résumé, sans parler des détails qui ne pourront pas forcément être retranscrits, mais au moins, il y a de fortes chances pour que ce film ce soit quand même trop la mort qui tue ! 😀
Mais je m’égare ! Retenons du livre que l’univers de Mitchell DOIT être découvert, voire décortiqué pour en extraire toute la substantifique moelle, car j’ai ouï dire que ces autres romans étaient aussi liés, à l’instar des personnages de cette éblouissante Cartographie des nuages. Prometteur !
2 remarques pertinentes pour “Cartographie des nuages”
Le titre m’a toujours attiré merci pour ton avis enthousiaste ! Je le note et serait aussi attentive au film !
Bon WE !
Il faudra aussi être attentive à la sixième histoire, celle qui est complète, car j’ai eu du mal avec le langage argotico-familier-charabia, fallait s’accrocher, chapeau au traducteur qui a du s’arracher les cheveux o.O
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