- Auteur : Paul Clément
- Ma note :
- Lu : octobre 2016
Que feriez-vous si chaque nuit une fosse était creusée dans votre jardin ?
Vous la rebouchez ; une nouvelle vous y attend le lendemain. Vous interrogez les autorités ; nul ne vous répond. C’est la situation à laquelle Frédéric, un banquier de province, est confronté lorsqu’il découvre un beau matin une mystérieuse fosse en plein milieu de sa pelouse. Décidé à en découvrir l’origine, il est loin de se douter de l’ampleur que les événements vont bientôt prendre. Et s’il creusait sa propre tombe ? Celles de sa famille et de ses proches ? Enfoncez-vous dans l’horreur avec Creuse la Mort.
Mon avis
Second roman de Paul Clément, auteur de Les décharnés, Creuse la mort est également auto-édité, auto-publié, et j’ai la chance d’avoir été assez rapide pour acquérir la version collector illustrée et numérotée de la chose. Les illustrations sont du frère de l’auteur, et sont tout à fait dans l’ambiance festive et joviale du récit !
Frédéric est employé de banque. Il est marié, père d’une petite fille, habite une jolie maison, profite de la qualité de vie à la campagne, mais son travail commence à lui porter un peu sur les nerfs et son exécrable patron lui donne des envies de meurtre. Notre héros semble bel et bien friser la dépression ou le burn-out, jusqu’au jour où un trou défigure son jardin, un trou inexplicable, dont la troublante régularité ne va cesser de l’obséder.
Frédéric a beau reboucher inlassablement le trou, celui-ci reparaît le matin suivant, puis un autre, et d’inquiétants événements se greffent à cette drôle histoire de trous anonymes, creusés de nuit dans les jardins des uns et des autres. Si la famille de Frédéric semble inquiète et troublée, c’est sans commune mesure avec la terreur et les pressentiments qui commencent à lui pourrir la vie. Notre narrateur, pas loin de la folie, finit par inquiéter ses proches, sa paranoïa ne fait que s’accentuer au fil des pages, et des trous ! Son équilibre mental et familial est mis en danger, son comportement affole sa femme tandis que des trous continuent d’apparaître, toujours plus nombreux.
Le narrateur nous plonge dans son délire progressif avec une montée en puissance qui ne peut que tracter le lecteur plus loin dans le récit. On est immédiatement absorbé par les événements qui jalonnent une intrigue inquiétante, qui n’est pas sans rappeler l’univers des meilleurs Stephen King, lorsque la banalité du quotidien est envahie par l’horreur et l’inconcevable. Le monde routinier de Frédéric bascule de manière insolite mais définitive à l’apparition du trou, et sans en avoir vraiment conscience, il semble être le seul à pressentir une issue funeste qu’il n’a de cesse de vouloir éviter. Seul contre tous, notre héros s’enfonce de plus en plus dans sa folie. On ne peut s’empêcher de lire ce roman comme une métaphore sur le monde du travail, de la dépression, de l’exploitation, de l’esclavage moderne.
En conclusion, ce second roman est pour moi une réussite, une intrigue efficace, un style adapté et maîtrisé, un rythme soutenu et un final encore plus réussi !
5 remarques pertinentes pour “Creuse la mort”
De retour de vacances, je peux enfin te remercier pour cette superbe critique ! Très heureux que ce deuxième bébé t’ait plu (et merci encore de t’en être servi pour la bannière du blog, c’est top !). À bientôt !
Héhé, tu deviens fan des auto-édités 🙂 Non mais c’est dire s’il vaut la peine, te connaissant.
Je note, je note. Deuxième fois que tu me donnes envie de découvrir cet auteur!
Nan nan nan attention ! Je suis très sélective, tous les auto-édités ne sont pas aussi scrupuleux et professionnels, alors quand on tombe sur un bon, on le lâche pas ! 🙂
yep 🙂 Je te connais un petit peu maintenant 🙂
Du coup bin… ça me tente wais.
Laisse-toi aller !! ?
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