- Auteur : Wilkie Collins
- Ma note :
- Lu : mars 2012 en VO
4E DE COUVERTURE
Publié en 1854, Cache-cache annonce déjà le très trouble climat de La Dame en blanc. Collins y distille ses plus délicieux poisons. Fondé, selon la bonne habitude de l’auteur, sur le thème de la révélation d’un secret de famille du genre inavouable, le roman est surtout prétexte à la mise à nu d’un sentiment dérangeant : le désir de vengeance, qui ne laisse en repos, comme bien l’on devine, ni les personnages ni le lecteur.
Mystère, ambiguïté, humour (noir ou non) : les trois ingrédients du suspense selon Collins sont là, que reprendra plus tard à son compte Alfred Hitchcock… «disciple» tardif du grand romancier.
Mon avis
Publié en français sous le titre de Cache-cache, Hide and seek illustre des thèmes cher à Collins, la vengeance et le secret de famille. On ne change pas une recette efficace, surtout quand on a le talent inépuisable de Wilkie Collins. Deuxième livre de Wilkie lu en VO, joie inaltérable, si ce n’est un bug de pages emmêlées et un paragraphe disparu quelques pages avant le dénouement. Heureusement j’ai pu finir sur ma version papier de Phébus. Mais quand même, c’est énervant.
Toujours aussi habile et inventif, Wilkie Collins nous offre une histoire de famille et de bâtardise, de vengeance sur le tard, de réconciliations problématiques et de filiation contrariée. La mise en place nous introduit gentiment dans la vie paisible d’un artiste raté mais attachant qui a opté pour une carrière de peintre de commande, et de son épouse tendrement aimée mais invalide et condamnée à vivre alitée. Ce charmant couple abrite Madonna, une jeune fille adoptée quelques années plus tôt, et affligée de surdité et de mutisme suite à un accident. Le passé trouble et les origines inconnues de la douce Madonna vont refaire surface et des personnages truculents font faire leur apparition. Fidèle à lui-même Collins parsème son récit de traits d’humour toujours aussi subtils, et le personnage espiègle du jeune Zack Thorne n’y est pas étranger. L’intrigue tient en haleine non pas par son degré de vraisemblance, assez faible, mais par le génie de Collins qui savait entretenir l’intérêt du lecteur malgré des facilités qui chez un autre auteur nous feraient bondir d’indignation. Il savait y faire le vieux Wilkie.
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