- Auteur : Scott Hawkins
- Ma note :
- Lu : octobre 2017
Carolyn était une jeune Américaine comme les autres. Mais ça, c’était avant. Avant la mort de ses parents. Avant qu’un mystérieux personnage, Père, ne la prenne sous son aile avec d’autres orphelins.
Depuis, Carolyn n’a pas eu tant d’occasions de sortir. Elle et sa fratrie d’adoption ont été élevés suivant les coutumes anciennes de Père. Ils ont étudié les livres de sa Bibliothèque et appris quelques-uns des secrets de sa puissance. Parfois, ils se sont demandé si leur tuteur intransigeant ne pourrait pas être Dieu lui-même.
Mais Père a disparu – peut-être même est-il mort – et il n’y a maintenant plus personne pour protéger la Bibliothèque des féroces combattants qui cherchent à s’en emparer.
Carolyn se prépare pour la bataille qui s’annonce. Le destin de l’univers est en jeu, mais Carolyn a tout prévu. Carolyn a un plan. Le seul problème, c’est qu’en s’acharnant à créer un nouveau dieu elle a oublié de préserver ce qui fait d’elle un être humain. Avec une galerie de personnages mémorables et une intrigue qui vous réserve plus d’une surprise, La Bibliothèque de Mount Char est à la fois terrifiant et hilarant, étrange et humain, visionnaire et captivant. Un roman qui marque l’entrée en scène d’une voix nouvelle dans le monde de la fantasy.
mon avis
Disponible chez Denoël depuis fin août dans la collection Lune d’Encre et traduit par Jean-Daniel Brèque, La bibliothèque de Mount Char est un drôle de roman. J’avoue ne pas voir d’avis tranché sur la chose, 2 ou 3 étoiles, ou plutôt quelque part entre les deux. Je ne sais pas moi-même.
Carolyn a dans la trentaine, de même que ses onze frères et sœurs d’adoption. Recueillis vingt-cinq ans plus tôt par un curieux individu qu’ils appellent Père, ils lui sont totalement dévoués et se consacrent à l’étude de « catalogues », des domaines précis et exclusifs. Carolyn est donc une polyglotte accomplie, maîtrisant langues et langages. Jennifer maîtrise la médecine et la resurrection, David, l’art de la guerre, etc. Chaque orphelin, désormais adulte, a l’obligation de ne se consacrer qu’à son propre domaine d’étude. Le but de Père est alors inconnu du lecteur, et va le rester longtemps. De même l’objectif de Carolyn reste le principal mystère, même si on commence à deviner l’ombre de son plan.
Au début du roman, Père a disparu sans laisser de traces. Un sort maintient Carolyn et ses condisciples hors de la bibliothèque, mais la jeune femme semble avoir un plan connu d’elle seule, et pour le mener à bien, elle va se servir de Steve, un cambrioleur reconverti en plombier.
Une galerie de personnages colorés et hors normes anime le récit, même si certains, plus classiques, tels qu’Erwin ou Steve, sont bizarrement incorporés à l’histoire. Steve est l’ingénu de service, l’univers dément de Carolyn ne semble pas le perturber outre-mesure, ce qui occasionne des situations loufoques et décalées. Décalage du même ordre avec le rapport que Carolyn entretient avec les us et coutumes des « Américains ». Mais parfois le farfelu flirte avec l’incohérence, et l’on commence à se perdre dans quelques situtations à rallonge dont le sens n’est pas toujours évident. L’attaque des chiens et la péripétie chez le véto, par exemple, m’a vaguement ennuyée sur la fin.
L’horreur et l’humour sont les bases de cette histoire délirante. Certains personnages sont de purs psychopathes. David, qui se balade en gilet pare-balle et tutu lavande, massacre tout sur son passage. Il vit une relation sado-maso des plus perverses avec Margaret, morte et ressuscitée tant de fois qu’elle en a perdu la boule. L’horreur excessive finit par faire l’effet inverse, car les situations les plus horrifiques, telles que le barbecue humain ou le massacre carcéral, sont des délices de sanguinolence, à tel point que cela en devient drôle. Pire (ou mieux) qu’un simple contraste, on se sait plus distinguer l’horreur de l’humour, il ne font qu’un.
L’auteur maintient dès le départ le lecteur dans le flou par la dispersion d’allusions et d’indices. Ce qui peut engendrer un certain malaise à la lecture, car on ne sait pas trop où l’on va et surtout, on ne comprend pas grand-chose. Habituellement ce procédé ne me dérange pas, bien au contraire. Mais ici, la situation se met en place difficilement dans l’esprit du lecteur. Je pense que tout ce joue dès le début. Pour ma part j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, et une fois dedans, j’ai lu avec plaisir avant de tomber dans l’ennui.
Sur une base prometteuse, inventive, le récit se perd dans une intrigue aussi hallucinée que l’univers dépeint. L’auteur est allé trop loin pour moi, en particulier sur la fin, où tout part en cacahuète. Nous avons enfin les réponses, et la surprise est de taille, avouons-le. Néamoins, l’univers déployé sous nos yeux en de multiples dimensions est un poil trop fantasmagorique pour moi, et je suis tombée dans les orties avec mémé.
Un petit extrait pour le plaisir…
— Les victimes étaient armées ?
— En majorité, ouais. Ça ne leur a pas servi à grand-chose. Un type dans le hall, il avait un Glock calibre 40 enfoncé dans le cul, jusqu’à la détente et même plus loin. Y avait que le bout du chargeur qui dépassait.
2 remarques pertinentes pour “La bibliothèque de Mount Char”
J’en ai entendu du bien par Michel-notre-chroniqueur-belge-terrible, et il me tente vraiment celui-là!
Je suis curieuse de voir ce qu’il a dans le ventre.
Je crois que je n’ai lu que du bien aussi, comme quoi !
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