- Auteur : José Carlos Somoza
- Lu : avril 2011
- Ma note :
Une clandestine hongroise, un vieux médecin pragmatique et un professeur de lettres désaxé forment la profane trinité chargée de juguler les pouvoirs de treize sorcières du verbe. Dans ce suspense fantastique, la poésie, censée réfléchir toutes les beautés du monde, devient la plus raffinée des armes de destruction.
Mon avis
En janvier dernier je découvris La théorie des cordes. Gros choc. Cette fois je poursuis ma découverte de Somoza avec une insolite histoire.
Salomon Rulfo, jeune professeur de littérature au chômage, alcoolique et dépressif, et passionné de poésie, fait d’inquiétants cauchemars et tente d’en faire part à un médecin dubitatif, mais bien intentionné. Décidé à vérifier la réalité de ses rêves, il finit par rencontrer une jeune et superbe prostituée hongroise en proie aux mêmes nuits mouvementées. Commence alors une descente aux enfers, entre horreur et onirisme, mythes et réalité. L’auteur part de l’idée que les mots peuvent agir sur la réalité, en particulier la poésie, et que celle-ci, ou plus précisément certains vers, possèdent un pouvoir inimaginable. Les treize dames en questions, sortes de muses des poètes, en ont inspiré les plus grands, intervenant auprès d’eux sous diverses apparences. Les mots deviennent alors la source de leur pouvoir, pouvant tuer, torturer, ressusciter. Le héros s’efforce de percer le mystère des treize dames, dont la treizième demeure le plus grand mystère tout au long du roman. On découvre avec lui la nature et le pouvoir de ces sorcières, de toute évidence inhumaines, mais décidées à atteindre un but, sans pitié ni empathie pour les humains.
On évolue en permanence dans une ambiance oppressante, le gore n’est pas si important que ce que j’ai pu lire ici ou là, mais a un impact certain sur l’ambiance générale du roman. On flotte en permanence entre le rêve et la réalité, le thriller le dispute au fantastique, la poésie détient un rôle prépondérant, comme un personnage essentiel de l’intrigue. Le mystère de la dame n° 13 est préservé jusqu’à la fin, le suspens subtilement dilué à chaque rebondissement.
Un auteur original, inventif, habile. Du grand art !
4 remarques pertinentes pour “La dame n°13”
J'ai aussi eu un gros coup de coeur pour ce roman !
Merci pour ce commentaire qui donne envie de le lire. J'avais ressenti un peu la même chose lors de la lecture de La caverne des idées (http://www.aubonroman.com/2007/07/la-caverne-des-ides-par-jos-carlos_22.html) du même auteur. L'impression de lire quelque chose de complètement nouveau et de très recherché. Je vais donc ressortir La dame n°13 de ma bibliothèque.
Ton avis donne très envie !
Il y a un moment que je feuillette ses livres en librairie et que j'hésite mais visiblement, je ne devrais pas 😉
La première fois que j'ai lu cet auteur, j'ai moi aussi pris une grande claque. Du grand art, oui !
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cela se passe désormais sur Ma Grosse PàL.