- Auteur: Michel Peyramaure
- Ma note :
- Lu : mai 2007
Complètement isolée dans la lande des Cévennes, une longue bâtisse grise, tassée sur ses secrets: le fameux coupe-gorge de Peyrebeille, « L’Auberge rouge ».
2 octobre 1833: trois têtes tombent sous le couperet de la guillotine. Justice est faite. Les assassins viennent de payer enfin leurs horribles forfaits: une cinquantaine de meurtres, plus sanguinaires les uns que les autres.
Et pourtant… En refermant ce livre, on ne peut s’empêcher de se demander si cette triple exécution n’a pas finalement été la plus grande erreur judiciaire du XIXe siècle.
En suivant au plus près les témoignages rapportés par des chroniqueurs de l’époque, à défaut de pouvoir s’en remettre aux archives du procès, mystérieusement disparues, Michel Peyramaure réanime avec conviction et originalité les fragments figés de cet énigmatique puzzle.
Mon avis
La fameuse histoire de Peyrebeille racontée par Peyramaure. Je ne connaissais pas cet auteur, mais l’énigme de Peyrebeille si. J’ai même visité les lieux il y a quelques années, et lu une version largement romancée parue en feuilleton au XIXème siècle et qui est dans ma famille depuis ce temps. Autant dire que cela a marqué ma mémoire. Mais je n’avais jamais eu l’occasion de lire d’autres ouvrages sur le sujet, et celui-ci a me mérite d’être objectif et de coller au plus près des faits connus. La disparition des archives du procès empêchera à tout jamais une quelconque révision de l’affaire, mais Peyramaure nous relate avec les moyens du bord (témoignages rapportés, etc) les événements supposés s’être passés dans ce lieu retiré et austère de la première moitié du XIXème siècle. La croyance populaire a fait très vite de la famille Martin des coupables sanguinaires. Pourtant, à la lecture de ce livre on peut se demander de quoi les Martin étaient coupables, si toutefois ils l’ont été. Le procès ne repose que sur des souvenirs indirects, des témoignages rapportés, des rumeurs, des on-dits, et d’un seul témoignage direct avec cadavre. Tout cela a pourtant suffit à guillotiner trois personnes. L’aura de mystère, de jalousie qui régnait autour de Peyrebeille et des aubergistes, la peur du brigand, la misère, le vie dure et l’ignorance ont grandement aidé à faire d’eux de parfaits assassins. Il est à présent difficile et même impossible de faire la part des choses, de dénouer le vrai de la rumeur.
Ce livre nous replonge dans un des plus énigmatique faits divers de l’histoire judiciaire, en nous faisant poser la question de la culpabilité des Martin.
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