- Auteur : Vincent Gaufreteau
- Ma note :
- Lu : avril 2017
Depuis des générations, la Maison Gardenor protège la Claneterre des razzias Gueules, de terribles guerriers qui se couvrent le visage de masques d’animaux effrayants. Comme ses pères, Aegorn a combattu et chevauché dans les landes qui séparent la Claneterre de la sombre forêt où vivent ces barbares. Le Gueule, il connaît. Du moins le croit-il. Car depuis peu le doute s’installe, les rêves prophétiques d’Alena se troublent. Les Gueules s’enhardissent, la rumeur gagne le pays, certains annoncent même une nouvelle horde ! Menbès est un jeune Templier du Feu. Les Gueules, il ne connaît pas, mais il est là pour percer leurs mystères. Du moins, le croit-il. Car on dit que les Gueules cherchent quelque chose. Objet ou artefact, cela effraie Pérille, la doyenne templière, au point de risquer la vie de toute une compagnie dans une quête insensée ! Qui est donc cet Aurochs Rouge et que veut-il ? Existe-t-il seulement ? Faut-il croire aux rumeurs ? Le temps presse et les réponses manquent, le chaos approche.
mon avis
Second auteur auto-édité que je découvre de mon plein gré. Heureusement, il y a des exceptions à la règle qui fait que je n’en lis pas, par principe, et par dégoût profond pour la majorité de la production auto-éditée. Heureusement, il existe des auteurs lucides, talentueux, et conscients du fait qu’il doivent proposer de la qualité autant sur le fond que sur la forme. Vincent Gaufreteau est de ceux-ci, et cerise sur le cake, il est également illustrateur, ce qui lui a permis de pondre une superbe couverture pour son roman, ainsi que deux cartes du monde qu’il a imaginé. Il arrive donc parfois que l’on soit vraiment mieux servi par soi-même.
L’auteur multitâche nous propose une tétralogie dans un univers sombre et violent, où l’imminence d’une invasion tient le lecteur en haleine dès les premières lignes. Le décor est planté, l’ambiance aussi, et tout un monde se développe sous nos yeux. La mythologie et l’Histoire imaginées par l’auteur sont riches et complexes, les aspects sociétaux, politiques et diplomatiques sont également très travaillés, et tout cela constitue un ensemble cohérent et très construit. Le style, très recherché, reste fluide et très agréable.
On s’immerge dans la Chimeterre rapidement et sûrement, peut-être un peu au détriment des personnages, qui, s’ils sont prometteurs, m’ont paru un peu moins approfondis que le reste, il m’a fallu un peu plus de temps pour les appréhender. Le roman est relativement court, l’action est partagée en plusieurs lieux, plusieurs groupes de protagonistes, et l’auteur nous fournit un maximum de détails sur le contexte, ce qui n’aide peut-être pas à développer comme il se devrait des personnages qui sont néanmoins bien introduits. En bref, il m’a manqué un tout petit quelque chose les concernant, mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un premier tome, clairement une introduction, une mise en bouche avant le plat de résistance.
Les descriptions, tout autant que les dialogues, sont impeccables, les ambiances sont parfaitement rendues, le rythme et l’action sont bien dosés. Des clans, des castes aux pouvoirs et dons divers et variés, des méchants menaçants dont on ne sait pas grand-chose si ce n’est leur propension à la barbarie, rien que du classique si l’on y réfléchit, mais si bien mené que l’on adhère sans problème à l’univers de la Chimeterre. Le suspens est très maîtrisé, les éléments se mettent en place progressivement, jusqu’à ce que la catastrophe tant attendue s’abatte sur nos héros dispersés. Si le style est une véritable réjouissance de tous les instants, on n’échappe pas à quelques coquilles et impropriétés, mais ces oublis ne gâchent en rien la plume habile de Vincent Gaufreteau.
L’auteur a beaucoup à dire, un monde tel que celui-ci exige maîtrise et cohérence, organisation et équilibre. Il réussit l’exploit de satisfaire à tous ses critères, son principal défaut étant de ne pas avoir d’éditeur derrière lui pouvant lui faire une promo digne de ce nom.
Pour en savoir plus sur Vincent Gaufreteau et ses publications, n’hésitez pas à aller consulter son site.
Une remarque pertinente pour “L’aurochs rouge (Chimeterre #1)”
[…] « On s’immerge dans la Chimeterre rapidement et sûrement, peut-être un peu au détriment des personnages, qui, s’ils sont prometteurs, m’ont paru un peu moins approfondis que le reste, il m’a fallu un peu plus de temps pour les appréhender. » Lecture Hérétique […]
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