- Auteur : Christopher Priest
- Ma note:
- Lu : avril 2009
Alfred Borden et Rupert Angier, deux prestidigitateurs hors du commun, s’affrontent dans un duel sans merci.
Trois générations plus tard, au cours d’une enquête sur une secte, le journaliste Andrew Wesley fait la connaissance de Kate Angier. Elle lui révèle qu’il s’appelle en fait Andrew Borden, et qu’une guerre oppose leurs deux familles depuis la fin du XIXe siècle. Quand Andrew découvre le rôle exact joué par le scientifique Tesla dans toute cette affaire, sa vie en est bouleversée à jamais…
Mon avis
Comment décrire cette lecture sans beugler de plaisir ? Ce roman difficilement classable est clairement d’inspiration victorienne, personnellement je trouve que le côté SF à peine ébauché est largement noyé sous l’ambiance fantastique qui prédomine de plus en plus au fil du récit, en particulier sur la fin.
L’histoire débute de nos jours par la rencontre de Kate Angier et Andrew Borden. La première entreprend d’éclairer le dernier sur leurs origines. Après une introduction parfaitement ancrée dans la réalité, on attaque le récit d’Alfred Borden, un genre d’autobiographie dévoilant sa vie et ses origines, avant de nous plonger dans sa carrière de magicien et sa rivalité avec Rupert Angier, alias Le Grand Danton.
La chose prend un aspect assez classique, le langage est d’époque, soigné, on a vraiment l’impression de lire le livre qu’Andrew découvre au début du récit. La narration prend parfois un étrange aspect mais on est tellement happé par l’histoire et les personnages que ces « détails » restent suspendus quelque part dans notre inconscient. Ce n’est que plus tard, lors du récit tiré du journal intime de Rupert Angier que les détails troublants prennent tout leur sens. Les deux points de vue sont complémentaires. On sent plus qu’on ne devine le dénouement, l’auteur tisse tellement finement son intrigue que le mystère s’épaissit tout en nous donnant l’impression qu’on approche de la vérité. Le rythme s’accélère à l’approche des derniers chapitres, ce qui semble n’être qu’une histoire de rivalité s’avère très vite bien plus complexe et le thème du double est subtilement et progressivement développé. La part de fantastique n’envahit pas l’histoire et l’auteur n’abuse pas d’effets de manches contrairement à ses personnages qui n’ont de cesse de surpasser l’autre tout au long de leur carrière. L’écriture est superbement maîtrisée, jubilatoire, elle nous mène à une conclusion en partie attendue, mais à l’instar des magiciens dont on connait les tours, la manière d’y arriver est plus impressionnante que le secret lui-même. Réalité, illusion, double physique ou psychique, fraternité et rivalité, l’auteur exploite ces thèmes en virtuose et réalise pour le coup un vrai tour de magie, en totale adéquation avec son propos !
*in love*
ps: je n’ai pas encore vu le film de Christopher Nolan et je me demande bien comment on peut adapter un livre pareil, j’en dirai certainement plus sur ce blog dès le visionnage.
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