- Auteur : Jeffrey Archer
- Lu : janvier 2014
- Ma note :
Le 8 juin 1924, à environ 620 pieds du mont Everest, George Leigh Mallory, alpiniste de renommée mondiale, et son compagnon de cordée Andrew Irvine, sont aperçus vivants pour la dernière fois. Soixante-quinze ans plus tard, le 1er mai 1999, une expédition américaine découvre à 8229 mètres sur la face nord de l’Everest, le corps exceptionnellement conservé de George Mallory. Une question se pose alors : est-il mort tandis qu’il tentait d’accéder au sommet, ou a-t-il péri sur le chemin du retour ? A-t-il pu, comme il le souhaitait, fouler la neige vierge de L’Everest et y déposer la photo de sa bien-aimée ? George a-t-il mérité de trôner au panthéon des grands explorateurs ? Découvrez le destin extraordinaire d’un homme qui a voulu contempler le monde sous un angle neuf, d’un homme fou et attachant qui continue à soulever les interrogations et à alimenter les débats…
Mon avis
Comme on ne change pas une équipe qui gagne, je poursuis ma découverte de Jeffrey Archer après sa saga virevoltante des Clifton ici et là. Cette fois, l’auteur s’est inspiré d’un héros national anglais, un alpiniste qui a laissé derrière lui un mystère jamais résolu : a-t-il oui ou non atteint l’Everest avant de mourir ? Je précise qu’il s’agit ici plus d’une biographie très romancée que d’une simple biographie, il ne faut donc pas s’attendre à de l’exactitude ou à des faits tous scrupuleusement avérés, mais Archer retrace très bien l’aventure qu’a dû être la conquête de l’Everest. L’auteur nous présente tout d’abord Mallory dans sa petite enfance, où l’on devine déjà la casse-coup intrépide qu’il sera plus tard. En grandissant, George Mallory fera souvent preuve de témérité et exercera ses talents de grimpeur en de nombreuses et insolites circonstances. Parvenu à l’âge adulte, marié et père de famille, son dernier défi avant de se poser sera d’atteindre l’Everest, sommet le plus haut du monde, encore jamais foulé par le pied de l’Homme.
Arche nous met habilement dans le contexte de l’époque, l’équipe choisie pour l’expédition n’en savait pas plus que le commun des mortels quant à ce qui allait les attendre à de telles altitudes, jamais atteintes par l’Homme. Leur équipement, ayant profité des avancées et des expéditions lors de la conquête polaire, s’avère néanmoins bien rudimentaire comparé à ce que nous connaissons de nos jours. Les bouteilles d’oxygène, dont l’usage est alors très controversé *, et envers lesquelles Mallory est plutôt hostile, constituent un sommet de confort et de technologie. La méconnaissance de ce qui attend l’expédition, les conditions malgré tout précaires, le matériel modeste, la route totalement inconnue jusqu’au dernier moment, tout contribue à rendre l’aventure aussi captivante que dangereuse. On peut se demander comment, dans de telles conditions, il put y avoir des survivants. Les accidents, chutes, avalanches, maladies induites par le mal des montagnes, délires causés par le maque d’oxygène, et autres avaries semblent relever plus de la fatalité, de l’inévitable, que du concours de circonstances. J’ai été effarée de voir que depuis cette époque, plus des 200 alpinistes sont morts en tentant l’ascension de l’Everest. J’ai été encore plus étonnée de savoir que plus de 3500 individus avaient relevé le défi.
Si malgré la découverte du corps congelé de Mallory en 1999 le mystère reste entier concernant la réussite de ce dernier et d’Irvine, l’auteur donne sa propre version, mais évite d’en faire des tonnes et reste assez sobre et proche des faits connus. Et même si l’issue fatale n’est pas une surprise, le final n’en demeure pas moins chargé d’émotion. Un bien joli roman sur une magnifique aventure humaine qui me donne follement envie d’aller voir l’adaptation cinématographique en préparation, avec…Benedict Cumberbatch.
Et maintenant, une petite photo de groupe pour situer les choses dans leur contexte :
* Il paraît que l’utilisation de l’oxygène est encore un sujet qui fait débat. Personnellement, je pense que dans la même logique, les premiers astro/cosmonautes auraient pu aller dans l’espace en deltaplane, tant qu’à faire.
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