- Auteur : Emmanuelle Han
- Ma note :
- Lu : août 2017
C’est la fin de notre ère. Aux quatre coins d’une planète surpeuplée et en pleine dévastation, six mystérieuses portes apparaissent, ouvrant des brèches vers des mondes inconnus. En quête d’une terre promise, fuyant la misère et la mort, des flux d’hommes, de femmes et d’enfants désespérés, Les Affamés, se pressent vers ces Six Mondes, ignorant tout à leur sujet. Quels secrets renferment ces Portes ? Quel mal ronge les Affamés ? Quelle est la nature des six Mondes ? En ces temps de détresse où la violence et le chacun-pour-soi font rage, seuls trois enfants pourront le découvrir. Ashoka, Ekian et Tupà ne se connaissent pas, vivent à des milliers de kilomètres de distance. Pourtant, leurs destins sont liés. De leur union dépendra le sort de la Sublime Communauté.
mon avis
Les affamés, premier tome de La sublime communauté, une saga jeunesse qui s’annonce prometteuse sortira le 4 octobre prochain chez Actes Sud Junior. J’ai pu me plonger dedans en avance, curieuse que j’étais de découvrir un nouvel univers dont la qualité littéraire était largement mise en avant.
Trois héros, trois lieux, trois destins liés mais dont les tenants et aboutissants restent encore inconnus. Nous suivons les trois personnages principaux dans un futur proche à l’ambiance de fin du monde, où des hordes d’individus zombiesques s’acheminent vers des portes censées les conduire vers Six mondes dont personne ne sait rien. L’auteur prend soin d’en dire le moins possible là-dessus, elle se concentre sur ses trois jeunes héros, Ashoka, Ekian, et Tupà, la sublime communauté. Chacun d’eux a été enlevé à sa famille à l’âge de huit mois, pour être confié à un autre foyer, aussi éloigné que possible de ses origines, tant au niveau géographique que culturel. Le pourquoi et le comment, nous le saurons peu à peu, au fil du récit, l’intrigue divisée en trois distillant ses indices et des débuts d’explications avec (beaucoup) de parcimonie.
Les trois héros ont grandi dans des cultures bien particulières, très différentes les unes et des autres et Emmanuelle Han excelle à évoquer ces trois univers si distincts. On sent qu’elle met à l’œuvre toute son expérience de documentariste et de voyageuse dans son histoire, qu’elle en a sous le coude et que bien des choses attendent ses protagonistes. J’ai aimé le style fluide et travaillé, la plume habile à retranscrire des ambiances et des personnages. L’action peut paraître un peu diluée du fait de l’alternance de points de vue, suivre trois histoires à la fois peut donner une impression de lenteur, mais l’intrigue se construit sur ce rythme un peu frustrant mais jamais ennuyeux pour autant.
Attendez-vous néanmoins à être au-delà de la frustration à la fin du tome, car le cliffhanger est très énervant. Oui, certes, c’est la raison d’être du cliffhanger, me direz-vous, mais tout de même ! D’autant plus que le lecteur sent bien que l’auteur s’amuse à lui donner sa dose de révélation au compte-goutte, si bien que ce premier tome est une grosse introduction, où l’on effleure à peine le sujet. La seule chose qui m’a gênée, c’est de ne pas savoir si je lisais de la SF, de la fantasy, du fantastique…Je suis partie avec l’idée qu’il s’agissait d’un genre d’anticipation, une dystopie, or, certains éléments flirtent avec le fantastique, voire la fantasy. C’est subtil, mais visible, du coup, je ne sais pas, je ne sais plus. Cela ne m’a en rien gâché la lecture, mais ce fut un poil perturbant pour la psycho-rigide que je suis.
En bref, un très bon début de saga, sous une plume excellente et un style très adulte, avec peu de révélations et un cliffhanger insoutenable. Tout cela met la barre très haut pour la suite.
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