- Auteur : Dan Simmons
- Ma note :
- Lu : juillet 2010
Et si la solitude devenait impossible ? Si un jour nous ne pouvions plus nous isoler, fermer notre conscience ? Si les pensées, les désirs, les pulsions des autres nous envahissaient à chaque minute, comme des écrans restés allumés ? Bremen, un mathématicien, a ce terrible pouvoir de divination.
Longtemps, son union avec sa femme Gail, comme lui télépathe, lui a servi de bouclier. Mais Gail meurt d’un cancer, et le voilà seul dans le chaos, livré à la neuro-rumeur du monde… De Disneyland aux bas-fonds de Las Vegas, dans le sillage d’un crime dont il est le témoin, Bremen va vivre la plus effrayante odyssée à travers les ténèbres de la société et de l’homme, tout en s’accrochant à ses connaissances de chercheur pour dresser la carte des contrées inconnues de l’esprit. Le romancier de » Nuit d’été » nous entraîne, au gré de sa puissante imagination, dans un parcours où la science-fiction et le paranormal, mêlant leurs sortilèges, composent une fable philosophique moderne.
Mon avis
Je ne m’étendrai pas sur l’absurdité du titre qui ne veut rien dire (décision arbitraire de l’éditeur et non de la traductrice d’après ce que j’ai compris). Ce n’est ni la première fois ni la dernière que des titres se voulant racoleurs passent à coté du sens profond qui leur a été donné au départ. Il faut croire que « L’homme nu » c’est plus accrocheur que « L’homme creux » …
Bref, nous voilà avec un roman d’une grande originalité, qui n’a d’égal que la profondeur du propos. Que sont que la conscience, l’esprit, l’âme ? Peut-on les visualiser, leur donner corps ? Survivent-ils après la mort ?
Autant de questions fascinantes que l’auteur pose. Tellement fascinantes et profondes que ce dernier nous perd un peu avec de nombreux passages un peu ardus à suivre pour la non-scientifique je suis. J’ose même le dire : à la limite du compréhensible. Si on ne se bloque pas sur ces épisodes d’un hermétisme certain, on peut profiter du reste du livre, pendant lequel je me suis souvent demandé où Simmons voulait en venir.
Jeremy Bremen se retrouve non pas seul, mais sans sa femme, son alter ego télépathe, avec laquelle il pouvait se prémunir contre la neuro-rumeur du monde. Sa télépathie ne lui permet pas le luxe de la solitude. Bremen va commencer une longue errance à travers le pays, se laissant porter par les événements, trop paralysé par le chagrin et l’invasion de son esprit par la neuro-rumeur. Ses aventures sont complètement rocambolesques, pour ne pas dire invraisemblables. On navigue entre le thriller débridé, le road-movie et la hard-science, le tout ponctué par des passages narrés par on ne sait qui. Ce narrateur mystérieux accentue le mystère déjà épais du don de Jeremy et Gail. Il nous révèle des éléments importants du passé du couple, alternant ainsi la fuite désespérée de Jeremy et sa vie commune avec Gail.
Durant la lecture j’ai trouvé ce personnage bizarrement assez absent, peu concerné par ses mésaventures, en retrait de sa propre histoire, et cet aspect trouve tout son sens à la fin du livre. Des explications partielles nous sont enfin données et concluent brillamment cette histoire d’amour sur fond de thriller scientifique.
Un roman étonnant, qui peut déstabiliser le lecteur de prime abord mais qui se révèle une belle aventure métaphysique.
2 remarques pertinentes pour “L’homme nu”
J'aime beaucoup dan Simmons et ce roman est une sorte d'OVNI, difficile à qualifier.
Je me demande si je ne l'ai pas dans ma PAL … j'en ai plusieurs de Dan Simmons et je finis par mélanger les titres !
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