- Auteur : James Ellroy
- Lu : juin 2006
- Ma note :
Ma Part d’ombre est le récit d’une double enquête que mène Ellroy sur l’assassinat de sa mère, tuée le 22 juin 1958, et sur sa propre vie d’enfant orphelin, d’adolescent perturbé et d’écrivain hanté. Voyage à travers ses souvenirs les plus secrets, ce livre est aussi un reportage sur le crime en Amérique, et en particulier les meurtres de femmes, d’autant plus saisissant qu’Ellroy a travaillé aux côtés d’un policier de la brigade criminelle de Los Angeles, Bill Stoner, qui a tissé des liens de plus en plus forts avec l’auteur au fil des mois.
Mon avis
Le livre se divise en quatre parties. La première relate les faits, le déroulement de l’enquête sur le meurtre de Jean Ellroy en 1958. La deuxième est racontée à la première personne. James Ellroy raconte sa vie après la mort de sa mère, la vie avec son père, et le début d’une descente vers la drogue et la délinquance. La troisième, très brève, nous dresse un aperçu de la vie et des antécédents de Bill Stoner, le policier qui mènera l’enquête avec Ellroy. La dernière nous en apprend encore plus sur la relation d’Ellroy avec sa mère depuis sa mort, au travers d’une enquête longue et éprouvante.
Au-delà du fils qui cherche l’assassin de sa mère, c’est l’histoire d’un homme qui a grandi en la haïssant. Complexe d’Œdipe mêlé à une culpabilité inavouée, recherche de la femme à travers la mère, ou de la mère à travers les femmes, Ellroy deviendra obsédé par le meurtre de sa mère et du Dahlia noir. Ces dernières deviendront pour lui le modèle de la femme victime. Il se passionnera pour les romans policiers et les faits-divers. À travers ses années d’errances, de drogues et de larcins, on voit un homme en manque de mère, et en manque d’amour filial. Ne connaissant que sa mort et ayant construit un fantasme autour de sa mère, il partira à travers cette enquête à la recherche de sa mère, plus que de son meurtrier. Émouvant et complexe, parfois rude et cru, ce livre en apprendra sans doute beaucoup aux lecteurs d’Ellroy, qui a puisé abondamment dans ce passé pénible pour nourrir son oeuvre littéraire.
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