- Auteur : Andy Weir
- Ma note :
- Lu : octobre 2015
Mon avis
Un titre à faire bondir mon petit cœur ! La réputation de ce roman de Hard SF le précédant, je n’ai pas hésité à me jeter dessus, d’autant plus que la sortie du film était imminente, il me fallait ABSOLUMENT le livre AVANT. Je compte désormais les jours avant sa sortie. Il ne me sera pas possible, dans mon bled où les cinémas sont aussi rares que les librairies, de le voir en VO, mais le spectacle annoncé me semble valoir le sacrifice, quitte à le revoir plus tard.
Nous avons donc ici un roman classé Thriller, mais il s’agit bien de Hard SF, dans un contexte de survie extrême. Le personnage de Mark Watney se retrouve livré à lui-même sur Mars, avec pour seul abri l’Habitat prévu pour 31 jours. La mission suivante, Arès 4, étant prévue 4 ans plus tard, il va devoir prolonger la durée de vie de l’Habitat et subvenir à ses besoins les plus basiques. Fabrication d’air, de nourriture, recyclages en tous genres.
Notre héros, pourvu d’un humour à toute épreuve et d’une persévérance rare, va déployer toutes ses compétences de botaniste et d’ingénieur pour faire face à tous les désagréments, petits et grands, qui ponctuent et empoisonnent son séjour forcé. L’auteur a clairement le souci du réalisme, et hormis quelques rares détails nécessaires à l’intrigue, l’aspect technique et scientifique est d’un sérieux presque émouvant. L’auteur explique d’ailleurs attacher une grande importance à la plausibilité scientifique de son récit, et ça se voit ! Même avec de très vagues bases scientifiques en ressent la précision de la chose, les plus réfractaires pourront trouver certains passages rébarbatifs, car très poussés dans les explications chimiques des prouesses de Mark. Néanmoins, l’inventivité et les réflexes de notre héros laissent le lecteur béat d’admiration, les pires catastrophes n’entament même pas son entêtement à trouver de nouvelles idées pour survivre. Mark Watney, c’est M.Bricolage et MacGyver en un seul martien homme.
Le suspens n’est pas non plus en reste, car n’oublions pas qu’il s’agit aussi d’un thriller, et de haut niveau. Les péripéties de Watney se succèdent donc, laissant le lecteur toujours plus captivé par la façon qu’a le héros de se sortir des pires situations sans se laisser abattre. La touche d’humour est toujours bienvenue, certains échanges entre Watney et la NASA sont assez savoureux, très terre à terre parfois, mais le quotidien de Watney étant parsemé de problèmes à résoudre, de catastrophes à anticiper, et de calculs constants, il faut bien se détendre un peu. Le style est simple, direct, sans effets de manche, parfaitement adapté au propos et à la situation décrite, on est dans l’action, chaque problème étant géré par ordre de priorité. N’oublions pas que le principal narrateur et point de vue, c’est Watney, un scientifique, pas un écrivain. Ne vous attendez donc pas à des prouesses littéraires avec ce roman, ni à des introspections poussées de la part des personnages. J’attends d’ailleurs avec impatience de voir ce que Weir aura à nous offrir avec d’autres romans.
La situation de Watney pose des questions réelles, qu’il faudra se poser un jour, et que la NASA se pose même déjà. Comment survivre sur Mars, comment en revenir (la chose étant actuellement techniquement impossible), comment supporter le voyage sur le plan humain, physiologique, psychologique, etc. Car à un moment donné il faudra bien y aller sur Mars, et il faudra être prêt.
Un détail me chiffonne néanmoins dans les propos de Watney, pour qui l’entraide serait un instinct partagé par l’ensemble de l’Humanité. Euh, comment dire ? Si sauver et aider son prochain était un instinct, nous n’en serions pas là, il me semble. Pour la plupart des gens (pas tous hein !) la morale et surtout la religion, sont les seules raisons qui les poussent à bien agir envers leur prochain. On peut parler de devoir, de morale, de peur d’aller en enfer ou peur du karma, on peut parler de culture, d’éducation, d’empathie, mais d’instinct ? Franchement !? (Amen)
En attendant, Seul sur Mars est un roman efficace, haletant, jubilatoire malgré quelques passages de geek peut-être un peu longuets.
3 remarques pertinentes pour “Seul sur Mars”
Haha, ben pareil pour la fin :p
Je voulais aussi absolument aller le voir avant la sortie du film. Fait peu commun, j’ai préféré le film.
Je ne l’ai toujours pas vu, mais à la lecture je me suis souvent dit que le film devait valoir son pesant de patates niveau intensité dramatique 😀 (je finirai par le voir, j’ai bon espoir :p)
[…] Voir la critique de la lectrice Hérétique […]
Les commentaires sont désormais fermés.
Pour la suite de mes lectures et autres déviances,
cela se passe désormais sur Okenwillow.